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Procès du putsch manqué : Le tribunal rejette des demandes de mise en liberté provisoire

Publié le jeudi 10 mai 2018 à 10h00min

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Procès du putsch manqué : Le tribunal rejette des demandes de mise en liberté provisoire

Le procès du putsch manqué de septembre 2015 qui a repris, ce mercredi 9 mai, est suspendu pour reprendre le 25 mai prochain. Au cours de l’audience de ce matin, le tribunal s’est prononcé sur des requêtes de mise en liberté provisoire introduites par les accusés Baguian Abdoul Karim et Nanéma Faïsal. Il les a rejetées parce que mal fondées. Il s’est aussi déclaré incompétent pour la demande d’autorisation de sortie du territoire du journaliste Ouédraogo Adama dit « Damiss ».

Point de liberté provisoire pour les accusés Baguian Abdoul Karim et Nanema Faïsal. Ainsi en a décidé le tribunal militaire qui juge le dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015. Ce mercredi 9 avril dans la salle d’audience, les deux accusés ont exposé les motifs de leur demande. Les deux personnes ne s’étaient pas présentées à l’audience du 31 mars dernier. Le parquet a alors exécuté l’ordonnance de prise de corps qui les ramenait à la prison de l’armée alors qu’ils étaient déjà en liberté provisoire.

Abdoul Karim Baguian pointe du doigt son avocat

un dossier de 15 000 pages

L’accusé Abdoul Karim Baguian a expliqué au Tribunal les motifs de son absence. Selon lui, c’est son ex-avocat, Me Paul Kéré qui l’a induit en erreur. Compte tenu du fait que des avocats de la défense se sont déportés la veille, l’avocat a pensé que le procès allait être suspendu. Sinon, argue-t-il devant le président du tribunal, il a déjà bénéficié des autorisations de voyage en dehors du pays. Et toutes les fois qu’il a été autorisé, il a toujours respecté les délais et s’est toujours présenté au Parquet pour pointer. L’accusé dit être de bonne foi. Il garantit qu’il n’a pas l’intention de se soustraire à la justice.

Nanéma Faïsal, victime d’un produit contre son mal de dents
Nanéma Faïsal justifie son absence à l’audience du samedi 31 mars par la prise d’un médicament. Selon ses dires, il souffrait de maux de dents. La veille, le vendredi, il n’arrivait pas à dormir et aurait fait appel au téléphone à son médecin traitant. Celui-ci n’aurait pas décroché mais l’aurait rappelé le lendemain très tôt. Par la suite, il lui aurait prescrit par sms un médicament pour le soulager. C’est après cette prise qu’il se serait endormi. Il précise aussi que c’est après qu’il a entendu que la gendarmerie le cherchait. Il aurait donc appelé à plusieurs reprises le numéro du parquet, sans succès, pour connaitre le lieu où l’on voulait le voir.

Adama Ouédraogo et son avocat ne parlent pas le même langage
L’accusé Adama Ouédraogo dit « Damiss » se retrouve dans le même cas que les autres accusés. Seulement, lui, il demande une autorisation de sortie du pays pour des soins. Mais, Il voit le Parquet plus précisément le procureur militaire Alioune Zanré, comme la cause de ses déboires. Il l’accuse d’avoir rejeté une de ses demandes avant de se déclarer incompétent pour une autre. Sa dernière demande étant caduque, il lui a été demandé s’il était encore nécessaire de statuer là-dessus. Il avait fait une demande pour s’absenter entre le 14 et le 30 avril pour voir un médecin en Côte d’Ivoire. Son avocat, Me Bambara suggère une autre demande alors que l’accusé tient mordicus à ce qu’on statue.
Après les motivations, parole a été donnée au Procureur militaire pour qu’il fasse ses observations et réquisitions. Pour ce qui est de Baguian Abdoul Karim, le Parquet militaire s’étonne que ce soit l’avocat qui motive l’absence de son client. Pourtant, il n’a pas la police de l’audience. Sur cet aspect, il dit douter des garanties de représentativité de l’accusé. Pour le cas de Nanéma Faïsal, le Parquet militaire dit reconnaitre les faits avancés par l’accusé. Etant donné qu’il est malade, le parquet ne s’oppose pas à sa mise en liberté. Toutefois, il demande à l’accusé de produire le nom du médicament qui l’a fait dormir. Pour le cas d’Adama Damiss, le procureur déclare ne pas être compétent pour statuer sur ses demandes. C’est pourquoi il a rejeté sa première demande et s’est déclaré incompétent dans la deuxième. Le débat voulu par le journaliste n’aura pas lieu. Le parquet n’a pas voulu répondre à la question de savoir dans quel cadre et sur quel PV, Adama Damiss aurait dit que Nanéma Faïsal est libre et participe à des mouvements politiques.
Après avoir écouté religieusement les différentes parties, le tribunal a suspendu l’audience. Trente minutes plus tard, il a apporté les résultats. Pour les demandes de mise en liberté provisoire de Nanéma Faïsal et Baguian Abdoul Karim, il les a déclarées recevables mais les a rejetées pacre que mal fondées. Pour la demande de mise en liberté provisoire de Compaoré Abdou, des informations complémentaires s’avèrent nécessaires. Pour le cas d’Adama Damiss, le tribunal s’est tout simplement déclaré incompétent. Rendez-vous le 25 mai pour la suite du feuilleton.

Dimitri OUEDRAOGO
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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