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Francophonie : Le Burkina Faso, hôte du Xe Sommet, prend la présidence

Publié le samedi 20 décembre 2003 à 13h16min

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A l’occasion de la 19ème session de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), les ministres des 56 Etats et gouvernements de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se sont réunis les 18 et 19 décembre à Paris, sous la présidence de Monsieur Ghazi El Aridi, ministre de la Culture du Liban.

Appelés à se pencher sur les dossiers politiques d’intérêt commun, les ministres ont adopté trois résolutions. Concernant la République centrafricaine, les ministres félicitent Abdou Diouf, Secrétaire général de l’OIF, pour avoir notamment soutenu la préparation du processus électoral et accompagné le Dialogue national. Ils invitent le Secrétaire général à poursuivre toutes initiatives « visant à accompagner les Institutions de la transition jusqu’à leur terme, en vue des élections ».

Dans une deuxième résolution sur la Côte d’Ivoire, « s’inquiétant de la situation de la presse et des médias », les ministres francophones condamnent, « avec la plus grande fermeté, les exactions de toute nature, le recours à la violence (…) ».

Ils « demandent instamment aux ministres des Forces nouvelles de reprendre leur place à la table du gouvernement de réconciliation nationale » et invitent l’ensemble des Etats membres de la Francophonie à intervenir auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies et des Etats tiers pour « mandater une force internationale en vue d’appuyer la mise en œuvre intégrale de toutes les dispositions de l’Accord de Linas-Marcoussis, notamment le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire ivoirien et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) ».

Enfin, à propos de la situation aux Comores, la Conférence ministérielle de la Francophonie « appelle les parties comoriennes à régler par le dialogue les conflits qui les divisent » afin de permettre à cet Etat membre de l’OIF de « s’engager, de manière démocratique, dans la voie du développement et de la lutte contre la pauvreté ».

Toujours dans le domaine politique, le Secrétaire général a présenté aux ministres les dispositions qu’il prendra pour la mise en œuvre, dès janvier 2004, du dispositif d’observation et d’évaluation permanentes des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone, en application des dispositions du chapitre V de la Déclaration de Bamako, adoptée en novembre 2000. Les ministres se sont également réjouis des projets d’unification des représentations hors siège par la création d’un corps diplomatique unique de la Francophonie.

La Conférence ministérielle de la Francophonie a également insisté pour continuer la mobilisation autour de l’adoption, à l’Unesco, d’un projet de convention internationale sur la Diversité culturelle. Elle encourage le Secrétaire général de l’OIF à intensifier la coopération avec les aires lusophones et hispanophones engagée depuis 2001, notamment autour du projet de Forum permanent sur le pluralisme culturel.

Toujours sur le thème de la Diversité culturelle, les ministres ont adopté une résolution encourageant la Francophonie à s’investir davantage dans le développement de la capacité de production des contenus culturels et des expression artistiques des pays en voie de développement.

Les ministres ont salué la proposition du Secrétaire général de célébrer la mémoire du Président Senghor, à l’occasion du centenaire de sa naissance, en déclarant 2006 « Année Senghor ».

Par ailleurs, les ministres ont adopté les programmations 2004-2005 de l’Agence intergouvernementale et des quatre autres opérateurs directs de l’Organisation, assorties des mesures nécessaires pour la mise en œuvre des actions de coopération de la Francophonie multilatérale.

Concernant le projet de la Maison de la Francophonie, annoncé à Beyrouth par le Président de la République française, Monsieur Jacques Chirac, la Conférence ministérielle approuve les conclusions auxquelles le Secrétaire général est parvenu, en retenant les hypothèses qui réunissent, au stade actuel, les critères pertinents d’espace, de fonctionnalité, de prestige de centralité et de coût.

A quelques mois du Xe Sommet de la Francophonie organisé à Ouagadougou (Burkina Faso) les 26 et 27 novembre 2004 sur le thème : « la Francophonie, espace solidaire pour un développement durable », les ministres ont été informé des préparatifs en cours. Dans cette perspective, un Symposium sera organisé par l’Agence intergouvernementale de la Francophonie du 5 au 7 mai 2004, sur l’accès aux modes de financement du développement. Les conclusions de ce symposium contribueront aux travaux du Sommet de Ouagadougou.

A la fin de la Conférence, Monsieur Ghazi El Aridi, ministre libanais de la Culture, a transmis la présidence de la Conférence ministérielle à Monsieur Youssouf Ouédraogo, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, pays hôte du Xe Sommet de la Francophonie.

Siégeant également comme Conférence générale de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), les ministres ont salué la grande qualité du travail réalisé durant les deux dernières années par l’AIF. En adoptant le budget et la nouvelle programmation pour 2004-2005, ils ont salué le renforcement de l’approche stratégique et la prise en compte effective de la dimension régionale. Les ministres ont réaffirmé la priorité qu’ils accordent à l’éducation et ont félicité l’Administrateur général pour les efforts déjà menés en faveur de ce secteur (pour rappel, le budget de l’Agence pour les programmes s’élève à 110 millions d’euros par biennum).

L’OIF compte 51 Etats et gouvernements membres, et 5 pays observateurs.

Annexe : le texte des résolutions sur la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire et les Comores

Source : www.francophonie.org


RESOLUTION SUR LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

La Conférence Ministérielle de la Francophonie, réunie pour sa 19e session à Paris, le 19 décembre 2003,

Rappelant sa résolution adoptée à Lausanne, le 13 décembre 2002, qui invitait le Secrétaire général à accompagner les efforts de la CEMAC et à continuer d’œuvrer au retour définitif de la paix en République Centrafricaine,

Réaffirmant les termes de la résolution adoptée par le CPF, le 27 avril 2003, qui, en se fondant sur le chapitre 5 de la Déclaration de Bamako, a confirmé la condamnation, par le Secrétaire général de l’OIF, de la prise de pouvoir par la force, le 15 mars 2003, et a demandé le rétablissement sans délai de l’ordre constitutionnel,

S’appuyant sur cette même résolution, par laquelle le CPF décidait de réexaminer la situation en République Centrafricaine au vu des conclusions de la mission d’information et de contacts dépêchée par le Secrétaire général,

Prenant acte des engagements pris par les nouvelles autorités et de leur volonté affichée de mobiliser tous leurs efforts pour rétablir la paix et de conduire la RCA vers des élections libres et démocratiques, après une période de transition raisonnable,

Relève que les nouvelles autorités ont franchi une étape importante dans cette voie, en organisant le Dialogue national au cours duquel le peuple centrafricain a pu librement et par consensus se prononcer sur son avenir et celui de son pays,

Félicite le Secrétaire général de la Francophonie pour les initiatives prises, conformément à ces résolutions, en envoyant une mission d’information et de contacts de haut niveau, suivie d’une mission exploratoire destinée à préparer le processus électoral et d’une mission chargée d’accompagner le Dialogue national, ainsi qu’en apportant un concours matériel d’urgence aux Institutions de la transition,

Invite le Secrétaire général à poursuivre toutes initiatives par les moyens financiers, matériels et diplomatiques, visant à accompagner la transition jusqu’à son terme, en vue des élections.


RESOLUTION SUR LA COTE D’IVOIRE

La Conférence ministérielle de la Francophonie, réunie pour sa 19e session à Paris, le
19 décembre 2003,

Se référant à sa précédente résolution, adoptée à Lausanne le 13 décembre 2002 ;

Saluant la signature de l’Accord de Linas-Marcoussis le 24 janvier 2003 ;

Se félicitant des initiatives prises par le Secrétaire général pour accompagner le processus de réconciliation nationale, notamment la nomination de son Représentant spécial, Membre du Comité international de Suivi de l’Accord de Linas-Marcoussis et l’ouverture d’un Bureau de l’OIF en Abidjan, ainsi que la mise en place d’un groupe de travail ad hoc et l’envoi de missions dans le domaine des médias et celui des élections ;

Soulignant les progrès déjà enregistrés dans l’application de l’Accord de Linas-Marcoussis, et spécialement la mise en place, dès le mois de mars 2003, d’un gouvernement de réconciliation nationale, puis l’adoption de la loi d’amnistie et la déclaration conjointe des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire et des Forces armées des Forces nouvelles déclarant la fin de la guerre ;

Prenant acte de la deuxième réunion, le 3 décembre 2003 à Paris, du Comité ad hoc Consultatif restreint sur la Côte d’Ivoire ;
Constatant avec regret la décision des ministres des Forces nouvelles de suspendre leur participation aux travaux du Conseil des ministres du gouvernement de réconciliation nationale ;

S’inquiète de la situation de la presse et des médias dont la liberté doit être garantie pour que les journalistes puissent faire preuve, dans l’exercice de leur métier, d’un sens aigu de leurs responsabilités ;

Condamne avec la plus grande fermeté les exactions de toute nature et le recours à la violence ;

Demande instamment aux ministres des Forces nouvelles de reprendre leur place à la table du gouvernement de réconciliation nationale ;

Insiste sur la nécessité, afin d’engager au plus tôt le processus électoral, de procéder à l’adoption des textes constitutionnels, législatifs et réglementaires requis en vue de l’élection présidentielle en 2005 ;

Rappelle avec insistance l’obligation pour tous de respecter et de faire respecter les droits de l’Homme, conformément aux instruments internationaux auxquels la Côte d’Ivoire est partie ;

Invite l’ensemble des Etats membres de la Francophonie à intervenir de façon pressante auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies et des Etats tiers, pour que celui-ci accepte, en application de ses résolutions 1479 du 13 mai 2003 et 1514 du 13 novembre 2003, de mandater une force internationale en vue d’appuyer la mise en œuvre intégrale de toutes les dispositions de l’Accord de Linas-Marcoussis, notamment le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire ivoirien et la mise en œuvre du Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) ;

Prie le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie de prendre toutes les initiatives nécessaires pour appuyer la mise en œuvre de l’ensemble de ces dispositions, en mobilisant les instruments et les moyens utiles à cette fin, en vue de la réconciliation nationale et du retour de la paix en Côte d’Ivoire.


RESOLUTION SUR LES COMORES

La Conférence Ministérielle de la Francophonie, réunie pour sa 19ème session à Paris, les 18 et 19 décembre 2003 :

Considérant l’accord-cadre de réconciliation de Fomboni du 17 février 2001, signé entre les parties comoriennes ;

Constatant l’adoption, par référendum de la Constitution, d’un nouvel ensemble comorien baptisé « Union des Comores », le 23 décembre 2001 ;

Soucieux de voir aboutir le processus électoral initié en 2002 et qui a permis l’élection et la mise en place des exécutifs de l’Union et des Iles ;

Constatant les efforts déployés par la communauté internationale pour faire progresser le processus de Fomboni et en particulier, les propositions consensuelles formulées sur la répartition des compétences entre l’Union et les Iles lors des rencontres de Paris I et Paris II organisées par l’OIF, ainsi que la médiation de l’Union africaine conduite par l’Afrique du Sud ;

Se félicitant de la disponibilité des partenaires des Comores, manifestée lors de la déclaration du 29 octobre à Paris, d’appuyer par la mise en place d’un fonds fiduciaire, la réconciliation comorienne dès la conclusion d’un accord entre l’Union et les Iles ;

Vu la résolution adoptée le 12 septembre 2003 par le Conseil permanent de la Francophonie,

1. Réaffirme son soutien à la médiation de l’Union africaine conduite par l’Afrique du Sud ;

2. Salue la volonté affichée par l’Union et les Iles de parvenir à un accord sous le parrainage du Président Mbeki, afin de poursuivre le processus de Fomboni et organiser, à brève échéance, les élections législatives ;

3. Appelle les parties comoriennes à régler par le dialogue les conflits qui les divisent afin de permettre aux Comores de s’engager, de manière démocratique, dans la voie du développement et de la lutte contre la pauvreté ;

4. Marque sa disponibilité à apporter, à la demande des parties comoriennes et de la médiation sud-africaine, son soutien technique et politique pour favoriser le succès des efforts entrepris.

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