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Musique : L’avant-première du film « rap au pays des hommes intègres » a été projetée

Publié le jeudi 26 avril 2018 à 12h00min

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Musique : L’avant-première du film « rap au pays des hommes intègres » a été projetée

Endogène production, Yalweogo production et one zic production ont projeté ce mercredi 25 avril 2018 au CENASA, un film sur le rap burkinabè. Le film intitulé « Rap au pays des hommes intègres » retrace l’histoire du style musical de 1998 à nos jours. Dans ce film, plusieurs acteurs reconnaissent que le hip-hop a contribué à l’essor de la culture burkinabè. C’est un chef-d’œuvre qui a couté près de 6 millions de francs CFA. La réalisation est de Basic Soul.

« Rap au pays des hommes intègres », c’est le nouveau long métrage de l’activiste et artiste rappeur Basic Soul. Longue de 52 minutes, l’avant-première du film a été projetée ce mercredi 25 avril 2018 au CENASA. A cette occasion, le public féru du rap n’a pas marchandé le déplacement. Dans le film, l’on retiendra que le mouvement rap a été propulsé par la radio Energie. Ce sont donc les animateurs dans cette radio qui ont donné goût aux mélomanes de ce style musical, de la visibilité au style. Par la suite, certains jeunes des quartiers s’organiseront en groupes pour toster par plaisir, d’autres avec l’envie de faire passer des messages.

C’est ainsi que des groupes de rap comme OBC, Attentat, Censure et bien d’autres ont vu le jour. Pour plus de vulgarisation du hip-hop, des maisons de production ont été créées. Il s’agit de 8e sens… Des spectacles ont été organisés pour accompagner le style. En mars 2000 sort la première compilation de rap dénommée « Faso connexion ». Cela a créé un dynamisme avec des créations de groupes tous azimuts comme Faso Kombat, Black Marabout, Sofa,…

Le film décrit aussi des difficultés que le rap a vécues. Il s’agit du manque de ressources et de soutien. Au départ concède Basic Soul, le gouvernement burkinabè était hostile au genre musical. Il revèle même que les médias d’Etat avaient réfusé de réserver des plages d’émissions à ce style musical. Ajouté à cela, la société voyait les rappeurs comme des bandits, des voyous. Peu de femmes acceptaient aussi suivre le mouvement.

Pourtant, le rap a permis de professionnaliser le domaine de la musique. La plupart des managers ont eu des formations. Le rap a aussi permis au Burkina de remporter des lauriers au plan international à l’image de Madson Jr au Koras. De Ouagadougou à Bobo, le rap a fait son temps. Aujourd’hui, il semble être à bout du souffle. Ou tout simplement, le style est influencé par d’autres musiques. Les rappeurs d’aujourd’hui prêtent peu aux mots. Ils chantent peu pour réveiller les consciences. Aujourd’hui, Thalianne , Amzy et bien d’autres portent toujours le flambeau du rap même si le style a beaucoup varié.

D’un coût de 6 000 000, Basic Soul relève que le film a été financé par des fonds propres. Les difficultés sont minimes. Mais on constate néanmoins que dans le film, le nom du mythique groupe de rap Yeleen n’a pas été mentionné. Aucun des membres du groupe n’a non plus participé au projet. Basic Soul reconnait cet aspect mais assure que l’un des membres en l’occurrence Smarty devait participer au film. Seulement, il s’est retiré par la suite.

Des doyens comme Mc Claver et des fans du style sont venus encourager le réalisateur et les producteurs. Après cette avant-première, des projections publiques suivies de débats sont en vue, note le réalisateur. Des chaines de télé seront aussi contactées pour la diffusion. Dans peu de temps aussi, les internautes de Youtube verront eux aussi le film.

Dimitri Ouédraogo
Lefaso.net

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