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Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

Publié le mardi 27 mars 2018 à 23h54min

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Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

Dans la short List des témoins proposés par le Général Djibrill Bassolet à l’audience de ce mardi 27 mars 2018, l’on retrouve des personnalités, et pas des moindres.

L’audience du jour a été consacrée à l’examen de la liste des témoins produite par les différentes parties au procès. Après la liste des témoins du parquet militaire, celle du Général Gilbert Diendéré et bien d’autres accusés, le public a eu connaissance de la liste des témoins de l’autre Général, accusé de trahison dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015, Djibrill Bassolet. Sa liste a été déposée par ses conseils au greffe du Parquet militaire, ce 27 mars à 9h35.

De gros gabarits

Le Général Yacouba Isaac Zida, l’un des témoins que le Général Bassolé souhaite faire entendre

Dans cette liste de onze témoins, l’on retrouve plusieurs hautes personnalités telles que le Général Yacouba Isaac Zida, ancien Premier ministre sous la Transition, le président sénégalais, Macky Sall, l’ex-président béninois, Yayi Boni, le président nigérien, Mahamoudou Issoufou, l’ancien ambassadeur des USA au Burkina, Tulinabo Mushingi, l’ancien ambassadeur de France, Gilles Thibault, le directeur de la justice militaire, Sita Sangaré.Toutes ces personnalités feront-elles le déplacement de Ouagadougou, le moment venu, pour éclairer le tribunal sur ce qu’elles savent de ce putsch ?

« Un manque de sérieux »

Après lecture de la liste par le greffier en chef, Me Somé Ollo de la partie civile s’empresse de lancer au tribunal « Cette liste manque de sérieux », et de s’interroger pourquoi le nom de Guillaume Soro, président de l’assemblée nationale ivoirienne, n’y figure pas. Alors que le Général est poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une supposée conversation téléphonique qu’il aurait eue avec Guillaume Soro.

Qui doit citer ? Confusion.

Me Olivier Yelkouni, avocat de la Défense

Pour Me Olivier Yelkouni, avocat de la Défense, il n’appartient ni au parquet ni aux avocats des parties civiles, d’apprécier le sérieux de cette liste. Seul le tribunal peut décider d’entendre ou non les témoins, a-t-il argué. « Il appartient au tribunal de tout faire pour que ces témoins comparaissent ». Durant l’audience, il s’est posé un problème, celui de savoir qui devrait citer les témoins des accusés. Se référant aux dispositions de l’article 106 dernier alinéa et 105 du code de justice militaire, les avocats de la Défense estiment qu’il appartient au parquet militaire de faire ce job. « Le dernier alinéa fait obligation seulement à l’accusé de fournir la liste des témoins qu’il désire faire entendre. C’est ce que nous avons fait. Cette liste a été déposée au greffe du tribunal Militaire et transmise au parquet. L’article 105 dit que quand on transmet cette liste au parquet, il doit faire une diligence à travers la gendarmerie ou par tous autres agents de la force publique pour que ces témoins soient cités », explique Me Yelkouni.

Vide juridique ou pas ?

Le Général Djibrill Bassolé à la réouverture du procès le 21 mars 2018

De son côté, le parquet militaire maintient pourtant qu’ « aucune disposition du code de justice militaire ne prévoit que c’est à lui de citer les témoins ». Un argument reconnu par la Défense qui précise également qu’aucune disposition dans le code de justice militaire ne dit également qu’il appartient à l’accusé de citer ses témoins.
Vide juridique ou pas ? L’avocat de la défense note que de par le passé, c’est le parquet militaire qui citait les témoins proposés par les accusés. Il dit ne pas comprendre donc ce retournement « spectaculaire » du ministère public ?

En attendant, Me Ollo de la partie civile a lancé une pique à ses adversaires de la Défense avant d’être recadré par le président du tribunal « Il faut accepter de supporter courageusement leurs carences… leurs défaillances…leur manque de diligence pour n’avoir pas fait comme leurs collègues qui ont compris que la citation est à leur charge et qui ne jettent pas la faute au ministère public, qui du reste n’a commis aucune faute ici ».

Incompatibilité ?

Me Prosper Farama, l’un des avocats des parties civiles

L’autre liste de témoins dressée par le Général Djibrill Bassolet, cette fois-ci avec Léonce Koné et Hermann Yaméogo, ne comporte qu’un seul nom : le magistrat Seydou Ouédraogo qui n’est autre que le président du Tribunal. Problème ! Pour les avocats des parties civiles, « ça manque de sérieux » et il s’agit là d’un « cas d’école d’abus de droit » que demander que le président soit juge et témoin. Me Guy Hervé Kam se demandera « si on n’a pas atteint l’étape ultime du manque de respect à ce tribunal ». Se référant à l’article 26 alinéa 2 du code de justice militaire qui traite des incompatibilités, Me Prosper Farama dira que « Nul ne peut, à peine de nullité siéger comme président ou juge ou remplir les fonctions de juge d’instruction militaire dans une affaire soumise à une juridiction des forces armées s’il a porté plainte ou délivré l’ordre de poursuite ou a été entendu comme témoin ou, en ce qui concerne seulement les président et juge, s’il a participé officiellement à l’enquête (…) »

Pour Me Yérim Thiam, l’un des avocats des trois accusés : "Il n’y a pourtant pas d’abus de droit ». Et Me Bonkoungou de renchérir : « En quoi c’est un manque de respect ? Il faut le démontrer, il ne suffit pas de l’affirmer. Nous ne sommes qu’à l’examen de la liste des témoins ».

L’audience reprendra le vendredi 30 mars à 9h.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 mars 2018 à 08:52, par Karissa En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Joutes oratoires

    Phénix des hôtes de ce bois
    Ces corbeaux aux belles voix
    A citer, déclamer et réclamer
    Devant accusés, témoins et jurés.

    D’une virgule déplacée on se plaindra
    De procès d’intention point tu ne feras
    Peut-être n’avez-vous pas si raison
    Nous voici en thème comme en version.

    Régal des initiés
    Supplice des offensés
    Voyeurs accourus s’agacent
    Et le temps passe.

    Piégés les puristes
    Embarrassés les juristes
    Nous attendent quelles surprises ?
    Lorsque s’ouvriront les chemises.

    Juge-t-on le raté ou l’accompli ?
    L’intention ou l’assouvi ?
    En appelle un autre un procès
    Les ânes se suivent de près.

    Hors du temple des élites
    Demeurent les vieux rites
    Rien qu’une parenthèse
    Qui puisse prendre un dièse.

  • Le 28 mars 2018 à 09:01, par ouedraogo yamwekré En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    DIENDERE au moins a la chance d’étre jugé ; il doit savoir que d’autres personnes civiles comme miliatires ont été tué ; brulés comme des animaux (Henri ZONGO ; LINGANI ; Norbert ZONGO ; Juge NEBIE ; et j’en passe. La liste est longue.
    L’insurrection a un gout inachévé. Les memes digniatires du CDP comme EDDIE KOMBOEGO qui dit en live au gens que s’ils veulent qu’il ait la sécurité au BURKINA ; de voter pour le CDP. Ils ont du culot ces garçons ; ils ont volé argent et avec cet argent ; ils font venir des islamistes pour tuer nos compatriotes

  • Le 28 mars 2018 à 09:03, par HUG En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Nous ne savons pas. C’est à ceux à qui son excellence ROCH MARK KABORE a octroyé des salaires colossaux et/ou les avocats qui doivent répondre à la question.

  • Le 28 mars 2018 à 09:21, par sidnoma TRAORE En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    je pense que nos juristes doivent repartir à l’école .sinon comment comprendre que des actes sont remis en cause : Mandat d’arrêt mal formulé , des nominations qui ne respectent pas les textes .voila pourquoi ce procès tarde a entrer dans le fond.Un peu de respect pour votre fonction

  • Le 28 mars 2018 à 10:14, par Batin En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Appelons ça turpitude juridique aux voiles en berne !
    Où nous conduira ce jugement ?
    Dieu seul le sait.
    "Piig-pa-sôn-nu" !
    La danse devient plus intéressante grâce à des avocats de grande intelligence.
    Wait and see !!!!

  • Le 28 mars 2018 à 11:08, par Achille De TAPSOBA En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    HOMMAGE A NOS MARTYRS du 30, 31 Octobre 2014 et 16,17 Septembre 2015

    Les potentiels putschistes notamment la machine téléguidée à tuer des frères Compaoré Diendéré et "ange" Djibril ont l’impression que la justice militaire a peur d’eux. Ils sont qui pour que nous ayons peur d’eux ? Eux ont eu la chance, les Henri Zongo, Boukary Lingani ont été fusillés sous ordre de la machine téléguidée à tuer des frères Compaoré Diendéré avec la bénédiction de son mentor Blaise sans le moindre procès. La machine téléguidée à tuer des frères Compaoré Diendéré et "ange" ne sont pas des dieux ce sont des humains respirant le même air que nous. Ces grands criminels ne sont rien dans ce pays. Ils sont très petits pour que nous fassions la courbette devant eux.

    Chers juges, arrêtez cette comédie avec ces grands criminels et leurs avocats. En France, c’est un lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, un patriote très héroïque qui s’est livré en échange des otages du supermarché à Trèbes dans l’Aude est mort(hommage rendu par la nation française le 28 mars 2018) pendant qu’au Burkina ce sont 2 généraux félons tueurs assassins et criminels qui sont prêts à tuer les enfants du pays avec les armes achetées par le Brave Peuple pour avoir le pouvoir. Ils ont perpétré de façon cynique le coup d’état le plus idiot et le plus bête qu’un homme puisse faire. Ces généraux félons détiennent la palme d’or en mensonge et en bêtise devançant largement le capitaine Sanogo du Mali. Comment ces grands criminels peuvent-ils imposer un président de tribunal ? Ils étalent leur arrogance, leur zèle et leur mépris aux familles des Martyrs et le Brave Peuple.

    Chers juges si vous avez peur d’eux, démissionnez rapidement on nommera d’autres juges intègres et courageux pour continuer le procès. On va rester infiniment dans des cas de procédures. Manifestement, nous ne ferons jamais la cour à des assassins Diendéré et "ange" Djibril ou à des chroniques criminels. Ailleurs,ce sont des généraux qui défendent leurs pays contre l’ennemi, ici ce sont pas les mauvais généraux tueurs affairistes qui ont endeuillé toujours nos familles et qui ont vendu des armes à des touaregs et des rebelles comme Soro.

    Chers juges, cessez de les amadouer et condamnez-les le plus sévèrement possible pour que ces grands criminels comprennent définitivement que les enfants des autres ne sont pas les moutons de l’abattoir de Kossodo ou Ninieta qu’on tue facilement pour accéder au pouvoir.Qu’ils transmettent à leurs petits fils qu’au Burkina il y a des règles à respecter et qu’on ne braque pas la nation avec les armes du Brave Peuple pour prendre le pouvoir. Le Brave Peuple vous regarde attentivement pour dire le DROIT rien que le DROIT sans passion

    LA VÉRITÉ TRIOMPHERA SUR LE MAL OU L’IMPUNITÉ(le mensonge) UN JOUR

    A NOS MARTYRS QU’ILS SE REPOSENT EN PAIX. QUE JUSTICE LEUR SOIT RENDUE RAPIDEMENT

    JUSTICE POUR NORBERT ZONGO
    JUSTICE POUR THOMAS SANKARA
    JUSTICE POUR SALIFOU NEBIE
    JUSTICE POUR DAVID OUEDRAOGO
    JUSTICE POUR DABO BOUKARY

    VICTOIRE TOUJOURS AU BRAVE PEUPLE
    VIVE LA DÉMOCRATIE AU FASO
    VIVE LE BRAVE PEUPLE BURKINABÉ

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA QUE NOUS AIMONS TOUS.AMEN
    PAIX ET SUCCÈS A TOUS LES BURKINABÉS . AMEN

    ACHILLE DE TAPSOBA LE BOBOLAIS

  • Le 28 mars 2018 à 11:13, par VERITE En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Bien dit M.HUG le président doit assumer ce qu’il a semé l’origine de toutes ces crises c’est la justice

  • Le 28 mars 2018 à 11:55, par SOMDEBDA En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    A voir la listes des témoins cités par ces Généraux et leurs acolytes, l’on comprend que ses gens là ne veulent pas aller au procès.Voyez vous ce genre de procès devrait ce faire de la façon TPR
    ou il n’y a ni avocat ni témoins. Seul l’accusé passe à la barre pour se défendre.C’est ce qu’ils ont fait aux LINGANI, ZONGO et autres.Comme le dit un dicton, le meurtrier a peur du gourdin.
    Quand aux avocats qui parlent de droit de leurs clients, il faut qu’ils sachent que les gens sur qui ses gens ont ordonné de tirer comme des lièvres dans les rues de Ouaga avaient eux aussi des droits, donc arrêté de narguer le peuple et dite a vos clients d’assumer leurs responsabilités.

  • Le 28 mars 2018 à 12:28, par Paguindsom En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Comme le dis Achille tabsoba, je trouve que nos 2 generaux, malgre leur ages, leurs grandes et le niveau de responsbilites qu’ils ont atteint dans leurs carrieres respectives, manquent de sagesss et de retenue dans leur comprtement au tribunal.
    Comment comprendre qu’avec ce qui qui leur est reproche (que cela soit avere ou non) ils arrivent rire au yeux du tribunal et du people y compris les recscapes et les proches des vicimes.
    C’est toujours la sacro sainte arrogance acquise pendant ces nombreuses annees de superpuissance. Ce cynisme qui ne laisse aucune place a la compassion et au moindre egard pour leurs victims car (que cela se prouve ou non au proces) ils savent tres bien qu’ils en ont fait. Mais un dicton ne dit-il pas qu’un chien ne peut pas changer sa facon de s’assoir.
    Si nos generaux n’ont aucun respect et de compassion pour les victims pour venir rire au proces comme la presse nous donne de voir, qu’au moins la presse nous epargne de ces images de nos genraux presque hilares au tribunal.
    Si nos generaux ne se prennent pas au serieux que la cours leur remonte le bretelles car de tells images sont insuportables pour les victimes et les personnes affectees par les faits qui leurs sont reproches. A defaut, que la presse (a moins qu’elle n’ait choisit de remuer le couteau dans la plaie) ait la descence de nous epargner des clichés de joie de nos bourreaux.
    Pour finir nous souhaitons bon courage a la cours pour depasser l’etape du dilatoire pour dire le droit. Si ces gens sont finalement si puissants qu’ils ne peuvent pas etre juges sans que cela ne prenne l’allure d’une Nieme f......aise que qui de droit prenne la courageuse decision de faire arreter les frais en arretant ce proces emotionnellement eprouvant.

  • Le 28 mars 2018 à 12:55, par TANGA En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Motion, il faut dire le Gle en papier hygiénique ZIDA.
    Il l’est ; si non il ne sera pas dehors.
    Si tu as tant aimé le pays, et si tu as choisi l’armée sachant ce que c’est, tu pouvais rester. Tu devais revenir pour parler afin de faire avancer la justice du pays que tu ’’aimes’’
    Autrement, si tus les as bien carrés, il faut revenir parler devant la justice !

  • Le 28 mars 2018 à 14:23, par LE PENSEUR En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    JE CROMPRENDS MAINTENANT POURQUOI L°INSURRECTION N°ETAIT PAS TERMINE

  • Le 28 mars 2018 à 14:39, par LE PENSEUR En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    JE VOULAIS DIRE MERCI A DIEU DE NOUS DONNER LE GENERAL ZIDA.SINON LE BURKINA SERAIT DANS LE CHAO.

  • Le 2 avril 2018 à 10:27, par nako de ziniaré En réponse à : Procès du putsch manqué de 2015 : Le président du tribunal peut-t-il être juge et témoin ?

    Je ne comprends pas ce que veux dire un témoin en justice. Et pourquoi d’autres personnes répondent à la place de ces témoins sans être leurs conseils ? Vraiment il faut un procès sans parti prit pour nous éclairer tous. Par ce que personne ne voudrait supporter un coupable, comme on a du mal à incriminer un condamné mal jugé.
    Si le verdict est d’avance connu, pourquoi un procès ?

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