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Pauvreté et droits humains en examen en débat

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h34min

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Le ministère de la Promotion des droits humains, en partenariat avec l’UNESCO, organise du 4 au 8 juillet 2005 à Ouagadougou, une série de rencontres autour du thème : « La pauvreté saisie par les droits humains ».

Ces rencontres ont commencé lundi 4 juillet 2005, par un débat public animé par le ministre de la Promotion des droits humains, le ministre de l’Economie et du Développement, M. Pierre Sané de l’UNESCO et de Mme Campbell, expert et professeur à l’Université de Montréal au Québec.

La paupérisation ne cessera que le jour où être protégé de la pauvreté aura été reconnu comme un droit humain et la pauvreté, à ce titre, abolie.

Le fait frappant de notre civilisation mondialisée autour d’une ambition de prospérité sans précédent, est la persistance, et même l’aggravation de la pauvreté. C’est un fait massif qui frappe environ une personne sur deux. C’est une réalité qui s’étend. L’immense majorité des 2 à 3 milliards d’êtres humains qui s’ajouteront à la population mondiale avant la fin du siècle y sera exposée.

Cette situation aura des conséquences sur l’environnement et les équilibres du globe d’une manière dont beaucoup s’inquiètent. Les chiffres à ce niveau sont alarmants : 8 millions d’enfants meurent chaque année de maladies liées à la pauvreté, 150 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aggravée, 100 millions d’enfants vivent dans les rues, et toutes les 3 secondes, un enfant meurt de la pauvreté.

Depuis la conférence mondiale sur les droits de l’homme tenue à Vienne en 1993, il existe un consensus au niveau de la communauté internationale, pour qualifier la pauvreté comme un état de déni des droits humains, comme état de violation de la dignité humaine. Selon le sous-directeur général pour la sciences humaines et sociales de l’UNESCO, M. Pierre Sané, ‘’A partir du moment où l’on admet l’indivisibilité des droits, la situation de pauvreté n’est pas simplement le déni d’accès à l’école. On peut aller à l’école et être pauvre , on peut être soigné et continuer à être pauvre, on peut avoir un toit et donc bénéficier du droit au logement et continuer à être pauvre,, on peut bénéficier de certains droits civils et politiques et continuer à être pauvre. Ainsi, la définition de la pauvreté doit être recherchée au-delà de la première barrière de violation des droits économiques,, sociaux et civils ».

Dans son analyse, M. Sane a relevé le fait que la pauvreté n’est pas une fatalité et que l’impératif dans la lutte contre ce fléau, passe par une mobilisation de la société civile, des acteurs politiques, mais également des institutions internationales.

Il a été suivi dans son exposé par Mme Campbell, qui a mis en exergue la nécessité de l’adoption des politiques et réformes par rapport aux réalités socioéconomiques des pays pauvres en question.

Le ministre de l’Economie et du Développement, M. Seydou Bouda, s’est ensuite attelé à faire une contextualisation du débat. Après une rétrospective des politiques menées par le Burkina Faso pour la lutte contre la pauvreté, il a déclaré que l’objectif premier de son gouvernement est la lutte pour accéder au développement, ce qui passe nécessairement par la lutte contre la pauvreté, qui constitue une étape. Après ces différents exposés, des débats se sont ouverts à travers de très vives discussions, qui ont permis à chacun de s’exprimer librement. Les rencontres autour du thème se poursuivent mercredi 6 juillet 2005, avec l’ouverture de la consultation nationale.

Antoine W. DABILGOU (negrosa@yahoo.fr)
Kaboré Rébecca (stagiaire)

Sidwaya

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