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Sécurité nationale : La solution de lutte contre le terrorisme au Burkina n’est pas que militaire

Publié le jeudi 29 mars 2018 à 00h48min

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Sécurité nationale : La solution de lutte contre le terrorisme au Burkina n’est pas que militaire

Ceci est une tribune de Rachid A. Bouda, étudiant et journaliste indépendant. Il se prononce sur la lutte contre le terrorisme et le dispositif institutionnel qui est mis en place à l’échelle de la sous-région.

Les attaques terroristes du 02 mars 2018 à Ouagadougou redonnent du fil à tordre au département responsable de la sécurité nationale. Ces derniers attentats au cours desquelles les (08) assaillants ont été tués ont occasionné la mort de huit (08) militaires et quatre-vingt-cinq (85) blessés dont soixante-un (61) militaires et vingt-quatre (24) civils d’après le procureur du Faso (Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, 2018). Le modus operandi de ces terroristes semble progresser vu qu’ils s’attaquent à des positions stratégiques comme l’état-major et l’ambassade de France. Les actions fortes promises par le gouvernement pour endiguer ce terrorisme se font attendre. L’élaboration d’une stratégie de sécurité régionale avec la mise en place du G5 peut être salutaire, mais l’option de lutte contre le terrorisme n’est-elle que militaire ?

L’installation du G5 tarde…

Créée le 16 février 2014 à Nouakchott, elle s’est dotée d’une convention signée depuis le 19 décembre 2014, mais sa mise en place effective se fait attendre. Le terrorisme gagne du terrain pendant ce temps.Cette coopération régionale est un espoir non négligeable pour le sahel dans le sens ou la logistique, le renseignement et l’expérience de plusieurs armées seront partagés. Cette force conjointe d’environ 5000 (Jeune-Afrique, 2018) soldats composés de Burkinabé, de Maliens, de Mauritaniens, de Tchadiens, de Nigériens et son partenariat militaire de coopération transfrontalière (PMCT) apportera un espoir de paix et de sécurité dans la bande sahélo-saharienne qui devient un important bastion du terrorisme depuis ces dernières années (Secretariat permanent du G5 su sahel, 2015). Ce fameux G5 du sahel tant attendu peut-il réussir là où la « Minusma » et l’opération « serval » devenue force « Barkhane » n’ont pas totalement réussi ? Nos autorités prennent des mesures pour faire face au terrorisme. Les colloques et séminaires pour la sécurité se multiplient. Les patrouilles, les entrainements et les simulations des forces de défense et de sécurité pour parer à d’éventuelles attaques sont en cours. Si malgré tous ces efforts de renforcement sécuritaires les terroristes ont eu le courage d’attaquer en plein jour l’état-major de l’armée burkinabé situé au centre de la ville, c’est que l’option militaire n’est pas suffisante. La responsabilité de la sécurité nationale n’est pas imputable qu’au gouvernement ou à l’armée. Chaque citoyen est responsable de la sécurité de son pays.

De la nécessité de la trêve sociale

Depuis les 30 et 31 octobre 2014, le Burkina Faso fait face à une fronde sociale manifestée par des grèves et mouvements syndicaux dans l’administration publique. Elle empêche en outre nos autorités de se focaliser sérieusement sur nos problèmes de sécurité. Les départements de la justice, de l’éducation, de la santé, et de la fonction publique ont eu leurs périodes de débrayage durant ces derniers mois. C’est dans cette atmosphère que Alassane Bala Sakadé, président de l’Assemblée nationale (PAN) a demandé une trêve aux syndicats en raison des attaques terroristes (Ouedraogo, 2018). Cette sortie du PAN fait suite à celle du premier ministre Paul Kaba Thieba, qui avait rencontré les responsables des syndicats pour négocier une accalmie.

Il faut essayer une diplomatie

Le Burkina peut s’inspirer de la politique française en matière de terrorisme. « La lutte contre le terrorisme islamiste » doit être « la première » des priorités de la diplomatie française, affirmait le Président Macron lors de son premier discours international à la conférence des ambassadeurs à Paris le 21 aout 2017(en savoir plus sur https://www.lesechos.fr/29/08/2017/...). Cette diplomatie réussira peut-être où les armes n’ont pas réussi. La solution armée ne marche pas toujours en matière de terrorisme, une bonne diplomatie peut nous éviter des morts et d’énormes pertes économiques. Recrutés même parmi les ressortissants burkinabé, ces terroristes peuvent être approchés, ils peuvent être écoutés pour un dénouement gagnant pour tous. C’est une piste à ne pas négliger.

W Rachid A. Bouda
Étudiant et Journaliste indépendant


Sources :

Direction de communication interne du premier ministère. (2018). Grèves et incivisme en milieu scolaire : Le Premier ministre échange avec les parents d’élèves afin de trouver des solutions. Lefaso.net.

Jeune-Afrique. (2018, 02 23). G5 Sahel : 414 millions d’euros mobilisés, mais uniquement pour la première année. Jeune Afrique, 1. Récupéré sur http://www.jeuneafrique.com/535438/politique/g5-sahel-414-millions-deuros-mobilises-mais-uniquement-pour-la-premiere-annee/

Minusma. (s.d.). doi :https://minusma.unmissions.org/
Minusma. (s.d.). https://minusma.unmissions.org/. Récupéré sur https://minusma.unmissions.org/

Ouedraogo, D. (2018). Mouvements sociaux au Burkina : Alassane Bala Sakande demande une trêve aux syndicats. LeFaso.net. Récupéré sur www.Lefaso.net
Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou. (2018, mars 06). Attaques du 2 mars 2018 : L’intégralité de la déclaration du Procureur du Faso sur le point des enquêtes. LeFaso.net, 1.

Robert Bibeau. (s.d.). Opération Serval. Mali : Opération serval . Récupéré sur http://www.robertbibeau.ca/operation-serval.pdf
Secretariat permanent du G5 su sahel. (2015, septembre). Le G5 Sahel.

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Vos commentaires

  • Le 29 mars 2018 à 10:25, par la loupe En réponse à : Sécurité nationale : La solution de lutte contre le terrorisme au Burkina n’est pas que militaire

    Bjr. Le titre du journaliste est claire mais le contenu est médiocre. À lire ces écrits de l’étudiant-journaliste on se perd. Il veut dire quoi, qu’il faut aller discuter sans armes de taille avec un groupe « terroriste » ? Je n’en suis pas d’accord avec cette stratégie monsieur. Il faut d’abord arrivera à leur montrer que l’État à une force de neutralisation et d’imposition de sa volonté sur tout le territoire avant de leur tendre la main pour dire vous, en tant personne, n’êtes pas indésirables mais c’est votre philosophie anti-vivre ensemble qui est intolérable. Bonne chance nous tous !

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