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Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

Publié le jeudi 12 avril 2018 à 19h35min

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Santé  au Burkina : Le SYNTSHA  dénonce la précarité des formations sanitaires

« Au CHU-YO, les services manquent de tout, y compris parfois du minimum ». C’est ce qu’a laissé entendre le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Face à la presse ce jeudi 12 avril 2018, le syndicat a convié le gouvernement à prendre des mesures diligentes pour un fonctionnement optimum des formations sanitaires du pays. A l’occasion, le syndicat a dénoncé des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.

Des pannes fréquentes d’équipements, des ruptures de consommables et de réactifs, des pannes au niveau des services d’imagerie médicale et des laboratoires, des capacités d’accueil dépassés. Yalgado, selon le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale, est devenu aujourd’hui l’ombre de lui-même. Pour le SYNTSHA, cette situation est due à une démission du gouvernement à l’égard des priorités du premier centre hospitalier universitaire du pays. Et si le SYNTSHA soutient qu’il n’a jamais cessé d’interpeller le gouvernement sur la situation de l’hôpital à travers ses différentes luttes, le Secrétaire général, Pissyamba Ouédraogo, affirme : « Les tergiversations du gouvernement face à la situation sont en train de confirmer la rumeur selon laquelle, il aurait programmé une mort lente de Yalgado puisque déjà, les services de chirurgie viscérale et de stomatologie sont pratiquement à l’arrêt ».

Quid du district sanitaire de Pouytenga

Pissyamba Ouédraogo confie que les structures du SYNTSHA, dans la recherche de la gouvernance vertueuse des services de santé, seraient « victimes de tracasseries et de répression ». Le cas le plus récent, dit-il, est la situation du district sanitaire de Pouytenga. A en croire le SG du SYNTSHA, des militants de la sous-section ont été réprimés à Pouytenga pour avoir critiqué la gestion du Médecin chef du district (MCD). « Il a opté pour un modèle de gouvernance répressif et anti-travailleur avec l’appui bienveillant des autorités administratives locales » a-t-il signifié, citant le gouverneur et la direction régionale de la santé du Centre-Est, les maires des communes de Pouytenga, Andemtenga et Kando, le Haut-commissaire du Kouritenga et le ministère de la santé.

Les différentes tractations ayant conduit à la nomination d’un nouveau MCD le 22 févrie 2018, le SYNTSHA dit par la suite, avoir assisté à « une véritable campagne anti-travailleurs et anti-SYNTSHA, pour venger le MCD ». Selon Pissyamba Ouédraogo, cela s’est traduit par le relèvement de 18 infirmiers chefs de poste (ICP) de leurs fonctions le 28 février 2018 et d’une note du Haut-commissaire qui enjoint les concernés à introduire des demandes d’affectation avant le 15 mars 2018. Cela, dit-il « en pleine année scolaire sous peine d’être affecté par l’autorité ». Puis de poursuivre, que la situation s’est empirée par « une déclaration publique du maire de Pouytenga le 15 mars 2018, menaçant les travailleurs de vindicte populaire s’ils osaient engager des luttes, une note du maire d’Andemtenga enjoignant les anciens ICP de quitter les logements administratifs le 15 avril au plus tard et l’installation des nouveaux ICP parfois, sous escorte des forces de l’ordre ».

En attendant l’annulation des décisions de nomination de nouveaux infirmiers qu’exige le SYNTSHA, le syndicat appelle l’ensemble des travailleurs de la santé humaine et animale du pays, à rester mobiliser pour « répondre massivement à un éventuel mot d’ordre de grève pour défendre le syndicat contre le démantèlement programmé du pouvoir et exiger la résolution des problèmes urgents auxquels sont confrontés les formations sanitaires, le CHU-YO en particulier ».

Aussi, Pissyamba Ouédraogo et ses camarades appellent le gouvernement à une mise en œuvre concrète du protocole d’accord gouvernement-syndicat du 13 mars 2017.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2018 à 20:50, par Becky En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Je suis de la santé, mais supporte l’État pour l’autorité dont il fait preuve à Pouytenga.
    Cela ramènera plusieurs agents récalcitrants à l’ordre qui n’ont rien d’autre à faire que de calomnier. Que le cas de Pouytenga fasse école pour tous les autres centres de santé. Que voulez-vous à la fin ?? Vous avez demandé le départ d’un MCD, un nouveau à été nommé et vous trouvez à redire. NUL N’EST IRRÉPROCHABLE À CENT POUR CENT. Vous qui critiquez, qu’on vous mette à la place de ceux que vous fustigez et on verra si vous ferez mieux. SOYEZ TOLÉRANTS, PATIENTS ET COOPÉRATIFS UN JOUR.
    Sans rancune

  • Le 12 avril 2018 à 20:53, par le pays va mieux En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Bien monsieur le SG. Mais ce que je déplore c’est que ces autorité veulent utiliser encore l’infirmier contre l’infirmier. Imaginez un ICP qui a son fils en classe d’examen à qui on intime l’ordre de demande affectation pour quitter sa localité. Avez vous mesuré les conséquences ? N’est ce pas méchant messieurs les autorités envers ces innocents. Je conviens avec vous que nul n’est né pour être chef de poste, mais de grâce, attendez au moins la fin de l’année scolaire avant de les relever. Ce que je peux donner comme conseil, c’est que normalement aucun infirmier ne devrait accepter une telle nomination. Tous ceux qui acceptent cette nomination seront débarqués de la même façon. Infirmier réveille toi. Ne te laisse pas utiliser contre toi-même.
    A l’endroit de ces puissants du moment, sachez que le voyage ensemble (je veux parler de notre séjour sur terre) est très court. Alors si chacun pouvait se rendre compte que notre passage ici-bas est de si courte durée, l’assombrir par de futiles disputes serait une perte de temps et d’énergie.
    Par ailleurs, monsieur le SG, l’heure n’est plus au discours lancez le mot d’ordre seulement. Comment un protocole d’accord qui a été signé depuis plus d’une année n’a pas encore un début de mise en œuvre ? Nous sommes en face d’un gouvernement irresponsable.

    • Le 13 avril 2018 à 12:43, par Le Vigilent En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

      Mr @@ le pays va mieux,
      Vous avez parfaitement raison quand vous dites que, je cite : «  Imaginez un ICP qui a son fils en classe d’examen à qui on intime l’ordre de demande affectation pour quitter sa localité. Avez vous mesuré les conséquences ? N’est ce pas méchant messieurs les autorités envers ces innocents.  », Outre les ICP, il faudra inclure le pauvre ICP qui a ete debarque en plein milieu de l’annee scolaire, sous la pression du SYNTSHA.
      Vous parlez de la scolarite des enfants des ICP qui risque d’etre compromise a cause de l’affectation de leurs parents (les ICP). Que dites-vous alors des deces et des souffrances des maladies au cours des greves sans services minimum don’t vous vous rejouissez qu’elles sont largement suivies, y compris par les ICP ? Dans ce pays on dirait qu’il n’y a que les interets materiels et moraux des travailleurs syndiques qui vaillent la peine d’etre proteges, meme au prix de la vie des autres citoyens.

  • Le 12 avril 2018 à 21:13, par un citoyen En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Je pense que le ministre de la santé s’éloigne de plus en plus du secteur de la santé. S’il ne prend garde tous ces menteurs de DRS, de DG et de MCD vont le surprendre. M. le ministre ne vous fié pas aux faux rapports qui vous sont envoyés, il faut descendre vous mêmes dans les structures de santé et écouter les travailleurs, vous serrez surpris. A bon entendeur, ....

  • Le 12 avril 2018 à 23:28, par Paré David En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Merci au Syntsha pour leur rapide réaction face à la situation pourrie de Pouytenga. Nous disons non aux pratiques maffieuses d’un autre siècle. D’où viennnent ces vestiges de l’ancien temps. Plus rien ne sera comme avant, ne l’oubliez pas. La fonction publique n’est l’héritage familial de personne. Si tu ne fais plus le poids tu dois dégager et laisser la place aux plus compétents et aux plus vertueux. La médiocrité n’a jamais fait avancer un pays. Restons mobilisés pour défendre nos droits et nos intérêts. disons non à la dictature, non aux abus des biens publics. Vive la vérité, vive la justice. A bas les corrompus, les manipulateurs, les ennemis du peuple. La patrie ou la mort, nous vaincrons. Chers camarades, restons debout et mobilisés pour le combat. nous suivons la situation de Pouytenga de très près."Tout évolue, tout change, seuls les imbéciles ne changent pas"

  • Le 13 avril 2018 à 05:56, par Traore En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Mme le SG, je suis d’avis avec vous de demander au moins la fin de l’année seulement pour ceux qui ont des enfants scolarisés dans leur lieu de travail. Pour les autres il faudra simplement les débarquer pour permettre à leur remplaçants de travailler dans la sérenité. Nul n’est né pour être responsable, d’ailleurs il n’y a pas de concours pour être responsable infirmier (juste une confiance du supérieur).
    En lisant bien entre les lignes, ce n’est pas la situation de Yalgado le bien fondé de cette sortie, mais pour la situation de Pouytenga. J’ai suivi la sortie des médecins qui ont expliqué que ces infirmiers prenait même en otage les données du pays (mesurer vous cette gravité dans votre corporation ? ) . Être responsable c’est également assumer des propos et positions sans complaisance à l’égard de ses militants (même s’il s’agit de vos militants les plus chevronnées).
    En Afrique de manière générale je crois qu’une gouvernance démocratique à l’occidentale ne nous ferra pas très avancer. Des grèves de gauche à droite, des sorties inintelligentes et non convaincantes, des déclarations à la limite apatrides...

  • Le 13 avril 2018 à 06:20, par Paix En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    dites que vous voulez renversez le pouvoir en place vous autres syndicats par solidarité pour vos camarades. Écoutez l’opinion nationale très peu vous soutienne. seulement personne ne veut bouger mais attention au retour du bâton. cela peut faire très mal. Si vous avez des problèmes vous savez ou se trouve le ministre, s’il ne fait rien insistez avant de faire des sorties. Même vos collègues en France sont dans des besoins....
    pensez au bien de ce pays dont vous êtes aussi les enfants. Rock et son gouvernement vont passée mais vous et vos enfants resteront dans ce pays.
    souvenez vous l’ancien régime est parti et certains ont eu des postes à l’international ou continu de vivre en paix. mais le pays se cherche toujours ayez du bon sens.

  • Le 13 avril 2018 à 09:10, par M’Banguin En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Eclairez moi, Mr Pissyamba est à la retraite oui ou non ?

  • Le 13 avril 2018 à 09:25, par HUG En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    Je pense que la fonction publique hospitalière a résolu tous les problèmes de la santé non. Vos avantages acquises après des grèves sans service minimum ont été échelonnées non. Mais pour ce qui est des équipements qu’est ce qui a été retenu ?

  • Le 13 avril 2018 à 11:13, par sidsomde En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    le SYNSTHA, comme tout autre syndicat, gagnerait maintenant à trouver une autre forme de manifester car les grèves énervent désarmaient même les non fonctionnaires.

  • Le 13 avril 2018 à 18:29, par M’Banguin En réponse à : Santé au Burkina : Le SYNTSHA dénonce la précarité des formations sanitaires

    S’il est à la retraite il n’y a pas de raison qu’il soit toujours le responsable du syndicat. Il n’a qu’à laisser la place à d’autres pour continuer la lutte. c’est ça aussi la bonne gouvernance. Et la grève pour un rien du tout au niveau de la santé ça commence à énerver. Il faut dire que vous voulez grever pour défendre les ICP déchus wèh au lieu de dire que c’est pour le bon fonctionnement des hôpitaux. Un peu d’humanisme. Dieu vous voit.

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