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Offre éducative au Burkina : Le ministre Stanislas Ouaro était face aux députés

Publié le dimanche 1er avril 2018 à 10h29min

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Offre éducative au Burkina : Le ministre Stanislas Ouaro était face aux députés

Le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), Pr Stanislas Ouaro s’est soumis à la traditionnelle question au gouvernement devant la représentation nationale ce vendredi 30 mars 2018. Trois questions orales étaient à l’ordre du jour dont deux avec débat.

Pour son premier exercice devant l’Assemblée nationale depuis sa nomination au département de l’Education, le Pr Stanislas Ouaro a répondu à trois questions des députés. La première question orale sans débat du député du groupe parlementaire Burkindlim Michel Badiara était en lien avec la qualité de l’offre éducative. Principalement, le dysfonctionnement constaté dans la construction des CEG (Collège d’enseignement général), le recrutement des enseignants et le recours aux enseignants vacataires dans ces établissements. Pour éclairer la lanterne de la plénière, le MENA a essentiellement axé sa réponse sur trois points à savoir l’accroissement des capacités d’accueil au post primaire, le recrutement du personnel enseignant et la prise en charge des frais de vacation.

Selon le ministre, le Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB 2012-2021) a prévu la construction d’infrastructures d’accueil pour les sortants du primaire, cela conformément à l’esprit de la loi d’orientation de l’éducation de 2007. A ce jour, chaque chef-lieu de département abrite un CEG et la programmation actuelle s’intéresse aux villages dans le but de rapprocher l’école des apprenants et réduire du coup les charges des parents. Si fait que de 2014 à 2018, 896 CEG ont été programmés pour être réalisés. Et sur la période de 2016 à 2017, ce sont 362 CEG qui ont été réalisés.

Plus de 3 milliards de FCFA pour la vacation en 2017

Le ministre a reconnu avec le député Badiara que le fonctionnement de ces CEG pendant les premières années ne s’est pas fait sans difficulté notamment en terme de personnel enseignant qualifié. Car l’ouverture d’une classe de collège exige entre quatre à cinq professeurs contrairement au primaire qui a besoin d’un enseignant par classe. En 2017 au titre du post primaire, 850 professeurs de CEG et 46 professeurs certifiés d’enseignement technique ont été recrutés. Ce qui a contribué à l’accroissement du nombre de professeurs qui passe de 24 202 à 25 132 soit une augmentation de 3,7%.

Pour toujours répondre à ce manque d’enseignants, des autorisations d’enseigner sont accordées à des titulaires d’un diplôme universitaire (au moins quatre semestre). Ainsi que le Programme emploi jeune pour l’éducation nationale (PEJEN) un des projets phares du Président du Faso qui prévoit le recrutement de 16 800 jeunes au compte du MENA à l’horizon 2020. Déjà entre 2016 et 2017, le PJEN a permis le recrutement de 5758 jeunes diplômés pour le compte des CEG. Malgré ces efforts, les établissements font appel à des enseignants vacataires et pour les frais il est prévu une subvention annuelle. En 2017, plus de 3 milliards de FCFA ont été payés au titre de la vacation et une inscription budgétaire de 1,450 milliards de FCFA est prévue pour 2018.

La seconde question orale avec débat du député Issa Anatole Bonkoungou du groupe parlementaire Burkindlim a concerné le Continuum. Par cette interpellation du gouvernement, l’élu a bien voulu savoir quel était le bilan partiel de la mise en œuvre de ce programme qui a démarré depuis l’année scolaire 2013-2014. A en croire le premier des éducateurs, c’est l’opérationnalisation de la loi d’éducation de 2007 qui a conduit à la mise en œuvre du continuum qui veut que l’enfant de 6 à 16 ans soit à l’école. Cette nouvelle donne a donc conduit l’Etat à recourir à des salles d’emprunt pour recevoir les élèves en attendant la construction des CEG. Quatre ans après sa mise en œuvre, le gouvernement s’évertue à la réalisation des infrastructures pour accueillir convenablement les élèves. Pour le Pr Ouaro, des évaluations sont faites chaque année sur les difficultés de mise en œuvre du continuum afin de corriger les choses.

Des réponses qui n’ont pas laissé indifférents l’auteur même de la question, tout comme ses homologues députés. Pour le député Alexandre Sankara, le principe du continuum est bon mais c’est son opérationnalisation qui pose problème. Il a déploré le fait qu’il n’y ait pas de continuum après la classe de 3ème. Il a également proposé que le gouvernement introduise la pratique manuelle dès la classe de 6ème à l’image de certains pays pour permettre à l’élève de savoir quoi faire avec ses dix doigts.

Forte déperdition des recrutés du PEJEN

Le bilan du recrutement des enseignants du Programme emploi jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN), le statut de ces derniers est la substance de la dernière question orale avec débat du député Léonce Sanou du groupe parlementaire Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) adressée au Premier ministre. Pour le ministre en charge de l’Education, l’objectif de ce programme de pré-emploi est de créer des emplois pour les jeunes mais aussi résoudre le déficit en enseignants. Pour cela 16 800 jeunes seront recrutés d’ici à 2020. Le recrutement étant annuel, il est prévu respectivement le recrutement de 4200 jeunes en 2016, de 3150 en 2017, de 2100 en 2018, de 4200 en 2019 et en 2020 de 3150 jeunes. Pour la réussite du programme, une enveloppe financière de plus de 46,7 milliards de FCFA est prévue.

Déjà deux promotions ont été recrutées, en 2016 (3519 sur une prévision de 4200 jeunes) et en 2017 (2239 sur une prévision de 3150 jeunes). Mais à la date du 28 février 2018, seulement 2118/3519 de la promotion 2016 sont en service contre 1629/2239 pour la promotion de 2017. De 5758 bénéficiaires du programme pour les deux promotions il ne reste que 3747 en poste. Ce fort taux de déperdition selon le ministre s’explique par le fait que le contrat des recrutés leur donne la possibilité de le rompre à tout moment (préavis d’un mois) et de participer aux concours de la fonction publique. Ces jeunes après trois années de service pourront intégrer la fonction publique suite à un test de recrutement.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2018 à 18:55, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Offre éducative au Burkina : Le ministre Stanislas Ouaro était face aux députés

    Le mal développement reste l’apanage des pays assujettis au PAS (Programme d’Ajustement Structurel) qui a vu particulièrement le Burkina se désengager de l’Education et voilà que la Nation se saigne comme un cochon de lait égorgé. Je n’en dirais pas long. 3 milliards de francs dans les vacations. Un montant qui aurait pu payer le salaire de (500) enseignants touchant chacun 500.000f/mois. Divisez ce salaire par deux et on aura mille (1000) enseignants régulièrement recrutés et payés à 250.000f/mois. Or plus les années passe, plus cette cagnotte de 3 milliards va augmenter. Mais c’est ça aussi le PNDS, digne successeur des PAS, du CSLP, de la SCADD. Et quand on rappelle cela au burkinabé ..... que les internautes achèvent la phrase, nom d’un DUC !

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