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Vie de communes : Projecteurs sur l’arrondissement N°7 de Bobo, son maire, sa dynamique de développement

Publié le lundi 2 avril 2018 à 23h48min

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Vie de communes : Projecteurs sur l’arrondissement N°7 de Bobo, son maire, sa dynamique de développement

Avec ses trois secteurs (21, 22 et 29) et cinq villages rattachés (Bana, Dindéresso, Kokorowé, Nasso, Ouolonkoto), l’arrondissement N°7 de Bobo-Dioulasso est situé dans la partie ouest de la ville et est fort d’environ 120 mille âmes reparties sur une superficie de 316, 883 km2. Il est limité par la commune rurale de Bama au nord ; au sud par la route de Dindéresso et la rue 21. 189 ; à l’Est par la rue 10. 73, la rue Noaga Ouédraogo et la rue Tiémounou D. Vinama et la commune rurale de Karangasso-Sambla à l’Ouest. Depuis le 21 juin 2016, Hermann Sirima est à la tête de cette entité qui embrasse les anciens arrondissements de Konsa et de Do (conséquence du nouveau découpage en 2009 ; de trois arrondissements, Bobo est passé à sept). Cadre d’assurance, le bourgmestre endosse désormais la conduite des affaires publiques. « Vie de commune » a braqué les projecteurs sur cet arrondissement de la capitale économique, via le premier responsable de son Conseil municipal. Interview avec Hermann Sirima

Lefaso.net : Un des jeunes maires du Burkina, que peut-on retenir de votre parcours ?

Hermann Sirima : C’est un parcours qui nous ramène depuis le secondaire avec les mouvements associatifs, les bureaux d’école à travers lesquels on essayait quand même d’exprimer notre vision des choses. De l’école Nouvelle (Groupe scolaire Ecole Nouvelle) au Lycée Ouezzin Coulibaly jusqu’à l’Université où j’ai été délégué des étudiants au niveau de l’ESA. Puis, à un moment donné, on a voulu se mettre en retrait de tout cela, compte-tenu de tout ce qu’il y avait comme mouvements dans le pays et quand on sentait la mainmise politique sur certains mouvements. On s’est plus consacré aux activités professionnelles, qui prenaient plus de temps sur le reste. Nous sommes restés dans cette observation jusqu’à ce qu’en 2014, avec l’avènement du MPP, l’association que je dirigeais, avec des jeunes au niveau de mon secteur ont voulu qu’on puisse participer aux débats politiques. Ce, d’autant qu’on avait déjà ce cadre associatif à travers lequel, par diverses actions, on exprimait nos points de vue sur les sujets, on partageait nos idées.

Quand l’idée a donc été émise de prendre part activement et directement aux débats politiques, j’ai trouvé qu’elle n’était pas mauvaise. J’ai estimé qu’il était bon d’être sur la scène politique, parce que la jeunesse a voulu qu’il y ait une autre façon de gouverner. La jeunesse a toujours rêvé voir une autre façon de gouverner, qui a pour motivation, le développement général et non le développement personnel. J’ai donc été séduit par l’idée et c’est ainsi que nous avons fait le pas ensemble, en intégrant le MPP à sa création. Ensemble également, nous avons mis la main à la patte pour que notre candidat, Roch March Christian Kaboré, puisse arriver au pouvoir.

Personnellement, c’est un homme pour qui j’ai beaucoup d’estime pour sa façon de voir les choses, de gérer les choses avec manière. Donc, après la présidentielle, on s’est retrouvé dans les élections municipales. C’est comme cela qu’au niveau de mon secteur, les jeunes m’ont demandé de déposer mon dossier. Je l’ai fait et un travail a ensuite a été fait avec le comité de base. J’ai eu la chance de bénéficier de la confiance des populations qui m’ont élu comme conseiller municipal et l’ensemble des conseillers municipaux m’ont porté comme maire (après avoir été désigné comme tel lors des primaires au niveau du parti) par 22 voix sur 26.

Lefaso.net : Qu’est-ce qui a joué en faveur de votre élection à la tête de l’arrondissement 7, quand on sait qu’au sein du MPP, il y a eu beaucoup de cas d’indisciplines entre les primaires et la mise en place officielle des bureaux des Conseils municipaux ?

Hermann Sirima : Il faut le relever, ça n’a pas été aussi simple ; parce qu’en toute situation, il y a toujours des gens qui ne perçoivent pas les choses de la manière. Mais, au niveau de l’arrondissement N°7, nous avons une bonne structuration au niveau du parti. D’ailleurs, en la matière, au niveau des sous-sections du parti dans la commune de Bobo-Dioulasso, c’est l’arrondissement où il n’y a aucun problème, tout marche très bien (les anciens ont véritablement joué leur rôle, après les élections, ils nous ont réunis pour expliquer les valeurs et principes qui prévalent dans la désignation des maires). Donc, toutes les franges sociales (jeunes, anciens, femmes) se sont toutes investies pour faire respecter les directives du parti. Tout ceci mis ensemble nous a permis d’éviter certaines situations désagréables comme cela s’est malheureusement fait observer dans d’autres circonscriptions.

Lefaso.net : On constate que votre présence à la tête de la mairie est bien un processus, personnel, partisan, mais aussi de groupe (la jeunesse de votre arrondissement). C’est dire donc qu’en plus du devoir vis-à-vis des populations de l’arrondissement, il y a cette obligation de préserver l’esprit de départ qui a poussé les jeunes à vous porter candidat. Quelle est votre politique pour pérenniser cette dynamique ?

Hermann Sirima : J’ai toujours dit à la jeunesse que c’est à la fois un challenge et une opportunité qu’on a. C’est à nous de travailler à mériter la confiance de la population et prouver de quoi on est capable. Je me suis donc dit qu’à partir de la mairie, au-delà de la politique, il faut que tout le monde puisse se sentir concerné par la gestion de la cité. C’est ainsi que nous avons essayé d’organiser les populations de façon générale (à commencer par les femmes d’abord). Toutes les femmes ont été invitées à prendre part au cadre d’organisation que nous avons souhaité. Nous avons fait la même organisation au niveau des anciens. Il en est de même au niveau des jeunes. Ce sont ces entités qui constituent aujourd’hui la force de notre mairie. Donc, nous avons voulu aller étape par étape. Au niveau des femmes, par exemple, nous avons fait des formations et approché des institutions financières pour les accompagner.

C’est ainsi que nous avons contacté la Caisse populaire du secteur 21 qui, durant l’année 2017, a octroyé plus de 200 millions aux femmes de l’arrondissement N°7. Aujourd’hui, ces Fonds constituent un fonds de roulement et les femmes s’attèlent à travailler pour pouvoir rembourser. Tout se passe très bien à ce niveau. Nous avons en projet pour ces femmes de réaliser des infrastructures marchandes. C’est ainsi que nous visons la construction de deux marchés (une réorganisation du commerce s’impose, éviter les installations anarchiques) et des partenaires sont prêts à nous accompagner dans ce sens. Nous avons donc le marché du secteur 22 qui va coûter autour d’un milliard 200 millions FCFA et celui du secteur 29 qui tourne autour d’un milliard 300 millions FCFA. Tout est pratiquement fin prêt et nous attendons l’enclenchement des procédures y relatives. Nous avons décidé, pour 2017-2018, de mettre un accent particulier sur les conditions de la femme. Etant donné que nous sommes en train de réussir dans ce domaine, nous allons maintenant mettre l’accent sur la jeunesse (j’ai dit aux jeunes que nous n’allons pas forcement commencer par nous-mêmes, qu’on va montrer qu’on sait aller au-delà de nous-mêmes pour que la vision que nous avons toujours partagée soit une réalité).

Lefaso.net : Porté donc par les jeunes pour défendre un idéal …, est-ce que vous vous sentez suffisamment soutenu aujourd’hui par ceux-ci ?

Hermann Sirima : Je me sens pleinement soutenu par la jeunesse de l’arrondissement N°7. La preuve en est qu’aujourd’hui, il ne se passe pas 48 heures sans que je ne reçoive une association de jeunes, avec des projets, des idées. C’est ce côté-là qui me marque le plus ; aujourd’hui, les jeunes ne viennent plus nous voir à la mairie parce qu’ils ont un besoin de 5000 FCFA ou de 10 000 FCFA, ils viennent plutôt parce qu’ils ont telle ou telle autre idée. C’est dire donc que le message qu’on a voulu imprimer est en train de porter fruit. Les jeunes veulent aujourd’hui des institutions financières qui les accompagnent, ils veulent des structures qui créent des emplois. Le message est que nous, jeunes, nous ne pouvons que compter sur nous-mêmes d’abord ; ce qui implique qu’on accepte de faire le travail. Donc, aujourd’hui, la vitalité de la mairie l’est grâce aux actions conjuguées des jeunes et des femmes, sur les conseils avertis des anciens.

Lefaso.net : Au regard de votre organisation à l’arrondissement N°7, quel exemple souhaitez-vous laisser à l’ensemble des jeunes burkinabè ?

Hermann Sirima : A travers l’exemple de l’arrondissement 7, je souhaiterai à la fin de mon mandat, qu’on retienne que la jeunesse est capable, qu’on peut faire confiance à la jeunesse de notre pays. Que si les uns ont effectivement la chance d’avoir des responsabilités, ils peuvent effectivement les assumer. Cela me tient à cœur. Je sais aussi qu’à travers ma personne, c’est l’avenir de beaucoup de jeunes qui est en jeu, surtout dans la gestion de nos collectivités. Dire aux jeunes que le rêve est permis, tout dépend de la façon dont on se comporte dans la société. A partir de nous-mêmes, on peut développer la société. A travers donc ce mandat, on a envie de laisser une image de jeunesse consciente au Burkina Faso.

Lefaso.net : Vous parlez de donner une image à la jeunesse, mais il y a à côté celle-là jeunesse qui est manipulée, qui offre une image pas du tout digne à l’opinion… Qu’est-ce que cela vous laisse comme commentaire ?

Hermann Sirima : La jeunesse est à l’image de l’ensemble de la société elle-même. Quand vous regardez, même les anciens se prêtent à certains jeux dégradants, malheureusement. Les jeunes manquent aujourd’hui de repère, c’est la triste réalité. Beaucoup se disent qu’on va faire du bruit pour qu’on puisse nous attraper à côté pour nous donner quelque chose. Malheureusement, cela existe. Mais, il y a, de plus en plus, des jeunes qui commencent à se démarquer (quand vous prenez au niveau des universités, il y a des jeunes qui sont incorruptibles ; dans des structures comme l’ANEB par exemple). C’est dire que les jeunes peuvent…, le plus difficile, c’est de tenir. C’est vrai que ce n’est pas facile, quand on est honnête et travailleur, vous trouverez toujours des gens pour mettre des bâtons dans vos roues, parce qu’il y a des gens qui ne peuvent pas naviguer dans l’eau claire (ils ont besoin que l’eau soit trouble pour pouvoir s’en sortir).

Lefaso.net : Revenons maintenant au Conseil municipal et à la vie de l’arrondissement à proprement dit ; en deux ans d’exercice, et à votre premier poste à ce niveau, quels sont les grands enseignements que vous tirés d’ores et déjà ?

Hermann Sirima : C’est déjà de me rendre compte que la gestion de la chose publique n’est pas chose aisée. Et surtout au niveau de nos collectivités, il y a une chose cruciale : la question foncière, qui constitue aujourd’hui un problème crucial. Il faut avoir le courage de le dire, il y avait un laisser-aller en ce qui concerne la gestion foncière. Il y a un chaos organisé. Personnellement, au regard de la réalité, je pense que c’est la poudrière qui a fait partir le régime Blaise Compaoré. C’est un véritable désordre organisé, qui pose aujourd’hui énormément de problèmes dans la gestion de nos mairies (c’est un véritable passif aux mains des collectivités actuelles). Aujourd’hui, il y a ce que le gouvernement propose sous le sceau d’épurement du passif du foncier rural (dont j’attends vraiment les conclusions le contenu). Mais, c’est vraiment déplorable et je peux dire que ça a été un véritable choc que j’ai ressenti ; je me suis rendu compte que tout était géré en fonction des humeurs des maires. Il y avait un abandon de l’Etat à ce niveau, ce qui a permis aux maires de créer un désordre. Le deuxième enseignement est qu’il faut un travail de fond, travailler à refaire les mentalités. Beaucoup de personnes se disent toujours que la mairie est la vache laitière, qui doit tout gérer les besoins financiers des populations. Ce qui n’est pas le cas et il faut rompre avec cette habitude, sinon on risque de créer les conditions qui vont pousser les maires à tomber dans la corruption.

Donc, il faut que les populations puissent adopter cet esprit sur le rôle de la mairie. Aussi, il faut impérativement que le civisme fasse son retour ; parce que l’incivisme qu’on connaît aujourd’hui a une répercussion directe dans la gestion de nos collectivités. Et ça, il faut qu’il y ait une implication à tous les niveaux pour qu’il y ait une gestion participative. Une mairie, malgré sa bonne volonté, sans l’adhésion de ses populations, ne pourra réaliser ses ambitions. Donc, il faut que chacun se sente investi de cette mission pour qu’on puisse relever les défis majeurs. Sinon, je sens qu’il y a un abandon total, les gens sont laissés à eux-mêmes, personne ne s’assume et on se dit que tout doit être fait par la mairie. Le phénomène se ressent surtout à travers le domaine de l’assainissement...

Lefaso.net : C’est dire que les conseils municipaux ne sont pas encore perçus comme instruments de développement !

Hermann Sirima : Exactement ! Quand je regarde les audiences qu’on enregistre, sur 1000 personnes, les 700 vont soumettre des problèmes sociaux. Ce qui ne relève pas des prérogatives des mairies. C’est dire qu’aujourd’hui, si vous n’organisez pas bien votre travail, vous allez passer 90% du temps à faire face aux problèmes sociaux que de gérer des questions de développement de la commune, aller à la recherche d’idées pour la construction.

Lefaso.net : Cela ne soulève-t-il pas une inconséquence de l’Etat central sur son option de gouvernance ? En d’autres termes, les gouvernements ne devraient-ils pas mettre en place un système de communication aux fins de permettre à tous ses citoyens de mieux cerner la vocation même de ce processus ?

Hermann Sirima : Exactement ! En plus, la décentralisation, dans cette configuration actuelle dans les deux communes à statut particulier (Bobo et Ouaga) pose problème aujourd’hui. Quand vous prenez Bobo, il y a sept arrondissements et il y a un budget qui est piloté par le maire de la commune. Aujourd’hui, un maire d’arrondissement, qui a des ambitions, qui a des visions, peut se retrouver déjà coincé, s’il ne partage pas la même vision de développement que le maire de la commune, qui est l’ordonnateur du budget. Si fait que, je perçois difficilement le rôle des maires d’arrondissement. Il faut une relecture de la loi dans ce domaine, sans quoi il faudra travailler à réduire le nombre d’arrondissements parce que ça va être des charges inutiles pour des résultats qui ne sont pas à la hauteur.

Lefaso.net : Les priorités de départ dans votre arrondissement étaient lesquelles ?

Remise de vivres (de concert avec l’action sociale)à des personnes vulnérables de l’arrondissement (le 23 mars 2018).

Hermann Sirima : La question foncière s’est tout de suite posée (pas mal de difficultés à ce niveau, parce que tout ce qu’il y avait comme difficultés de par le passé, attendait à ce que les nouveaux maires puissent le régler tout de suite). Si fait qu’avec la suspension des lotissements et la situation qui reste dans les zones non-loties où ceux qui y sont déjà refusent de bouger, il y a des difficultés majeures ; des propriétaires terriens qui ne sont pas d’accord avec certains lotissements, les résidents dans ces zones qui réclament, des attributaires de parcelles qui attendent..., sans oublier que ces lotissements ont été faits sans mesures d’accompagnement (pas de tracées de voies, d’adduction d’eau, etc.). C’est donc une situation explosive qu’on a aujourd’hui.

Donc, on s’est tout de suite heurté à cette réalité, à telle enseigne qu’on s’est vu obliger de suspendre tout ce qu’il y avait comme rendez-vous en la matière pour effectuer des sorties dans les zones non-loties pour faire comprendre aux populations que pour l’instant, le maire ne peut rien faire (il y a une mesure de suspension des lotissements qui est en vigueur, on s’en tient à cela, en attendant que nous-mêmes nous puissions nous faire une idée de la situation réelle sur le terrain).

Nous avons également été confrontés au problème d’accès à l’eau potable dans ces zones non-loties et dans les cinq villages rattachés. Si je prends par exemple Ouolonkoto, au moment où on arrivait, dans les mois de mars à juin, il y avait de réels problèmes d’eau, de sorte qu’il nous arrivait d’imaginer comment ravitailler ces villages avec des citernes d’eau. Mais avec l’appui de nos partenaires, nous avons très vite réalisé un château d’eau. J’avais vraiment cette ambition que tous les villages rattachés puissent avoir de l’eau potable (c’était notre défi dès le début de mandat) et en moins de deux ans, nous avons pu réaliser un forage et un château d’eau à Ouolonkoto. Nous avons également pu faire un château d’eau moderne à Kokorowé. Le processus va s’étendre dans les jours à venir à travers les trois autres villages (Nasso, Yéguéresso et Bana). C’était vraiment des défis majeurs. Il y avait aussi la question de l’inondation, au niveau du secteur 21, les caniveaux étaient bouchés (il y a plus de quinze ans que certains caniveaux n’avaient pas été curés, les ponts étaient bouchés). Nous nous sommes attaqués à cette question et Dieu merci, l’an passé, personne n’a dit qu’elle a été victime d’inondations.

Lefaso.net : A ce jour, quelles sont les actions qu’on peut mettre à l’actif de votre équipe ?

Hermann Sirima : Plusieurs actions sont à l’actif de notre Conseil municipal, souvent nous sommes mêmes étonnés quand on fait le point. Quand on prend le domaine d’accès à l’eau potable, nous avons déjà réalisé les deux forages suscités sur la base de ressources (relations) propres du maire et son équipe. Nous avons pu organiser également les différentes composantes de la population (jeunes, femmes, anciens). Quand on prend en ce qui concerne les femmes, nous avons travaillé à ce qu’elles aient accès aux crédits ; 200 millions FCFA accordés en 2017. Nous avons également organisé une foire pour les femmes (la première édition a été organisée sous la présidence du ministre de commerce) pour permettre aux femmes de bénéficier de formations diverses (savonnerie, tissage, coiffure, etc.) et la foire est une occasion pour elles pour exposer les produits qu’elles-mêmes fabrique (nous avons organisé deux éditions : 2017 et 2018). Dans le cadre de l’assainissement, nous avons procédé également à la remise de bacs à ordures à plus de 500 ménages.

C’est un message qu’on a voulu envoyer à la population en lui disant : voici ce que la mairie peut faire. Toujours dans le domaine de l’assainissement, nous avons pu curer plusieurs caniveaux qui n’avaient jamais fait l’objet de curage. Il y a également les travaux de terrassement au secteur 22 et au secteur 29 ; parce qu’il y avait des zones où on ne voyait que des tas d’ordures ; nous avons procédé à leur enlèvement et aujourd’hui ce sont des voies qui y sont tracées. Nous avons également organisé des reboisements. Sur tout autre plan, il y a l’opération de délivrance d’actes de naissance que nous avons organisée au profit des femmes et des enfants de notre arrondissement (plus 5000 personnes ont bénéficié de cette délivrance gratuite d’acte de naissance). Nous avons également tenue la journée de l’excellence à l’école primaire, qui a été un réel succès (occasion pour saluer le premier adjoint au maire, qui est inspecteur également au premier adjoint, également inspecteur de l’enseignement du primaire).

Il y a eu également le lancement la 1ère édition de la coupe du maire, qui a vu la participation des cinq villages et les secteurs.
Nous avons aussi offert un arbre de Noël aux enfants défavorisés, de concert avec le collectif des femmes de l’arrondissements et le Lions Club international Ouaga.
Nous avons aussi mis en place une équipe au niveau de la mairie pour s’occuper des installations anarchiques. L’équipe est déjà en place et sera permanente (nous l’avons acté par une délibération).

Il y a également les études que nous avons fait au niveau du stade, qui est en train d’être envahi par les ordures et où le travail d’assainissement que nous avons fait est en train d’être remis en cause par les déchets qu’on jette aux alentours du stade. Nous avons rentré les responsables en charge de cette infrastructure et maintenant, nous allons travailler à ce que les gens ne viennent plus jeter les ordures. Le problème aujourd’hui est qu’à partir de 18 heures, les gens viennent brûler nuitamment les ordures et la fumée qui se dégage a une répercussion toxique sur toutes les populations du secteur 22. Ce qui devient un autre problème sérieux. Nous sommes en train donc de prendre les dispositions pour enlever ces ordures et faire en sorte que ces comportements ne se reproduisent plus.

Lefaso.net : Effectivement, on a vu ces images du spectacle désolant qu’offrent les alentours du stade. Avez-vous entrepris des démarches auprès des autorités compétentes pour une solution rapide ?

Hermann Sirima : D’abord, ce n’est pas une décharge autorisée (ce sont les habitudes qui poussent les gens à le faire) et le stade est très vaste. En plus, le gestionnaire du stade à lui seul ne peut tout contrôler. On ne peut pas fuir nos responsabilités, et à ce sujet, j’ai eu des échanges avec le ministre des sports et loisirs afin qu’il puisse mesurer jusqu’à quel point des populations de l’arrondissement souffrent de la situation. Après l’enlèvement des ordures, les enfants pourront se retrouvés pour s’amuser ; les grands pour faire le sport dans un cadre sain. Donc, nous avons pris langue avec des partenaires pour nous aider dans ce sens (le ministre de l’environnement et du développement durable s’est proposé de nous aider avec du carburant et des camions).

Lefaso.net : L’incivisme est la chose la mieux partagée aujourd’hui. Or, sans discipline, il est difficile d’aller à un développement durable réel. Quel dispositif avez-vous mis en place pour lutter contre le phénomène ?

Hermann Sirima : C’est la communication et le dialogue qui font que nous avons pu établir cette confiance avec les populations. Dans les secteurs, quand il y a un problème, nous allons directement et échangeons avec les populations. On arrive à se faire comprendre. On essaie aussi de rendre compte ; que les populations puissent comprendre que malgré la modicité de nos moyens, voici ce qu’on peut faire, ce que font les partenaires et leur part pour aboutir à certains objectifs.

Lefaso.net : La décentralisation intégrale, c’est aussi la coopération décentralisée. L’arrondissement N°7 est-il en jumelages ?

Hermann Sirima : Avec le nouveau découpage, l’arrondissement 7 est un jeune arrondissement ; parce que nous n’avons hérité que de problèmes de l’arrondissement de Konsa et de celui de Do. Nous n’avons rien comme partenaire de développement, nous sommes en train de travailler à cela. Ce qui fait que pendant les vacances 2017, j’avais rencontré quelques partenaires au niveau de Lyon, de Paris. Aujourd’hui, nous sommes en contact avec l’association Faso durable et l’AFD au niveau de Paris, ils sont en train de mettre les bouchés doubles pour nous accompagner dans le domaine de l’assainissement. Nous avons des pistes de partenariat avec des villes de l’Allemagne, des villes de l’Espagne, etc. ; sont des actions que nous sommes en train de ficeler à travers notre comité de jumelage. Dans les jours à venir, les premiers résultats doivent commencer à tomber. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
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