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Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

Publié le mercredi 21 mars 2018 à 23h54min

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Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

Ouf de soulagement pour les journalistes, ce mercredi 21 mars 2018, à la réouverture du procès Gilbert Diendéré et 83 autres accusés dans le cadre du coup d’Etat de septembre 2015. La justice militaire a levé son « veto », permettant à la presse de faire des images de la salle d’audience avant l’ouverture du procès. Restés loin des quatre murs de la Salle des Banquets de Ouaga 2000, les journalistes, qui avaient fait le pied de grue pendant que leurs binômes prenaient note à l’intérieur, ont assisté à une scène qui aurait pu tourner au drame.

Il fallait s’y attendre. La sécurité a été renforcée ce mercredi matin tout autour de la salle des Banquets de Ouaga 2000. L’attaque de l’Etat-major général des Armées, en début de mois, est-elle pour quelque chose ? Allez savoir ! Les journalistes qui s’étaient heurtés, le 27 février dernier, à la décision du ministère de la Défense d’interdire les caméras et appareils d’enregistrement dans la salle, ont vu la mesure levée à la réouverture du procès. Sur instruction du directeur de la justice militaire, le Colonel Sita Sangaré, les journalistes ont été autorisés à filmer et photographier l’intérieur de la salle d’audience avant le début des « hostilités ».

Une vue du public venu assister au procès

Des images et des vidéos à loisir et à profusion. Qui allait s’en gêner ? Surtout, lorsque le Général Gilbert Diendéré, suivi quelques minutes plus tard du Général Djibrill Bassolet, fit son apparition, la main levée pour saluer l’assistance dont une partie s’est abstenue d’applaudir à tout rompre. De profil, de face ou de dos, les principaux accusés ont été « flashés » sous tous les angles. Idem pour les avocats de la défense et ceux de la partie civile, les témoins, les juges assesseurs et le public. La séance photo terminée, les journalistes qui désiraient suivre le procès sont restés dans la salle seulement avec le calepin et le stylo. Par contre ceux qui ne voulaient manquer en aucun cas les à-côtés hors de la salle d’audience se sont retirés de la salle.

L’entrée du Général Gilbert Diendéré dans la salle

Revenus derrière la barrière de sécurité pour le pied de grue, les journalistes furent alertés par un tohubohu sur le terrain qui jouxte la salle de Conférences de Ouaga 2000 et qui sert de parking aux véhicules et engins à deux roues. En une fraction de seconde, un homme se saisit de sa moto et roula à toute allure pour échapper aux coups de ses poursuivants. De qui s’agit-il ? Un voleur ? Un fauteur de troubles ? Sur place, un jeune vociférait et se débattait entre les mains de ses camarades. Il avait le caractère de Kévine, ce personnage grognon du dessin animé, « Les Kangoo », et qui aimait bien tenir ce discours : « Retenez-moi ou je vais faire un malheur ». Pourquoi était-il si agité et sur qui voulait-il se défouler ? « Un militaire », lança un spectateur avant de préciser « un militaire radié ».

La salle d’audience avant le début du procès

Renseignements pris avec quelques témoins de la bagarre, il ressort que l’individu parti en trombe sur sa moto fait partie des militaires radiés suite à la mutinerie de 2011. Il aurait esquissé quelques pas de danse dans la salle d’audience juste avant l’entrée des accusés. Cet acte a été perçu comme un affront aux familles des victimes du coup d’Etat. Très remonté, un jeune demande au « show man » d’arrêter ses « singeries ». Le supposé militaire radié, avant de sortir de la salle, aurait proposé au jeune homme de poursuivre la conversation dehors, dans un combat à la loyale. Mais, une fois au parking, selon toujours des témoins, il aurait de nouveau tenu des propos provoquants qui ont mis en rogne certains jeunes. En optant pour le « repli tactique » plutôt que l’affrontement, l’homme a échappé in extrémis à un lynchage. Quelle folie !

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 mars 2018 à 07:49, par Madjer En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    C’est vraiment de l’incivisme dans ce pays. voyez vous comment les jeunes osent se comporter de nos jour ? si rien n’est fait toute la jeunesse sera contaminée par ces genres de comportement impoli, et ce sera grave pour le développement de ce pays.
    Madjer

    • Le 22 mars 2018 à 15:09, par incivisme dans nos murs En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

      L’incivisme a deja contaminé une bonne partie de la jeunesse mon frère. Les vidéos X que font certains après avoir négocié des "contrats" d’un autre genre, les styles vestimentaires pour lesquels ont se demande si la personne est habillée ou pas, les feux qu’on brûle à volonté, les injures sans raison en pleine circulation, l’incapacité à dire je m’excuse quand on est en tord, l’aide que certains apportent aux djihadistes ou plutôt aux terroristes, le raquette en tout genre, les élèves qui défies les professeurs, les femmes mariés qui font compétition avec les jeunes gos etc. L’incivisme est deja partout.

  • Le 22 mars 2018 à 08:50, par TANGA En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Il aurait esquissé quelques pas de danse dans la salle d’audience juste avant l’entrée des accusés. Cet acte a été perçu comme un affront aux familles des victimes du coup d’Etat.
    Mes chers frères, si c’est un militaire de la mutinerie de 2011 radié, pourquoi voudra t il faire un affront aux familles des victimes ?
    Qu’est ce qui prouve qu’il n’a pas fait ça par ce que content que enfin le Gle est jugé pour ce qu’il aura fait ?
    Vous voyez, c’est facile de prendre n’importe quelle mouvement ou bruit pour justifier des choses. Mais de la sorte où va t on ?
    A lire ce qui s’est passé, on dirait : Ils sont à la recherche de problèmes et trouve n’importe quoi.
    C’est comme un enfant qui se met à pleurer par ce qu’un mangue est tombée de son arbre ; il dit que c’est contre lui. Bassesse quand tu nous tient.

  • Le 22 mars 2018 à 08:53, par HUG En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Voyez vous, c’est triste monsieur le militaire radié sachez que des familles ont été meurtries par l’acte posé par le général et ses acolytes. OK. Vous n’êtes pas obligé de compatir à la douleur des familles mais de grâce ne tuez pas une seconde fois ceux qui sont morts. Avec de tels comportements/ actes/attitudes/ réaction toi aussi tu souhaites qu’on te réintègre dans l’armée.

    • Le 22 mars 2018 à 09:44, par Moi En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

      Monsieur HUG, ne vous laissez pas emporter par ce qui est écrit.
      En lisant, où est ce que vous avez vue ou entendu que c’est pour se moquer des victimes ou de leurs parents ?
      Comme l’a dit Monsieur tanga, c’est peut être que ce monsieur est content que djendjere soit enfin jugé.
      Chers tous, cette plate forum est faite pour que l’on puisse s’exprimer librement ; cela n’est pas synonyme de faire des insinuations surtout quand ça peut créer des problèmes que l’on ne pourra plus gérer.

  • Le 22 mars 2018 à 09:08, par Lynn Hien En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Logique quand on prend trop de pincettes au nom des règles judiciaires avec des gens qui eux ont tué et blessé de sang froid, et sont assurés que la même sauvagerie qui les a habités ne leur sera jamais appliquée, parce qu’on veut suivre à la lettre "des procédures de justice".

  • Le 22 mars 2018 à 09:55, par la loupe En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Si c’est un radié de 2011 il faut rechercher ses motivations ailleurs. Il ne peut pas être content de Dienderé qui était le bras armé du régime Compaoré. N’oublier pas que c’est le RSP plus d’autres soldats loyalistes qui ont mis hors d’état de nuire les mutins du camp de Bobo. Soyez toujours vigilant, ça peut être une diversion pour un but occulte. Bonne chance nous tous !

  • Le 22 mars 2018 à 10:04, par Tout simplement indigné En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Mais que dites-vous de ceux là qui ont ovationné les accusés à leur arrivée ? Je suis tout simplement indigné par cette jeunesse et la prend en pitié. Comprennent-ils vraiment pourquoi leurs héros sont là ? Les victimes et leurs parents sont les seuls perdants dans toute cette tragédie.

  • Le 22 mars 2018 à 10:07, par Tout simplement indigné En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Mais que dites-vous de ceux là qui ont ovationné les accusés à leur arrivée ? Je suis tout simplement indigné par cette jeunesse et la prend en pitié. Comprennent-ils vraiment pourquoi leurs héros sont là ? Les victimes et leurs parents sont les seuls perdants dans toute cette tragédie.

  • Le 22 mars 2018 à 11:14, par tièkadiye En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Je rejoins TANGA en effet. Si vous journalistes aviez un tout petit peu de jugeote, vous auriez dit le contraire plutôt. C’est comme cela vous agissez et vous voulez toujours vous croire au dessus des autres. Vous dites un militaire radié de 2011, or ceux-ci avaient été proprement matés par Diendjéré et le RSP. Donc, il ne peut en aucun cas être favorable à Diendjéré.

  • Le 22 mars 2018 à 11:36, par HUG En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Qui sait peut être que celui là n’a pas été maté par le RSP de BLAISE COMPAORE ET DE JULBERT. peut être que c’était son bon petit. cela aussi n’est pas à exclure.

    • Le 22 mars 2018 à 17:54, par Kouda En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

      HUG, supposons comme vous le dites qu’il soit un bon petit de Diendéré.
      Selon vous, aurait-il été radié purement et simplement de l’armée dans ce cas ?
      Quel autre emploi a-t-il eu après sa radiation de la part de son bon koro Diendéré ?

      Prenez le soin bien approfondir vos hypothèses avant de les exposer sur le forum.
      Et au cas où vous vous seriez trompez, n’ayiez aucune gêne ni honte à le reconnaitre.
      Cordialement.

  • Le 22 mars 2018 à 11:46, par HUG En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    internaute Moi relisez attentivement HUG. HUG n’a jamais parler de moquerie dans son écrit. Jamais, jamais et jamais. HUG est un internaute responsable qui émet son point de vue à partir de ce qui est écrit car ceux qui écrivent sont sensés être des professionnels dont les comportements sont régis par l’éthique et la déontologie
    HUG n’a jamais dit que le comportement de ce militaire radié visait à se moquer des victimes ou de leurs parents OK.Jamais et jamais.

  • Le 22 mars 2018 à 17:36, par Blamako En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    Je pense qu il faut transférer cette affaire au tpi. On a assez de voir des petits avocat jouer la vedette.

  • Le 22 mars 2018 à 19:21, par Agir En réponse à : Procès du coup d’Etat : Il prend la salle des Banquets pour une piste de danse…et échappe au lynchage

    tant que les honnetes citoyens, les gens bons regarderont les criminels insurgés pratiquer leur dictature sur des Burkinabé sans réagir le pays ne s’en sortira jamais. pourquoi empêcher le monsieur de danser ? la salle des banquets vous appartient ? il est temps que les patriotes agissent fermement en tout lieu contre cette minorité de criminels terroristes pyromanes drogués insurgés qui a pion sur rue depuis le 30/10/14

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