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Fermeture d’unités de production d’huile alimentaire : L’APHB monte au créneau

Publié le mercredi 6 juillet 2005 à 07h32min

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Suite à la fermeture de leurs unités de fabrication d’huile par le ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, l’Association des producteurs d’huile du Burkina (APHB) de la ville de Bobo a rencontré, lundi 4 juillet, la presse pour lui exposer ses préoccupations face à cette situation.

Selon le président de l’association El hadj Idrissa Kondet, c’est le 27 juin 2005 que des circulaires portant fermeture prochaine des petites unités de production d’huile alimentaire clandestines, ont été affichées devant chacune de ces entreprises. Mais à la surprise générale, les membres de l’APHB constataient le 28 juin la mise sous scellés de toutes les unités sans exception de la ville de Bobo. Pourtant, aux dires de El Hadj Kondet, plusieurs de ces producteurs possèdent des autorisations de produire et des agréments en bonne et due forme. En outre, ces unités travaillent avec le Laboratoire national de santé publique qui procède régulièrement à des prélèvements et contrôles des huiles produites.

Les producteurs qui sont en règle sont désemparés, car ne comprenant rien à la situation. Ils ont en plus relevé dans la circulaire, la partie suivante : « Tout producteur d’huile alimentaire par des procédés n’utilisant pas les techniques modernes d’extraction... » Les membres de l’APHB disent ne pas comprendre ce que les autorités entendent par « techniques modernes ». « Nous ne comprenons vraiment rien, car nous avons investi des dizaines et des dizaines de millions pour acquérir nos presses et nos raffineries », déclare El Hadj Kondet. Il se demande si tout ce matériel doit être considéré comme artisanal. Il affirme aussi que le gouvernement n’a jusqu’à présent pas établi de cadre normatif pour la production d’huile alimentaire.

Selon l’association, c’est en 2003 que le gouvernement avait décidé de la tenue d’un atelier pour définir les conditions de traitement des huiles alimentaires. Mais depuis lors, rien n’a été fait. Pour faire la lumière sur toutes ces zones d’ombre, le bureau de l’APHB a rencontré le maire de la commune, le 29 juin qui à son tour, a organisé le 30 juin, une rencontre avec le gouverneur. Celui-ci a donc informé les membres de l’association que les unités ne sont fermées que provisoirement en attendant la mise en place d’une commission de contrôle qui devra décider du sort de chaque unité.

Seulement, pour l’APHB, la lenteur et la lourdeur de la mise en place d’une telle commission sont connues depuis la nuit des temps. Par conséquent, ils ont demandé au gouverneur la réouverture pure et simple de leurs entreprises en attendant les contrôles. Le gouverneur a promis d’examiner la demande.

Ils ont par ailleurs reconnu que tous les producteurs ne sont pas installés en zone industrielle et que toutes les unités ne possèdent pas de chaîne complète de production d’huile. Il est également vrai, selon eux, que certaines unités n’ont pas d’autorisation, mais toutes ne sont pas pour autant clandestines. En effet, à leurs dires, des demandes ont été déposées mais n’ont pas eu de suite et ce, depuis des années.

Pour l’APHB, le vrai problème est que des grandes huileries veulent les écraser. Les membres de l’association demandent donc aux autorités la réouverture immédiate de leurs unités en affirmant être conscients qu’une huile mal traitée peut être cause de problème de santé publique. Ils disent qu’en ce qui les concerne, leurs unités produisent de l’huile propre à la consommation.

Clarisse HEMA
Sidwaya

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