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Foire africaine du niébé : Faire de ‘’l’or vert’’, une solution aux changements climatiques

Publié le lundi 7 mai 2018 à 23h10min

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Foire africaine du niébé : Faire de ‘’l’or vert’’, une solution aux changements climatiques

La 9e édition de la foire provinciale du niébé du Sourou s’est déroulée, les 04 et 05 mai 2018 sous le thème : « femmes rurales face aux changements climatiques ». L’évènement ayant pris une envergure continentale vient de changer de dénomination et s’intitule désormais la foire africaine du niébé. Organisée par l’association Yiyè des femmes du Sourou, c’est la commune de Gomboro qui a accueilli la foire cette année. La cérémonie officielle d’ouverture était présidée par le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, sous le patronage de l’épouse du chef de l’Etat.

Avec une production de 86 630 tonnes (14% de la production nationale) lors de la campagne agricole 2017-2018, la région de la Boucle du Mouhoun est classée 2e en termes de production de niébé, après la région du Nord. La province du Sourou, elle, a produit 22 664 tonnes, soit 26,16% de la production régionale. « La filière niébé est prometteuse dans la région au regard des énormes potentialités et du niveau d’implication des femmes aux activités de production, de transformation et de commercialisation de la spéculation. A cet effet, mon département compte s’appuyer sur ces potentialités pour relever les défis de la sécurité alimentaire et l’accroissement des revenus des productrices et producteurs », a confié Jacob Ouédraogo, le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques.

Produits dérivés du niébé

La 9e édition de la foire du niébé tenue à Gomboro avait pour thème : femmes rurales faces aux changements climatiques. L’ensemble des intervenants au cours de la cérémonie d’ouverture de la foire ont reconnu la pertinencedu thème au vu des conditions climatiques de plus en plus difficiles. « Le changement climatique est une réalité. Il faut que les femmes s’adaptent et une façon de s’adapter, c’est de produire le niébé qui est une plante qui ne demande pas beaucoup d’eau, qui produit bien même dans les terres arides. Donc, il faut que des spécialistes viennent s’entretenir avec les productrices sur ce phénomène et sur les solutions », estime Clémentine Dabiré/Binso, la présidente de l’association Yiyè.
Cette rencontre était donc une occasion de mener des réflexions en vue de trouver des réponses aux difficultés rencontrées par les producteurs et productrices de la filière. D’où l’organisation de deux conférences publiques dans l’après-midi du 04 mai 2018. Ce fut ainsi l’occasion d’identifier les facteurs anthropiques de ces changements climatiques et d’y proposer des solutions.

Une production croissante, de nouveaux défis

Du matériel de production et de transformation de 5,5 millions de francs pour les productrices

Communément appelé le grenier du Faso, la région de la Boucle du Mouhoun est une région agricole par excellence. Elle bénéficie d’une assez bonne pluviosité et dispose de sols aptes à la pratique des différentes cultures. Ainsi, en plus de sa première place en termes de production de céréales dans notre pays, elle occupe une place de choix dans la production des autres cultures notamment les légumineuses comme le niébé. Les superficies emblavées ainsi que la production de cette légumineuse vont de façon croissante d’année en année dans notre pays. Mais, derrière cette croissance, se cachent des contraintes et difficultés qui constituent des menaces pour la filière. Il s’agit, entre autres:des aléas climatiques avec les épisodes de sécheresses et d’inondations ;des attaques de ravageurs ;de la méconnaissance des produits adaptés pour le traitement phytosanitaire ;des difficultés de conservation ; du faible niveau de transformation du niébé…

Le ministre Jacob Ouédraogo remettant du matériel de production agricole

Mais, « le gouvernement se tiendra toujours au côté des acteurs pour apporter des solutions idoines à ces contraintes. Nous avons un soutien de taille, celle de l’épouse du chef de l’Etat », a assuré le ministre de l’agriculture. Il n’a pas manqué de féliciter les productrices et productrices de l’association Yiyè pour leur engagement et leur persévérance dans la promotion de la culture du niébé. « A cette foire, nous avons vu des biscuits de niébé, du couscous de niébé et même du jus de niébé. Ce qui montre que non seulement les femmes produisent mais aussi s’engagent à trouver des solutions pour lesquelles le gouvernement est en train de travailler à les accompagner à faire en sorte que cette filière soit une filière totale », a-t-il souligné.

Gomboro marque un tournant décisif

Une vue des officiels

Gomboro accueillait pour la première fois l’épouse d’un chef d’Etat. Sika Kaboré qui est une ambassadrice nationale pour la promotion des légumineuses est allé encourager, féliciter et accompagner les organisatrices de cette foire qui se battent depuis près de dix ans pour faire du niébé un produit de consommation de base des Burkinabè. « Je soutiens fortement la culture du niébé compte tenu de tous les avantages que cela peut nous procurer en termes de sécurité alimentaire, en termes d’autonomisation de la femme et également en tant que plante adaptée aux changements climatiques. Donc, cette foire africaine du niébéest une très belle opportunité qui permet de montrer ce que nous pouvons faire comme production, par les femmes, du niébé », a-t-elle confié.
Aussi, comme les années antérieures, une forte délégation malienne est venue participer à cette foire désormais continentale, car plusieurs pays de la sous-région ont manifesté l’intérêt d’y participer.

Remise de matériels aux meilleures productrices de la province du Sourou

L’épouse du chef de l’Etat s’est réjouie de cette participation. « Je suis également ravie de voir que les populations frontalières notamment celles du Cercle de Bankass au Mali se sont joint à cette initiative. Ce qui peut augurer de beaux jours à la coopération entre le Mali et le Burkina », a-t-elle souligné.
Récompense des meilleures productrices, remise de matériels de production et de transformation aux groupements féminins, parade des productrices des différents villages de la province du Sourou, expositions-ventes de niébé et ses produits dérivés ont constitué les autres étapes de la foire africaine du niébé.
La foire de Gomboro marque ainsi un tournant décisif pour la manifestation portée à bout de bras par une association, mais aussi et surtout par sa présidente, une passionnée de la filière niébé, Clémentine Dabiré, chercheure à la retraite.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Portfolio

  • Des membres de la délégation malienne
  • Défilé des productrices du village de Konga (commune de Gomboro)
  • Coupure du ruban symbolique
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