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PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE : Les bananes américaines de Bapla

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h20min

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Sur le terrain, les effets positifs du Programme de développement de l’agriculture (PDA), financé par la coopération allemande, commencent à se faire sentir. Et la bananeraie de Bapla, que les membres du Comité d’orientation et de suivi (COS) du PDA ont visitée à l’issue de leur première session tenue à Gaoua le 5 juillet 2005, en est un exemple palpable.

Le Programme de développement de l’agriculture (PDA) de la coopération germano-burkinabè s’étale de 2004 à 2012. Il intervient dans les régions administratives suivantes : zones du Sud-Ouest ; région de l’Est ; province de la Sissili. Le PDA est le fruit de négociations intergouvernementales entre la République fédérale d’Allemagne et le Burkina Faso. De ces négociations, il a été décidé ce qui suit :

La concentration des moyens financiers dans les régions administratives de l’Est, du Sud-Ouest et de la province de la Sissili ;
le recentrage des activités autour de trois secteurs prioritaires d’intervention : l’agriculture ; la décentralisation ; le secteur eau et assainissement. Se sont ajoutés par la suite les volets VIH/Sida et genre ;
le renforcement des synergies entre les instruments du ministère de la coopération allemande que sont les la KFW, la GTZ, le DED et InWent.

Pour la première phase de ce programme, 5,4 milliards de francs sont mobilisés. Et les résultats obtenus vont conditionner la conduite à terme du PDA en 2012. Pour appuyer et veiller à la bonne mise en œuvre du programme, on a mis sur pied le Comité d’orientation et de suivi (COS). A Gaoua, les membres du COS se sont donc réunis pour leur première session. Au cours de leurs travaux, ils se sont penchés sur l’état d’avancement du PDA, les difficultés d’exécution et les perspectives.

Dans son mot de bienvenue, le gouverneur du Sud-Ouest, Rasmané Ouangraoua, a insisté sur les potentialités agricoles de sa région avant de saluer la justesse du PDA qui va contribuer à accroître de manière durable les revenus des producteurs. Pour lui, cette réunion du COS marque le choix de la concertation fait par ce programme.

Selon le Dr Andrea Bahm, coordonnatrice du PDA, la tenue de la rencontre du COS est en elle-même la tenue d’un engagement. Elle s’est réjouie de ce fait que le PDA est aujourd’hui une réalité sur le terrain. « On commence à récolter des résultats ». Maintenant, il faut rendre le COS actif et opérationnel, car en tant que maître d’ouvrage du programme, il est un organe important qui a la responsabilité de veiller à la crédibilité du PDA auprès de ses bénéficiaires. « Nous devons êtres vigilants et travailler par rapport aux orientations et aux besoins des bénéficiaires ».

Simandl Milan, premier secrétaire à l’ambassade d’Allemagne, a au nom de l’ambassadeur, salué la mise en place du COS et souhaité que cette réunion contribue à la mise en place du dispositif du PDA. Il a aussi fait le tour de la coopération allemande avec le Burkina dans le domaine agricole.

Le président du COS, Ibrahiman Kaboré, SG du ministère de l’Agriculture, a déclaré que « Notre rôle est primordial, car c’est nous qui définissons les orientations du PDA. Nous sommes donc comptables de ses résultats ». Il a prévenu que du succès de ce programme dépendra l’avenir de notre coopération agricole avec l’Allemagne.

A la fin des travaux, M. Kaboré a assuré que globalement, les résultats du PDA sont acceptables et les décaissements ont atteint 63%. « On a noté la satisfaction des bénéficiaires qui nous ont confirmé l’augmentation de leurs revenus grâce au PDA ». Le COS n’a pas détecté de difficultés particulières, entravant la bonne mise en œuvre du PDA. En terme de perspectives, ils ont décidé d’élargir la participation des acteurs intervenant dans le programme, notamment au niveau des financements. En fait, on veut associer les banques, ce qui permettra d’accorder plus de crédits aux producteurs. Pour cela, l’arrêté qui met en place le COS sera révisé.

Les membres du COS ont visité la bananeraie de Bapla, qui entre dans le cadre du PDA. 3600 pieds de bananes de la variété américaine sont entretenus par des producteurs à qui on a accordé des crédits. On attend 20 à 30t de bananes par hectare surtout qu’il n’y a aucun problème phytosanitaire signalé. Toute la récolte sera achetée par un opérateur économique du nom de Bocoum Issiaka. Chaque pied doit produire trois fois. A la fin du cycle de production, on pourrait cultiver de la papaye solo.

Ibrahiman kaboré a exhorté les producteurs à bien travailler, car ils sont des pionniers. Ces derniers ont assuré que cette activité participait à freiner l’exode rural puisque les jeunes se rendent compte qu’en restant au village, ils peuvent gagner leur vie. C’est aussi l’objectif du PDA : lutter contre la pauvreté.

San Evariste Barro

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