Les trois jours avant la Pâques sont appelés triduum pascal et les célébrations liturgiques sont d’une importance capitale. Saint Jean Chrysostome aux premiers siècles de l’Eglise (né vers 349 en Turquie) faisait déjà remarquer que si ces jours sont appelés saints, c’est en vertu de la grandeur et de la sainteté des mystères qu’on y célèbre. En nous appuyant sur la parole de Dieu et les mystères de cette semaine, notamment le dernier repas de Jésus, le lavement des pieds, l’institution de l’Eucharistie, la condamnation et la mort de Jésus sur la croix ….etc.

Nous pouvons dire que la semaine sainte est la manifestation de l’Amour suprême de Jésus pour l’humanité toute entière ; lui-même l’a signifié avant que son « heure » n’arrive : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » Jn 15, 13. Les actions qui ont marqué la vie terrestre de Jésus, surtout celles de la semaine sainte, ont une valeur d’éternité et sont en même temps source de salut pour l’homme et pour peu qu’on y croit. Le salut de l’homme est d’ailleurs la raison fondamentale de la venue de Jésus sur la terre. Dans les évangiles synoptiques qui retracent son « histoire », le conflit entre le Fils de l’homme et ses adversaires est allé crescendo.

Ceux que nous méditons le lundi saint, le mardi saint et le mercredi saint se caractérisent au contraire par un calme et une certaine sérénité de l’homme de Galilée. Bien que sachant que son sort est déjà scellé, Jésus revient à Béthanie chez son ami Lazare qu’il avait ressuscité. Lui qui n’a jamais écrasé le roseau froissé a compris qu’il n’échappera pas à ses ennemis. Puisque même son ami Judas, le traitre trame son coup dans le silence.

Face à l’injustice, et bouleversé au fond de lui-même, Jésus manifeste cependant une tendresse et un amour à l’endroit de ses détracteurs. Cette attitude de Jésus est un appel lancé à notre humanité à ne jamais garder de rancune mais à toujours pardonner, comme Dieu, quelque soit le degré de l’offense. Le Pape François disait en effet que « le Seigneur ne se lasse jamais de pardonner ! C’est nous plutôt qui nous lassons de demander le pardon ». A chaque semaine sainte l’Eglise invite les chrétiens à s’unir davantage au Christ par la prière et à imiter intensément la vie du Sauveur. En le suivant dans les différentes étapes de la voie douloureuse qu’il a empruntée jusqu’au sacrifice suprême de sa vie, le peuple de Dieu se sanctifie.

Cela peut aussi se traduire concrètement par la participation active aux différentes célébrations liturgiques et aux offices religieux de ce temps de grâce. Il serait regrettable de passer ces moments dans l’indifférence ou dans la routine qui rythme souvent notre quotidien. Et si cette semaine sainte qui évoque les derniers jours de Jésus sur la terre nous apprenait à être proche de lui pour accueillir dans la lucidité et l’amour les évènements douloureux qui jalonnent notre vie !

Abbé Maxime S. ZONGO Directeur Diocésain des Moyens de Communication Sociale de Koudougou