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Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

Publié le dimanche 22 avril 2018 à 11h30min

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Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

Pour une industrialisation burkinabè compétitive, la chambre de commerce et d’industrie du Burkina a initié un symposium national sur l’industrie avec l’appui du gouvernement les 19 et 20 Avril 2018 à Bobo. Il a été placé sous le thème‘’Mise en œuvre du PNDES : Quelles mesures pour un secteur industriel plus performant au Burkina Faso ?’’sous le haut patronage du premier ministre Paul Kaba Thieba, la co-présidence du ministre du commerce de l’industrie et de l’artisanat Harouna Kaboré et du président de la chambre de commerce et d’industrie Mahamadi Savadogo. Après deux jours de travaux, les participants ont émis des préoccupations et formulé des recommandations dans un rapport.

Malgré les énormes potentialités dont regorge le Burkina et les mesures entreprises par l’Etat pour relancer l’industrie, la contribution du secteur industriel au produit intérieur brut a décliné de 21,2% en 1991 à 16,1% en 2012 tandis que le secteur manufacturier est passé de 14,6% en 1991 à 6,5% en 2012.

Ainsi, en référence à l’axe 3 du PNDES qui a pour objectif de développer un secteur industriel et artisanal compétitif à forte valeur ajoutée et créateur d’emplois décents, la chambre de commerce et d’industrie du Burkina a initié un symposium national sur l’industrie avec l’appui du gouvernement les 19 et 20 Avril 2018 à Bobo. Ce symposium national sur l’industrie vise à marquer le départ d’une mobilisation nationale forte pour le développement d’une industrie endogène autour des avantages concurrentiels du Burkina Faso dans la perspective de poser des bases pour une relance de l’industrialisation du Burkina. L’initiative de la chambre de commerce et d’industrie d’organiser ce symposium vient en appui à celles du gouvernement afin d’enrichir le document de politique d’industrialisation en cours d’élaboration sous le leadership du ministre du commerce de l’industrie et d’artisanat.

Représentant des participants

Durant ces deux jours, les participants au symposium ont porté leurs réflexions autour de deux thèmes principaux : Le premier était axé sur l’analyse des politiques, programmes et stratégies de développement industriel et de l’environnement fiscal juridique et institutionnel ainsi que des résultats de la recherche innovation. Quant au second, il a concerné le benchmarck des politiques industrielles à succès en Afrique et dans le monde et la projection de leur adaptation pour le Burkina Faso.

A l’issue des travaux, les participants ont émis des préoccupations. Il s’agit de la faible qualification de la main d’œuvre disponible, l’absence de centres de formation multi fonctionnels de référence métier de soutien à l’industrie, la vétusté des équipements de certaines unités industrielles, l’insuffisance d’énergie, l’insuffisance d’infrastructures marchandes, l’inefficacité de lutte contre la fraude, l’inadéquation des politiques publiques de promotion d’industrie face au défi de l’industrialisation…

A cet effet, ils ont fait des recommandations à savoir élaborer une définition et une grille de caractérisation consensuelle de l’industrie pour bien prendre en compte toutes les dimensions de l’activité, identifier les filières prioritaires de la politique d’industrialisation du Burkina, encourager la création d’au moins une usine structurante dans chaque région et dans chaque filière porteuse, veiller à l’implication de tous les départements ministériels concernés dans la formulation de la politique d’industrialisation, promouvoir le partenariat public privé…

Cependant les travaux de groupes en atelier font état de deux recommandations fortes et unanimes : La première spécifiant que cette rencontre ne soit pas une rencontre de plus autour de la problématique de l’industrialisation au Burkina Faso, et la seconde qui sollicite la mise en place de mécanismes rigoureux pour le suivi des conclusions du symposium.

ministre du commerce Harouna Kaboré

Le ministre du commerce de l’industrie et de l’artisanat Harouna Kaboré a rassuré les participants que ces travaux seront pris en compte pour contribuer à l’élaboration de la stratégie d’industrialisation en cours dans son département. Ce symposium est de son avis un sentiment de renforcement de partenariat gagnant-gagnant car l’écriture de ce document participatif des porteurs de projets d’industrialisation est un atout pour atteindre l’objectif de l’acte 3 du PNDES qui est de promouvoir l’industrialisation pour relever l’économie.

President chambre de commerce des Hauts Bassins Lassiné Diawara

Pour Lassiné Diawara président de la chambre de commerce des Hauts Bassins, au regard de l’intervention des experts spécialistes en industrie à propos des nouvelles zones industrielles, des zones économiques spécialisées, des technopoles mis en place, des réalisations d’ infrastructures sur un plan environnemental pour favoriser l’éclosion d’industries en dehors du cadre réglementaire législatif…et par ailleurs l’engagement, les apports, suggestions et recommandations des participants, il tire un bilan positif sur ce symposium national sur l’industrie.

Il a également rappelé combien il était important pour la chambre de commerce de saisir cette opportunité qu’offrait le gouvernement avec l’axe 3 du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) qui est la promotion de l’industrie du Burkina qui nécessitait l’avis des opérateurs économiques pour définir un nouveau paradigme afin que l’industrialisation soit une réalité au Burkina avec un développement d’industries manufacturières et créatrices d’emplois.

Le premier ministre Paul Kaba Thieba par la voix du ministre du commerce s’est engagé à rester attentif aux conclusions et recommandations de ce symposium qui traduiront sans doute les actions clés à prendre en compte dans la nouvelle politique d’industrialisation du Burkina Faso en cours d’élaboration et leur mise en œuvre pour développer un secteur industriel manufacturier en phase avec les nouvelles mutations économiques et technologiques.

Haoua Touré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 avril 2018 à 13:40, par Le juste En réponse à : Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

    Monsieur le Ministre j’espère que vous allez essayer d’impliquer les Agents du ministère du commerce à la gestion des zones industrielles ? Sinon le transfert de cette gestion à la Chambre de Commerce je ne sais pas trop, mais il faut impliquer le ministère.Je suis un socio-libéral, mais le tout libéral au Burkina n’est pas pour le moment souhaité.

  • Le 22 avril 2018 à 21:43, par Remso En réponse à : Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

    Le juste , je vais même encore loin...
    Cette rencontre est encore une rencontre de trop. Les difficultés du secteur industrie du Burkina Faso sont connues depuis plus de 20 ans. Les recommandations de cette rencontre étaient déjà pipées et fabriquées dans un laboratoire d’idées par Mr Sylvanus TRAORE et Mr KARGOUGOU Issiaka (DG de la chambre de commerce). C’était vraiment de la malhonnêteté intellectuelle de mettre dans le rapport provisoire des points qui n’ont pas fait l’objet de débats au cours des travaux (exemple le transfert de la viabilisation et de la gestion des zones industrielles à la chambre de commerce).
    Mensonge !!!!!!!!!

    • Le 24 avril 2018 à 14:40, par Dr. Wendy En réponse à : Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

      Bonsoir !
      Ne découragez pas les bonnes intentions qui travaillent à sortir nos entreprises des difficultés qu’elles connaissent depuis des années. Je pense que la Chambre de Commerce devrait être félicitée pour avoir eu l’initiative, laquelle est fortement soutenue par le Gouvernement. Au sujet de l’absence de débats dont vous parlez, ayant participé au symposium, je voudrais vous inviter à être juste dans vos propos. Rappelez-vous qu’au 1er jour des travaux, les débats sont allés au-delà de 19H. Le Ministre du Commerce qui présidait les échanges a donné la parole à tous ceux qui souhaitaient intervenir. Sur la question des zones industrielles, rappelez-vous que c’est un participant qui a évoqué le sujet en faisant la suggestion que la Chambre de Commerce, au regard de l’expérience qu’elle a en la matière (pour avoir aménagé et géré les zones d’activités diverses ZAD1 et 2, le port sec de Ouaga et de Bobo-Dioulasso, et bien d’autres infrastructures économiques), puisse être associée au projet de réalisation ou de gestion des zones commerciales. Suite à cela, des débats bien nourris ont été menés dans la salle. Ce n’est donc pas exact de parler de "recommandations ....pipées et fabriquées dans un laboratoire d’idées".
      Messieurs Sylvanus TRAORE et Kargougou ont été des contributeurs au même titre que les autres participants. Enfin, pourquoi vouloir opposer la Chambre de Commerce à l’Etat (le Ministère du Commerce) ? Sachez que la chambre de commerce est un établissement public de l’Etat.

    • Le 25 avril 2018 à 08:42, par Citoyen En réponse à : Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

      Bonjour !

      Sans verser dans la polémique stérile, je voudrais apporter mon point de vue à cet débat, pour avoir participé aux travaux de ce symposium.

      La question de la gestion des zones industrielles a bel et bien fait l’objet de débat. Mieux encore, la formulation de la recommandation a fait l’objet d’échanges bien nourris au moment de l’adoption du rapport de synthèse. La recommandation telle que formulée ne dit pas qu’il faut "éjecter" le Ministère du commerce de la gestion des zones industrielles. Elle précise d’ailleurs que les attributions de parcelles en zones industrielles resteront de la compétence du ministère. La CCI-BF aura en charge la gestion et la mise en place de services critiques (entretien, sécurité, guichets de services financiers et non financiers, etc).

      Dire que les conclusions ont été "pré-fabriquées" par les Sieurs KARGOUGOU Issaka et TRAORE Sylvanus, c’est faire injure à l’intelligence et à l’honorabilité de toutes les personnalités qui ont pris part à ce symposium.

      Il faudra pas tronquer les choses ou prendre des raccourcis dommageables à la bonne entente et à la complémentarité fonctionnelle entre le ministère du commerce et la Chambre de commerce et d’industrie. La CCI-BF est un établissement public de l’Etat. Elle n’est donc pas une structure privée qui a pour but la recherche du profit qui serait "distribué" à ses membres.

      Respectueusement ;

  • Le 23 avril 2018 à 22:29, par TANKOANO En réponse à : Fin des travaux du symposium national sur l’industrie au Burkina : Les participants ont formulé des recommandations au gouvernement

    S’il vous plaît puis-je avoir le rapport fourni par ce symposium national.

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