* Tasséré Rouamba , commerçant

Faites un tour d’horizon, des candidats qui sont déclarés pour la présidentielle et vous verrez qu’il n’y a personne qui pourra gérer le pays comme Blaise Compaoré. Je crois que l’ADF/RDA l’a compris et sa décision a été prise en toute connaissance de cause. A mon avis, il faut même dissoudre les soi-disant partis d’opposition parce qu’il n’en existe pas en réalité. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de démocratie. La présence de partis d’opposition n’est pas le seul apanage de la démocratie. Et je préfère le parti unique dans la paix que le multipartisme dans le désordre.

* Souleymane Zabsonré , étudiant en psychologie (2e année)

Un opposant qui s’est proclamé haut et fort et qui s’allie aujourd’hui à la majorité au pouvoir, il y a quelque chose qui cloche. Me Gilbert Ouédraogo, très franchement, a trompé ses militants. Parce que si des gens sont de ton parti, c’est parce qu’ils ont estimé que l’idéal que tu défends est noble. Mais de là à se mettre avec quelqu’un dont tu as longtemps critiqué la gestion du pouvoir, c’est honteux et contradictoire. Il y a deux choses dans cette affaire. Soit M. Ouédraogo critiquait Blaise juste pour se faire une place au soleil, et satisfaire ses propres intérêts, soit il a été acheté par le pouvoir. Un opposant doit être un opposant, être fier de l’être. Que l’on soit du CDP ou d’un parti de l’opposition, c’est choquant de savoir que le chef de file de l’opposition soutient Blaise Compaoré.

* M. Lassané Kaboré, commerçant

IL n’y a plus de vérité dans notre monde. Chacun cherche son intérêt personnel. Sinon, je n’arrive pas à comprendre la position de l’ADF/RDA et son président Me Gilbert Ouédraogo. Quelqu’un qui était contre la politique de Blaise pour sauver le peuple et qui approuve maintenant cette politique, c’est un monde en l’envers. Aujourd’hui, le seul parti qui semble être la vraie opposition est l’UNIR/MS de Me Bénéwendé Sankara. Mais avec ce que nous venons de voir avec l’ADF/RDA, on ne peut plus se fier à un parti dans ce pays.

* M. Issa Kaboré, employé de commerce

L’ADF/RDA a fait un choix et respecte sa position. Je pense d’ailleurs que le choix est réfléchi parce que la politique de Blaise est une politique de développement. Ceux qui pensent que c’est un retournement de veste, ça peut être le cas. Mais ce n’est pas dans le mauvais sens parce que c’est pour soutenir une bonne cause.

* M. Omar, géologue

Je suis très surpris par la décision de l’ADF/RDA de soutenir la candidature de Blaise Compaoré. Mais si cela va contribuer à consolider la paix dans notre pays, il n’y a pas de raison qu’elle ne le fasse pas. A mon sens, il ne faut pas faire de l’opposition pour le faire. Je suis d’accord qu’il y ait de temps en temps des visions contraires à celles de la majorité pour redresser les actions du gouvernement. Mais je pense que c’est l’intérêt du peuple qui doit primer et les partis politiques doivent travailler dans ce sens.

* M. Dieudonné Ouédraogo, inspecteur du secondaire

En matière de politique, il y a beaucoup de calculs et d’analyses. Je suis surpris que l’opposition supporte la majorité. Mais comme c’est à l’issue d’un congrès où c’est tout un parti qui a fait l’analyse de la situation pour prendre la décision, je pense qu’ils ont mûri leur réflexion et ils ont des raisons très profondes que l’observateur extérieur ne peut pas apercevoir. D’ici à novembre, c’est encore loin et ce n’est pas exclu qu’il y ait encore des alliances parceque c’est ça aussi, la politique. Ce qui me fait réfléchir, c’est que l’ADF/RDA s’est éclatée, ne s’est pas réuni en son sein et va s’allier à la majorité. Un autre aspect, c’est la nature même de l’opposition. Une opposition se définit à travers les faits. Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas un acte d’opposition. Car, l’opposition, ce n’est pas se contester à l’intérieur d’un parti, mais jouer un rôle légalement reconnu et servir de contre-poids.

* Julien Compaoré , inspecteur de l’enseignement de base

Je suis surpris de voir le chef de file de l’opposition se rallier à la majorité au pouvoir. C’est inattendu. Et cela ne donne pas de la crédibilité à l’opposition. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas une opposition au Burkina, même s’il y a quelque fois des retournements de veste. Moi, j’approuve la politique du président, mais je dis que chacun doit savoir ce qu’il veut et se positionner en conséquence. Il ne faut pas divertir les militants en disant oui aujourd’hui et non demain.

*Ousséni Guiré , de l’Enseignement de base

La position de l’ADF/RDA, chef de file de l’opposition, est incompréhensible. Je l’aurais accepté si cela venait d’un autre opposant, ou si le soutien de l’ADF/RDA venait au second tour. Parcequ’il y a toujours des alliances contre-nature à la dernière minute. Gilbert devait se présenter et non soutenir la candidature de Blaise d’autant qu’il n’est pas de la mouvance présidentielle. De surcroît, l’ADF/RDA n’a pas voté le budget à l’Assemblée nationale. Je ne sais pas pourquoi elle soutient aujourd’hui la politique de la majorité. Si le chef de file de l’opposition se rallie au parti au pouvoir, cela veut dire qu’il n’y a plus d’opposition au Burkina. Il faut que l’opposition se ressaisisse sinon il n’y aura jamais d’alternance.

* Hyacinthe Nyamba,

Je pense qu’il faut revoir les choses dès la base : la naissance de l’ADF/RDA jusqu’à sa scission. En tous les cas, ce n’est pas surprenant que l’ADF/RDA dirigée par Gilbert se rallie au CDP. Tout a été calculé depuis longtemps. Au Burkina, il n’y a même pas d’opposition. Que ce soit l’ADF/RDA que ce soit les autres, ils sont tous des plaisantins. Leurs bruits, c’est uniquement pour des intérêts personnels.

P. Pauline YAMEOGO
Alassane KARAMA