LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

MENA : le SYNATEB demande aux gouvernants d’éviter des conflits inutiles de travail

Publié le jeudi 10 mai 2018 à 22h02min

PARTAGER :                          
MENA : le SYNATEB demande aux gouvernants d’éviter des conflits inutiles de travail

Ceci est un communiqué du syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) sur la crise au sein du système éducatif Burkinabè.

Camarades militantes et militants,
Sympathisantes et sympathisants,

Le système éducatif burkinabè vit une des périodes les plus critiques de son histoire. En effet, depuis le pouvoir de la quatrième République, la gestion du système éducatif a atteint un seuil critique et a fini par convaincre le monde de l’éducation de la démission des gouvernants. Les dirigeants de la transition n’ont pu faire mieux et se sont illustrés dans une gestion approximative des questions essentielles.
Aujourd’hui encore, au moment où le gouvernement Thieba est censé tirer les enseignements des échecs au MENA, nous assistons au déni de la fonction enseignante et à la remise en cause des engagements déjà pris.

Camarades militants et militantes,

C’est dans un contexte marqué par les attaques de tous genres, les coupures abusives de salaire pour fait de grève, la remise en cause des acquis des travailleurs, la confiscation des libertés syndicales et la division des travailleurs par le gouvernement de Paul Kaba Thieba que les travailleurs peinent à entrer dans leurs droits.

L’illustration parfaite de la remise en cause des acquis essentiels est la situation vécue par la coordination régionale du SYNATEB des Hauts-Bassins. En effet, après une lutte légale et légitime sur les affectations arbitraires dans la localité en 2016, les militants de cette coordination ont connu des coupures abusives de salaire pour fait de grève. Après saisine de l’ex-mnistre en charge de l’Education, un comité tripartite a été mis en place avec un rapport transmis à celui-ci.

Comme pour conforter le Bureau national dans son analyse première qui était que le MENA s’est engagé à déstabiliser le SYNATEB en optant de liquider une de ses grandes coordinations, les conclusions du rapport du comité n’ont reçu aucun traitement, malgré les multiples interpellations.
Tout en félicitant la direction et les militants des Hauts-Bassins pour la gestion responsable de la lutte, nous interpelons les autorités actuelles du MENA pour la résolution définitive de ce dossier afin d’éviter des conflits inutiles de travail.

Aussi, la session de l’examen du CEP 2017 a connu des difficultés quant au paiement des indemnités des examinateurs et des correcteurs. En effet, l’application du protocole d’accord entre le MENA et la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) sur l’organisation des examens n’a pas été effective, mettant à mal le déroulement de l’examen avec un reliquat des indemnités des épreuves orales et sportives jusque-là non-payé dans certaines régions.
Pourtant, engagement ferme a été pris par les autorités d’antan afin que le reliquat soit versé à qui de droit dès la fin de la session. Depuis lors, plus rien, malgré nos démarches pacifiques auprès des nouvelles autorités. En tout état de cause, elles seront tenues pour responsables de toute nouvelle tournure que cette situation pourrait prendre.
En outre, pour l’encadrement des stagiaires des Ecoles nationales des enseignants du primaire (ENEP) et Ecoles privées de formation des enseignants du primaire (EPFEP), les engagements pris depuis 2011 peinent à être une réalité. En attendant l’augmentation et la prise en charge des frais servis aux maîtres conseillers comme indemnité libellée sur le bulletin de salaire des enseignants concernés, on constate le non-paiement de ceux-ci. Depuis octobre 2017, seule la prise en charge de deux mois a été servie en janvier 2018 avec la promesse de rattraper le mois de décembre dans la paie du second trimestre. Nous nous acheminons vers la fin du stage pratique prévue pour fin mai sans qu’aucun frais ne soit versé aux enseignants.
Camarades militantes et militants,

Le SYNATEB condamne avec la dernière énergie le non-respect de l’engagement du MENA à servir à bonne date les frais d’encadrement aux maîtres conseillers.
Par conséquent, le SYNATEB face à l’histoire, met en garde les responsables du MENA contre tout sabotage de la formation initiale et exige le paiement sans délais des frais d’encadrement des stagiaires dans les écoles d’application.

Il lance un appel à la mobilisation de tous les travailleurs de l’Education de base et invite les directeurs des écoles d’application et les Chefs de circonscription d’éducation de base (CCEB) à garder par dévers eux les fiches de notation des stagiaires jusqu‘au paiement intégral des prises en charge des mois de décembre 2017 à mai 2018.

Par ailleurs, le Bureau national tient à informer l’ensemble des militants que les questions liées à la mise en œuvre du protocole d’accord de la CNSE sont gérées par celle-ci qui, sans doute, communiquera sur son niveau d’avancement. Il vous invite à vous tenir prêts pour toute action éventuelle que commanderait l’évolution de la situation.

Tous unis et mobilisés, nous vaincrons !
Vive le SYNATEB !

Pour le Bureau national
Le secrétaire général

François de Salle YAMEOGO

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 11 mai 2018 à 12:08, par balguintogsba En réponse à : MENA : le SYNATEB demande aux gouvernants d’éviter des conflits inutiles de travail

    C’est vraiment triste le cas des enseignants du MENA.
    Mais que le gouvernement sache que sans une éducation de qualité point de développement pour le pays.
    L’incivisme, le banditisme, le terrorisme, la corruption, les détournements et tous les vices qui minent notre développement sont des conséquences directs du mépris des autorités envers le secteur de l’enseignement. Ce Mépris engendre et entretient inexorablement la baisse de la qualité de l’enseignement.
    Svp chers gouvernants réveillez-vous. A quand la prise de conscience ?
    Il va falloir élaborer de vrais programmes de développement pour le pays.

  • Le 11 mai 2018 à 13:27, par Soyez juste entre nous En réponse à : MENA : le SYNATEB demande aux gouvernants d’éviter des conflits inutiles de travail

    AH bon, mais il n y a plus de raison que l’éducation ne soit plus de qualité car vous faites parties des enfants choyés de la fonction publique maintenant (augmentation de l’indemnité de logement de 26% et spécifiques, un échelon de plus pour tous les enseignants et bien d’autres avantages acquises sous le pouvoir du MPP et acolytes.

  • Le 11 mai 2018 à 18:12, par patardé En réponse à : MENA : le SYNATEB demande aux gouvernants d’éviter des conflits inutiles de travail

    *En effet, après une lutte légale et légitime sur les affectations arbitraires dans la localité en 2016, les militants de cette coordination ont connu des coupures abusives de salaire pour fait de grève*. : commentaire : seuls les syndicats mercenaires accompagnant les prises de pouvoir ignorent qu’une grève même légale (prévue par une loi) et peut être légitime( épousée à plus 80 % des acteurs) est sanctionnée par une coupure. en cas de victoire des complices, leur seule récompense corporatiste est la non retenue des salaires. ici au Faso, des grévistes de votre corps ont connu des fortunes diverses : 1) leur lutte ont contribué à l’avènement du CMPRN, et leur grève de 60 jours n’a été sanctionnée. en conséquence ils se sont désaffiliés de leur centrale pour mieux appuyer leur pouvoir. 2) au contrario, ils ont échoué sous le CNR, et leur échec s’est soldé par un licenciement massif avec leur remplacement par diplômés chômeurs . sous Blaise COMPAORE, sous le vocable de rapport de force, nombreux ont été des grévistes ou mutins, civils, paramilitaires ou militaires sanctionnés souvent à mort. si parmi les vivants certains ont leur salut par le recours des coutumiers. d’autres courent toujours après leur reprise.

  • Le 11 mai 2018 à 19:26, par KoukaDenis En réponse à : MENA : le SYNATEB demande aux gouvernants d’éviter des conflits inutiles de travail

    "En effet, après une lutte légale et légitime sur les affectations arbitraires dans la localité en 2016,les militants de cette coordination ont connu des coupures abusives de salaire pour fait de grève." qui vous a dit qu’il a pas de coupure de salaire pour fait de grève ? en tout l’auteur de ce poste, membre de la direction de CSB des années 1978 a subit des coupures cumulées de salaire d’un mois pour fait grève de la centrale en 1979 en unité d’action dont grève de deux centrales des 20 et 21 mars 1979, grève en soutien au SG de l ONSL de mai 1979, de SYNSHA et SYNATRA ect..en voulant protester,mon conseiller syndical qui était un inspecteur de travail ma fait savoir que c’est une insuffisance de formation syndicale que faire croire que l’on peut être payé sans travailler ’l’usage de tout droit a des conséquences et le cas d’espèce une règle de trois pour les retenues. Déjà, En 1977, il a connu une coupure de 10 jours pour une grève de son syndicat de base. c’est à l’occasion que nous avons fait connaissance du terme échelonnement des crédits au niveau des institutions de financement. tirant expérience de cette retenue, nous avons réédité notre lutte avec l’esprit d’une retenue de 10 jours par mois jusqu’à satisfaction de notre plateforme . comme quoi on ne peut pas manger des omelettes sans les œufs

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique