« A tout être humain, ont été concédées deux qualités : le pouvoir et le don. Le pouvoir conduit l’homme à la rencontre de son destin ; le don l’oblige à partager avec les autres ce qu’il y a de meilleur en lui », disait l’écrivain brésilien Paulo Coelho. Une citation bien comprise par l’AFEMCI puisque dans le cadre de ses activités annuelles, l’amicale a choisi de sécher un temps soit-il peu les larmes des femmes victimes de fistule obstétricale/prolapsus de la Fondation Rama. En leur apportant des vivres.

Don

C’est par un chant que les pensionnaires du centre ont reçu la délégation des « généreuses donatrices ». Après les « ne y waogo » (bonne arrivée en mooré), les visiteuses du jour ont passé au peigne fin la fondation (les salles de classes, les dortoirs, le jardin, le centre de soins, etc.), les donatrices n’ont pas pu cacher leurs émotions : « Après la visite, je suis sensible à la situation des malades. En tant que femme ça touche énormément », a lancé toute émue la présidente de l’AFEMCI, Bintou Boli/ Djibo. Selon cette dernière, son amicale a pour vocation de soutenir les couches défavorisées. Et chaque année l’amicale cible deux ou trois couches marginalisées pour apporter son soutien matériel et/ou financier.

Mme Boly.

« Cette année, nous avons décidé de venir rendre visites aux sœurs qui sont victimes de fistules. Voilà pourquoi nous leur avons apporté des vivres », a expliqué la chef de délégation. Pour Bintou Boli/ Djibo cette visite n’est qu’une première étape. « Au-delà de ce don, nous allons continuer à réfléchir car nous savons que ces femmes ont d’autres besoins notamment en dortoirs. Aussi nous allons voir comment nous pouvons les aider pour les soins et la réinsertion dans leurs familles », a promis la présidente des femmes. Elle a par ailleurs tenu à préciser que la chambre de commerce est le principal partenaire financier de l’AFEMCI. Elle n’a pas manqué de remercier l’ensemble du personnel de la CCI-BF « surtout le président qui ne ménage aucun effort chaque année pour accompagner les femmes de l’amicale », a-t-elle soutenu.

Mounirou

La chargée de projet Mounirou Kabré/Kaboré pour sa part n’a pas tari de remerciements à l’endroit de l’AFEMCI qui a pensé à cet asile des femmes malades de fistule. « Ces vivres viennent à point nommé parce que chaque jour, nous recevons des femmes victimes de fistule obstétricale ou de prolapsus qui nous viennent un peu de partout du Burkina. Il faut les nourrir tous les jours ce qui n’est pas facile », a-t-elle détaillé. Et d’ajouter qu’actuellement ce centre héberge 48 femmes en plus de celles qui sont en soins à la clinique Saint Camille.

Rôle et responsabilité des femmes à la CCI-BF

visite de classe

Quelques jours avant la visite au centre Rama, les membres de l’AFEMCI s’étaient réunies en conférence sur le rôle et responsabilité des femmes à la CCI-BF. Il en ressort que comme dans toutes les instances de la gouvernance, les femmes sont sous représentées à la CCI-BF. « Dans le bureau consulaire il y a une femme sur 21 membres et à l’Assemblée consulaire, elles sont cinq sur 151 élus consulaires », a fait noter la présidente.

Elle a ainsi plaidé pour le Renforcement des capacités afin que les femmes puissent jouer leur rôle dans la gouvernance administrative et consulaire de la CCI-BF ; à travers notamment le développement des formations aux bonnes pratiques de gouvernance, le coaching pour développer l’estime de soi, le mastership, etc.

J. Benjamine Kaboré