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Vie politique nationale : NCC, « une alternative nouvelle au Burkina pour son développement »

Publié le lundi 30 avril 2018 à 23h48min

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Vie politique nationale : NCC, « une alternative nouvelle au Burkina pour son développement »

L’espace politique s’est agrandi ce dimanche, 29 avril 2018, par la création d’un nouveau parti politique dénommé « Notre Cause Commune, NCC ». C’était au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue dans la salle de conférence du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), Ouagadougou. Ce parti qui se réclame « centriste » (ni de la majorité ni de l’opposition) se veut une alternative pour les Burkinabè, rompant avec les offres politiques actuelles qui ont montré leur limite.

« En optant de créer un autre parti politique alors que notre pays en compte plusieurs déjà, c’est fondamentalement dans le but d’offrir une alternative nouvelle au Burkina Faso pour son développement, celle de la paix ; car au fil des ans, notre pays a accumulé beaucoup de rancœurs à travers des crimes économiques et de sang que seule une alternative paix peut surmonter », contextualisent les fondateurs de NCC. Ce nouveau-né a adopté le « pragmatisme progressiste » comme ligne politique. Selon le secrétaire exécutif national provisoire du parti, Jean Claude Kaboré, et ses camarades, « le pragmatisme progressiste, c’est de rompre avec les schémas actuels de pensée et le mimétisme servile ». Ils précisent que NCC ambitionne donc de créer le lien fonctionnel entre la culture, l’éducation, le travail, la santé, l’économie et la gouvernance. En s’inscrivant comme force politique « centriste », disent-ils, le parti évite de jeter dans la bipolarisation politique (majorité/opposition) par laquelle, les uns et les autres se regardent en chiens de faïence. Ils estiment aussi que les idéaux de droite et de gauche sont connus et ont montré leur limite. NCC se veut donc une alternative.

Le parti se propose également de valoriser et constitutionnaliser progressivement les langues nationales. Dans le même ordre d’idées, NCC entend adapter l’école aux réalités et aux besoins du peuple, en revoyant les fondements du système éducatif pour former des « Burkinabè dignes, travailleurs ».
Pour les responsables de NCC, la violence comme dénouement des crises, surtout politiques, risque d’avoir encore du chemin si les citoyens épris de paix et de non-violence, ne se résolvent pas à jouer leur rôle « pour soustraire le pays de la malédiction » que pourraient engendrer l’égoïsme, l’intolérance, l’incivisme, le manque de fraternité et de patriotisme.

Face à ce qu’ils ont qualifié d’idéologies importées, au relent de sectarisme et d’égoïsme fractionnel, vecteurs de mésententes, guéguerres, misère et désolation au peuple, NCC entend placer au cœur de ses préoccupations, la recherche d’une démocratie intégrale et tolérante qui réconcilie les aspirations individuelles et les besoins collectifs. Pour cela aussi, le parti entend faire de la réconciliation des fils et filles du Burkina, « un combat et une quête non négociables » (pas une réconciliation qui se fait entre seulement des acteurs politiques, mais entre tous les Burkinabè et à tous les niveaux, jusqu’à la cellule familiale). « Nous voulons fonder une société burkinabè réconciliée, sur la base de nos valeurs culturelles et traditionnelles ; un Burkina Faso nouveau, démocratiquement épanoui. (…). Il nous faut abattre les murs étanches qui séparent les forts des faibles, les riches des pauvres, le pouvoir de l’opposition, les libéraux des sociaux-démocrates. Il nous faut réaliser la réconciliation et la cohésion. C’est un impératif », a souligné le premier responsable du parti, Jean Claude Kaboré, précisant que le parti qui n’appartient ni à la majorité ni à l’opposition. NCC veut créer son propre modèle, pas celui calquer des réalités des autres. C’est pourquoi ses fondateurs restent-ils convaincus que le parti viendra renforcer, de par sa vision et sa démarche novatrices, le développement national et de l’Afrique. En ces premiers pas également, NCC a tenu, à travers ses fondateurs, à rendre un « vibrant hommage » aux grands combattants de la liberté, de la non-violence, de la paix et du développement des siècles passés et présents, du Faso et d’ailleurs. Puis, dans le même esprit, une minute de silence en la mémoire de tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille pour la défense de la patrie.

« L’histoire semble marcher à reculons avec le constat amer de la perte des valeurs morales et sociales, nous laissant dans un scepticisme justifié quant à la construction d’un avenir meilleur. L’incivisme, la violence, les vengeances, la corruption, la domination des grandes économiques sur les petites, le manque de vision, la mauvaise gestion des biens publics, la course effrénée pour l’enrichissement par tous moyens et le visage inhumain croissant de l’humanité, sont autant de faits qui dominent les interactions quotidiennes entre les individus et entre les peuples », indique Jean Claude Kaboré.

Les responsables de NCC situent historiquement les luttes politiques au Burkina autour de quatre moments essentiels. Il s’agit de la lutte pour l’indépendance formelle des années 1960, la lutte pour l’indépendance réelle de la période révolutionnaire des années 1980, la lutte pour l’avènement de l’état de droit et de la démocratie multipartiste des années 90 et la lutte pour l’alternance des années 2013 à 2015. Les géniteurs de NCC disent constater que toutes ces périodes ont été émaillées de contradictions idéologiques et de conflits d’intérêts dont les dénouements ont souvent été violents. Convaincus d’être donc acteurs de transformation positive, ils estiment que la transformation d’une société est le fait des hommes audacieux, visionnaires et pragmatiques.

Partant du constat que les préoccupations essentielles du peuple ne sont pas mises en priorité dans les schémas politiques en vogue ; les priorités sont mal hiérarchisées (le sensationnel est positionné au-dessus de l’existentiel du peuple), la gouvernance d’un pays ne saurait être vue au travers du prisme de la conservation du pouvoir d’Etat, la gouvernance à vue ne saurait sortir le peuple de ses difficultés, la clairvoyance de la jeunesse actuelle ne saurait être considérée comme obstacle du développement (plutôt un atout), le combat pour la liberté et la paix reste le leitmotiv du développement durable, les idéologies rétrogrades ont montré leur limite.
C’est conscient de ces défis, que les fondateurs de NCC ont décidé de se retrouver pour approfondir la réflexion et mener un combat commun et juste en vue de frayer une nouvelle voie qui puisse réhabiliter l’africain dans sa dignité. Les responsables de NCC se disent convaincus qu’aucun Etat africain n’aura d’avenir dissociable de celui de l’Afrique. Une conviction qui justifie à souhait la création du parti ; un parti « centriste progressiste ».

« Notre cause commune, c’est d’éveiller le génie créateur africain ! Notre cause commune, c’est de libérer l’Africain de la peur et de la torpeur. Notre cause commune, c’est de faire des femmes et des jeunes du Burkina, de grands atouts pour le développement humain durable du Burkina Faso. Notre cause commune, c’est de promouvoir la culture de la non-violence et de la paix individuelle et collective ! Notre cause commune, c’est de promouvoir l’unité nationale autour des grands chantiers du développement ! Notre cause commune, c’est notre pays, le Burkina Faso, comme ciment fédérateur de toutes les énergies, de toutes les compétences et de toutes les entreprises humaines », ont indiqué les responsables de NCC, annonçant pour juin 2018, un congrès qui verra la mise en place de l’organe dirigeant définitif du parti.

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