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Situation scolaire au Sahel et au Nord : ‘’ Ce serait un gros mensonge de dire que toutes les écoles sont ouvertes’’

Publié le samedi 12 mai 2018 à 00h01min

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Situation scolaire au Sahel et au Nord : ‘’ Ce serait un gros mensonge de dire que toutes les écoles sont ouvertes’’

La reprise des cours dans les régions du Sahel et Nord, l’avis du Conseil d’Etat sur l’illégalité du sit-in au Burkina, les concours de la fonction publique 2018, l’assurance maladie universelle, la mise en place du Haut conseil du dialogue social. Tels sont les points qui étaient au menu de la toute première conférence de presse du gouvernement, au titre de l’année 2018. Organisée ce vendredi 11 mai, elle a été animée par les ministres en charge de la fonction publique et celui de la communication.

Actualité oblige, la question relative à la reprise des cours dans le Sahel a été abordée au cours de cette conférence de presse. A ce propos, le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, précise qu’il s’agit, en premier lieu, de ne pas pénaliser les élèves en classe d’examen. Ensuite, dit-il, « il faudrait trouver une solution pour les écoles qui ne peuvent pas pour l’instant reprendre les cours dans les régions du Sahel et du Nord (…). Il faudrait ramener le maximum d’élèves vers des écoles qui peuvent bénéficier d’un minimum de sécurité. Ça se fera de façon graduelle. Ce serait un gros mensonge de dire que toutes les écoles sont ouvertes dans le Sahel ».

Première conférence de presse de l’année du gouvernement Paul Kaba Thiéba III et premier exercice en la matière pour le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Pr Seyni Ouédraogo, cette rencontre avec la presse a été l’occasion pour le ministre de se prononcer sur la consultation du Conseil d’État sur les questions relatives aux manifestions des agents du public. Soulignant que l’institution a une fonction consultative, le ministre en charge de la Fonction publique explique : « J’ai interrogé le Conseil d’Etat sur un certain nombre de problématiques, de polémiques, à propos d’un certain nombre de procédures, d’organes et de leurs compétences ; pour toutes les questions qui étaient querellées telles que la question de la réquisition, de l’autorité compétente pour prendre la sanction, quelles sont les solutions en cas de défaillances de l’autorité compétente (…) ».

C’est ainsi que donnant son avis sur les sit-in, le Conseil d’Etat a souligné qu’il n’était pas prévu dans les lois et règlements en vigueur. Toutefois, souligne le Pr Seyni Ouédraogo, « si on trouve que le Conseil d’Etat a tout faux, le comité de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la liberté syndicale peut être saisi et on demandera au gouvernement burkinabè de s’expliquer ».

Concours de la Fonction publique, une réduction des effectifs de 40%

Les concours de la Fonction publique session 2018 sont rythmés par une série d’innovations, dont la plus importante, selon le ministre de la Fonction publique, est la réduction d’environ 40% des postes à pourvoir. Cela, dit-il, « dans un contexte marqué par des interpellations sur la nécessité de réduire le train de vie de l’Etat, notamment le ratio masse salariale/PIB, qui serait au-delà des exigences communautaires ». Et quand on évoque la réduction du train de vie de l’État, Seyni Ouédraogo soutient que cet aspect concerne toutes les charges de fonctionnement de l’Etat. « Il s’agit des salaires des gouvernants et des travailleurs, les dépenses que nous faisons pour délocaliser les séminaires et les ateliers. On ne va pas continuer à reproduire les problèmes qui nous empêchent de dégager des économies pour faire des investissements », a-t-il estimé. Au titre des innovations figurent également la délocalisation du concours des instituteurs adjoints certifiés dans les 13 régions du Burkina (excepté la phase orale) et l’acquisition de matériel informatique pour la correction des copies. « C’est une technique qui a déjà fait ses preuves à l’université », a-t-il insisté.

L’assurance-maladie universelle

Si les Burkinabè commencent à s’impatienter, le ministre de la Fonction publique rassure que le gouvernement s’attèle à ce que cette politique soit opérationnelle dans le dernier trimestre de l’année. À ce sujet, Seyni Ouédraogo note que le dispositif est prêt et qu’il reste à opérationnaliser la Caisse d’assurance-maladie universelle, qui aura pour vocation de permettre aux Burkinabè de bénéficier d’une couverture maladie.

Quant à sa mise en œuvre, elle se fera selon le principe de la progressivité. C’est ainsi que des régions pilotes ont été retenues. Il s’agit des régions de l’Ouest, des Haut-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Nord et du Centre. Ce choix, dit-il, est dû à un certain nombre d’avantages comparatifs que ces régions possèdent. A titre d’exemple, il souligne que la région de la Boucle du Mouhoun est la région qui, au Burkina, regorge d’un grand nombre de mutuelles qui sont déjà en expérimentation pour ce qui est de la prise en charge des soins de santé. « Nous sommes dans la phase de recrutement des organes dirigeants. Le système d’assurance-maladie sera piloté de concert avec les mutualités qui existent dans certains secteurs d’activités. Il sera mis en œuvre avec l’accompagnement de la CARFO, de la CNSS », a-t-il précisé.

Parlant du Haut-conseil du dialogue social (HCDS), le Pr Seyni Ouédraogo souligne que le Burkina Faso a rejoint les sept autres pays de la communauté de l’UEMOA en ce qui concerne la mise en place de l’institution. Cette structure, qui entre dans la catégorie des institutions administratives indépendantes, s’inscrit dans la vision tripartite prônée par l’OIT. « Pour la gestion du travail, l’OIT prône que les employeurs, les employés et les Etats, à travers leur gouvernement, se réunissent pour essayer d’élaborer de façon participative, les règles relatives au travail et de régler les conflits sociaux y relatifs ». Puis de poursuivre : « Le Conseil économique et social et le Médiateur du Faso ont des compétences différentes qui sont dévolues au HCDS. Même s’il peut y avoir des empiètements, ça n’enlève rien aux missions qui sont dévolues à l’institution ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 mai 2018 à 07:14, par Délocalisation En réponse à : Situation scolaire au Sahel et au Nord : ‘’ Ce serait un gros mensonge de dire que toutes les écoles sont ouvertes’’

    .
    "Quand on évoque la réduction du train de vie de l’Etat, Seyni Ouédraogo soutient que cet aspect concerne toutes les charges de fonctionnement de l’Etat. « Il s’agit des salaires des gouvernants et des travailleurs, les dépenses que nous faisons pour délocaliser les séminaires et les ateliers".
    Donc aussi les conseils des ministres ? Si notre pays n’était pas autant dans les problèmes, on en rirait !

  • Le 14 mai 2018 à 00:43, par Megd’ En réponse à : Situation scolaire au Sahel et au Nord : ‘’ Ce serait un gros mensonge de dire que toutes les écoles sont ouvertes’’

    J’en ai connu des personnes qui étaient de l’autre côté du fleuve en étant des fervents critiques contre le pouvoir, mais une fois arrivée à la table du roi, ces personnes sont devenues si douces au fil du temps.

    Par contre le cas du ministre du travail est à inscrire dans les annales. A peine nommé que ce dernier se prend pour le grand défenseur du pouvoir dont il était le premier à critiquer. Il oublie qu’il ne restera jamais ministre éternellement.

    Ce n’est pas parce que l’on porte le titre de professeur que l’on se croit le plus intelligent dans sa matière. N.O.N

    Revoyez votre copie car certains on fait pire que vous, mais se retrouvent aujourd’hui à raser les murs.

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