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Médecine traditionnelle : les tradithérapeutes burkinabè invités à breveter leurs innovations médicinales

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h06min

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Les 27 et 28 juin, l’Hôtel Pacific a abrité un séminaire ayant permis aux tradipraticiens venus des différentes régions du Burkina de s’informer sur la nécessité de faire breveter les innovations de leurs recettes médicales pour se conformer aux normes de l’OMC et éviter de voir leur savoir usurpé par les multinationales pharmaceutiques au fait de ces exigences du commerce mondial.

Le directeur général de la pharmacie, du médicament et des laboratoires, Mahamoudou Compaoré, a invité le 28 juin à Ouagadougou, les tradithérapeutes burkinabé à faire breveter leurs innovations médicinales.

M. Compaoré a adressé cette invite aux guérisseurs burkinabé lors de la clôture d’un atelier tenu les 27 et 28 juin à Ouagadougou autour du thème « Propriété intellectuelle et valorisation des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle ».

« Faire breveter les innovations médicinales des tradithérapeutes, c’est éviter l’usurpation de cette connaissance par des firmes multinationales œuvrant dans le domaine du médicament », a dit le représentant du ministère de la Santé du Burkina.

Le directeur général de la pharmacie, du médicament et des laboratoires a assuré les guérisseurs ayant pris part au séminaire, que le ministère de la Santé est prêt à répondre et à « accompagner » toute initiative visant à faire breveter une innovation médicinale, car, a-t-il expliqué, cétte étape contribue à l’amélioration de la santé des populations burkinabé.

Six communications données par des experts de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), des spécialistes du ministère de la Santé et des chercheurs burkinabé ont permis aux séminaristes de percevoir les enjeux, les contraintes et les opportunités liés à la nécessité de faire breveter un produit.

Outre les tradipraticiens, la présence des chercheurs et des spécialistes du commerce a permis aux séminaristes d’engranger un lot d’informations leur permettant désormais de mieux protéger le patrimoine médical burkinabé contre l’usurpation et le piratage, révèlent certains participants.

Le séminaire, indique-t-on, a été organisé par le projet français « Pharmacopée valorisée (PHA V A »> sur financement du ministère français des Affaires étrangères.

L’atelier de Ouagadougou se veut le démarrage de la deuxième phase dudit projet qui a intervenu aux côtés des tradipraticiens burkinabé dans l’Ouest du pays de 1999 à 2001. La deuxième phase court jusqu’en 2008, révèle Olivier Marc, le coordonnateur du projet "PHAVA".

Ayant axé son intervention lors de sa phase pilote, dans le grand Ouest du Burkina sous forme d’appui aux tradithérapeutes de la zone, Phava II élargit son action en renforçant les acquis des activités dans l’Ouest du Burkina et en s’étendant vers le plateau central (Gourcy et Ziniaré) dont les guérisseurs bénéficieront de formations visant l’acquisition d’une bonne gestion et d’un meilleur traitement des recettes, précise le coordonnateur.

Oumarou Saïdou CAMARA
Sidwaya

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