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Conflit communautaire dans le village de Barimagou : « Bien traités » à Kantchari, les déplacés impatients de retourner chez eux

Publié le dimanche 29 avril 2018 à 22h55min

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Conflit communautaire dans le village de Barimagou : « Bien traités » à Kantchari, les déplacés impatients de retourner chez eux

Suite à la mort d’un gourmantché le 15 avril dernier, la communauté peulh du village de Barimagou dans la commune de Kantchari a été déplacée par mesure de sécurité. Le mercredi 24 avril 2018, nous avons effectué un déplacement sur le site d’accueil à Kantchari, afin de toucher du doigt les réalités de leurs conditions de vies et comprendre ce qui s’est réellement passé.

Le mercredi 24 avril 2018, nous nous sommes rendu dans la commune de Kantchari, localité située à plus de 100 km de Fada N’Gourma à l’Est du Burkina, servant de site aux déplacés de la communauté peulh du village de Barimagou suite aux évènements survenus en mi-avril 2018. Bien accueilli par les autorités administratives et communales, celles-ci nous ont rappelé les circonstances de l’incident qui a conduit aux déplacements de cette communauté. Sur place à Kantchari, nous avons également rencontré une équipe de la Direction régionale de l’Est de l’élevage, des ressources animales et halieutiques qui y était pour s’enquérir des nouvelles des déplacés dont la majeur partie sont des éleveurs. Après quelques minutes de trajet, nous voilà sur le site construit dans la cour d’une école avec des tentes sous le regard innocent des plus petits dont le nombre semble battre le record de ces déplacés. En effet, le nombre actuel des déplacés est de 227 personnes dont la majorité sont des enfants au nombre à 130 dont 4 élèves qui ont été pris en charge rapidement dans des écoles dans la ville de Kantchari.

Accompagné d’un agent en service dans la ville comme interprète, nous avons été accueillis par les chefs de familles qui étaient réunis sous un arbre. Moussa Kanté, un sage et porte-parole des déplacés a d’abord manifesté une immense joie d’avoir eu la vie sauve dans cet évènement malheureux. « Nous demandons un accompagnement de l’autorité afin de pouvoir repartir dans notre village, sinon déjà ce n’est pas facile pour nous », a-t-il poursuivi. A l’entendre, les déplacés sont disposés à respecter les consignes qui leur seront données afin de sauver ce qui est cher (la paix) et retourner au village dans la quiétude. « Nous demandons l’indulgence des gourmantchés et de l’autorité pour rentrer et demander pardon à nos frères gourmantchés », a confié Moussa Kanté. Sinon martèle-t-il, rester en ville pour un éleveur, c’est parce qu’il n’a pas le choix. « Nous sommes très bien traités ici, nos conditions de vie sur le site sont bonnes », a lancé un autre déplacé. Et un second de renchérir avec humour : « Nous sommes bien nourris et bien traités, mais si on n’y prend garde, quand-on va nous donner le feu vert de rentrer, certains ne voudront plus rentrer car ici c’est bien ».

Selon les sources que nous avons contactées sur place, il n’a jamais été question d’un conflit communautaire dans cet incident malheureux. Les familles des deux protagonistes seraient même voisines et après l’altercation des deux, ce sont les deux familles qui auraient conduit ensemble le blessé au centre de santé pour des soins avant qu’il ne succombe finalement à ses blessures. Ce serait après l’enterrement que les échauffourées ont débuté et la gendarmerie qui était sur les lieux pour le constat, aurait été obligée de sauver les hommes que d’arrêter le feu qui consumait les animaux et les toits des maisons. Une délégation aurait été envoyée dans le village après les évènements, accompagnée de quelques déplacés pour demander pardon afin que ces derniers puissent récupérer leurs animaux qui y étaient, pour les confier à des gens de confiance avant de revenir.

Notre source a renchéri que suite à cette démarche, la communauté gourmantché n’a pas trouvé d’inconvénient à ce que la communauté peulh déplacée revienne, sauf la famille de celui qui a été à la base de tout le problème qui devra patienter encore quelque temps avant de rentrer. Déjà selon la même source, la communauté peulh déplacée pourrait regagner le village d’ici au début de la saison hivernale. Il faut noter que les déplacés ont reçu le soutien de plusieurs structures œuvrant dans le social depuis le premier jour de l’incident.

Soumaila Sana
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2018 à 21:49, par Elda En réponse à : Conflit communautaire dans le village de Barimagou : « Bien traités » à Kantchari, les déplacés impatients de retourner chez eux

    Rectificatif : Kantchari est a 157 km de Fada et non 100 comme noté dans la publication.
    Sur 130 enfants, il n.y a que 4 eleves ? Y a t il pas d.Ecoles dans ce village ? Je trouve que cela est tres grave. Il faut sensibiliser cette communauté rapidement pour favoriser la Scolaristation des enfants.

  • Le 29 avril 2018 à 09:03, par mytibketail est souhaita En réponse à : Conflit communautaire dans le village de Barimagou : « Bien traités » à Kantchari, les déplacés impatients de retourner chez eux

    il est souhaitable que la tendance à tuer sorte du comportement de certains peulhs surtout jeunes qui en tirent une certaine fierté. Il doit laisser la place à un vivre ensemble policé. Rien ne justifie qu’on ôte la vie à autrui.Et ce qui se passe dans le nord est édifiant et n’est rien d’autre que cet atavisme hérité depuis toujours notamment de l’esclavage et qui transposé dans nos sociétés dites avancées montre qu’on peut trucider son voisin,son frère pour des pseudo raisons qu’on qualifie à tord de religieuses. La culture qui veut que la vie d’une vache soit plus importante que celle de l’autre , céde la place à plus d’humanité mais aussi que l’on sache que l’autre dans une réaction de défense peut faire pire.

  • Le 1er mai 2018 à 10:18, par soundjata En réponse à : Conflit communautaire dans le village de Barimagou : « Bien traités » à Kantchari, les déplacés impatients de retourner chez eux

    monsieur mytibkétail est souhaita", votre commentaire est rempli de confusions et d’insinuations non constructives qui n’apportent rien de positif dans l’objectif recherché par ce texte que des gens valeureux ont élaboré. vous faites croire aux lecteurs que vous etes" UN SPECIALISTE DE L’ETHNIE PEULH", alors qu’il n’en est rien. vous ignorez tout du PEULH et du SAHEL d’ailleurs. Vous ignorez tout du terrorisme également. primo le décès lors ¨des altercations n’est pas le monopole des Peulhs ! ensuite vous expliquez cela par le fait que le "jeune peulh" trouve une fièrté en tuant autrui,et que cela est culturel chez le peulh, quelle abomination !!!!! enfin vous concluez que le peulh est créateur du terrorisme pcq il aime tuer et que vous, vous etes dans UNE SOCIETE AVANCEé, MON OEIL..... Qu’est ce que vous avez apportez de positif à l’esprit pacifique du texte ? de la haine et rien que de la haine .

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