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Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

Publié le mercredi 21 mars 2018 à 23h44min

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Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

Les cotonculteurs des 28 provinces membres de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) ont tenu une conférence de presse ce mardi 20 mars 2018 au sein de leur faitière à Bobo-Dioulasso. A travers cette conférence portée par le Conseil d’Administration de l’UNPCB, ces producteurs de coton veulent selon eux, apporter leur part de vérité et d’éclairage face à la crise que traverse la filière cotonnière au Burkina Faso.

Depuis un certain temps déjà, le monde cotonnier burkinabè traverse une crise, principalement dans des zones relevant de la sphère géographique de la Société des Fibres Textiles du Burkina (SOFITEX). Une crise liée d’une part aux résultats obtenus à l’issue de la campagne cotonnière 2017-2018 et d’autre part, à la décision prise par l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB), de se retirer momentanément de la culture du coton génétiquement modifié.

En effet, la campagne cotonnière en cours n’a pas atteint son objectif de production initialement fixé à plus de 800 000 tonnes de coton graine au plan national.
Principale raison évoquée par ces conférenciers, la pluviométrie qui, après un bon début plein d’espoir, s’est avérée par la suite très capricieuse et avec un arrêt brutal des pluies sur une bonne partie des exploitations. « Les rendements à l’hectare ainsi que la production globale attendus ont pris un coup », a indiqué Myriam Ouédraogo, chargée de communication de l’UNPCB, dans la déclaration liminaire.

Droit de réponse aux frondeurs des cotonculteurs

Cette conférence fait suite à la sortie médiatique d’un groupe de frondeurs des cotonculteurs avec à leur tête, le pasteur Gnoumou Casimir, le 13 mars dernier dans la ville de Bobo-Dioulasso. Au cours de leur point de presse, ces derniers sont montés au créneau et ont accusé la mauvaise qualité des intrants mis à leur disposition par la SOFITEX, d’être à l’origine de la baisse de la production da la campagne cotonnière en cours. Ils ont souhaité également le retour du coton BT (coton génétiquement modifié) en lieu et place du coton conventionnel.

Le conseil d’administration de l’UNPCB pour sa part, estime que ces sujets ont plusieurs fois fait l’objet de nombreuses explications et mises au point, tant par l’AICB que par les premiers responsables de la SOFITEX qui, pour l’occasion, avaient souvent à leurs côtés des représentants de l’UNPCB.

C’est pourquoi, il conteste les « affirmations gratuites » de ces frondeurs.
Pour les conférenciers, cette campagne 2017-2018 aurait pu tenir toutes ses promesses si dame nature avait été plus clémente. Ainsi, ils recommandent à l’ensemble des cotonculteurs de s’en tenir à la démarche de concertation et de veiller à ce que les « perturbateurs » ne mettent pas en péril la campagne à venir et partant, la survie de la filière coton.

Quelles sont les motivations réelles des frondeurs ?

« Le Conseil d’Administration de l’UNPCB, soutenu par une forte majorité de cotonculteurs, ne peut cacher son étonnement et son amertume de voir une minorité ramer à contre-courant de la vérité. Si fait que l’on ne peut s’empêcher de se poser les questions suivantes : A quelle partie jouent ces dits cotonculteurs ? Sont-ils réellement des producteurs de coton ? Qui tire les ficelles en cachette et à quelles fins ? Quels sont les enjeux qui se cachent derrière tout ceci ? », a lancé Myriam Ouédraogo.

Elle a par ailleurs noté que ces individus ne connaissent pas la structuration de l’UNPCB et de ses instances dirigeantes, bien que le pasteur Gnoumou ait été candidat malheureux lors des élections de 2017. C’est pourquoi, au regard de la structuration de la faitière, Myriam Ouédraogo a indiqué dans sa déclaration, qu’il est inconcevable que des individus isolés veuillent parler au nom des producteurs de coton et demander le départ du DG de la SOFITEX.
Sur la question du retour du coton génétiquement modifié (CGM), la position de l’UNPCB est sans équivoque.

« Certes, l’UNPCB est pour le CGM mais pour un CGM qui réponde à toutes les qualités requises sur le marché international », ont souligné les conférenciers.
Au cours de cette conférence de presse, le conseil d’administration de l’UNPCB a ainsi affirmé sa détermination à défendre les intérêts des producteurs et à préserver les acquis de la filière cotonnière.

Sans demander aux frondeurs de se départir des « mauvais calculs et des intentions égoïstes, il (le conseil d’administration) les invite par ailleurs à se ressaisir et à rallier les rangs de la majorité pour qu’ensemble, ils relèvent les nombreux et grands défis qui se profilent à l’horizon.

A en croire les conférenciers, une rencontre sollicitée par l’UNPCB auprès de l’APROCOB a été organisée par l’AICB pour examiner les inquiétudes soulevées par les cotonculteurs pour la campagne en cours et proposer éventuellement des solutions.

Il s’agit entre autres de :
- Situer les producteurs sur les causes de la mauvaise campagne agricole 2017-2018 ;
- Trouver une formule pour réduire de moitié les crédits intrants afin de soulager les producteurs (les producteurs supportent une partie et les sociétés cotonnières supportent l’autre partie) ;
- Échelonner le reste du crédit des producteurs de ladite campagne sur 2 à 3 ans ;
- Ne plus mettre en place les intrants qui ont fait l’objet de polémique sur le terrain ; etc.

Si Casimir Gnoumou affirme que le Burkina Faso est passé de la première place des pays producteurs de coton en Afrique à l’avant dernière place, le premier vice-président de l’UNPCB a souligné qu’aucun classement n’est fait pour le moment.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 mars 2018 à 16:28, par tièkadiye En réponse à : Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

    Situer les producteurs sur les causes de la mauvaise campagne agricole 2017-2018 ;
    - Trouver une formule pour réduire de moitié les crédits intrants afin de soulager les producteurs (les producteurs supportent une partie et les sociétés cotonnières supportent l’autre partie) ;
    - Échelonner le reste du crédit des producteurs de ladite campagne sur 2 à 3 ans ;
    - Ne plus mettre en place les intrants qui ont fait l’objet de polémique sur le terrain ; etc.

    Cette dame est b... quoi ! S’en prendre aux frondeurs et reprendre une partie de leur récriminations signifie quoi pour elle. Ensuite, dire qu’aucun classement n’est fait revient à déclarer son ignorance et son inculture. Sans attendre votre classement, on peut en faire à partir des résultats, oui ou non ?
    Pourquoi vous aviez refuser d’autoriser la marche des frondeurs ?
    Quand on a la bouche pleine de farine, on ne peut pas s’amuser à parler.
    Honte à vous madame.

  • Le 22 mars 2018 à 09:13, par Magnifique En réponse à : Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

    Honnêtement je ne sais pas à quel jeu joue ce gouvernement au regard de la gravité de ce sujet sensible qui est la baisse de la production du coton, source de richesse pour le développement de ce pays.
    Moi je m’adresse personnellement à l’autorité de ce pays en lui posant 3 questions :

    1) Pourquoi tout ce bruit qui se passe uniquement dans la zone SOFITEX ?
    2) Pourquoi les autres sociétés sœur (SOCOMA et FASO COTON) n’ont pas connu le même problème ?
    3) Pourquoi la SOFITEX aujourd’hui achète la semence à SOCOMA et à FASO COTON ? et ça, c’est la première fois depuis que SOFITEX existe, sinon c’est SOFITEX qui livre la semence à ces deux unités sœurs.

    Pour répondre à ces 3 questions je dirai l’homme demeure le bourreau de l’homme. Pour être plus explicite l’UNPCB est devenu aujourd’hui le tueur des cotonculteurs. l’UNPCB qui est censée défendre les cotonculteurs se retourne pour les poignarder. ça fait vraiment pitié quand vous rentrer dans certaines familles de cotonculteurs.
    Je reviens pour répondre aux 3 questions que j’ai posé.

    1) Tout ce bruit uniquement dans la zone SOFITEX veut dire simplement qu’il y a eu deal dans la commande des intrants. L’engrais fourni aux producteur est de très mauvaise qualité y’a même pas de doute la dessus. Les pesticides également sont de très mauvaises qualité. Source délégués du personnel SOFITEX ; Les pesticides sont retournés aux magasins SOFITEX pour cause de leur inefficacité, et les délégués ont demandé à la direction SOFITEX l’identité de la personne qui a passé ces commandes. Cela s’est passé sous le nez et la barbe de l’UNPCB qui est bel et bien au courant de cela. Quand ce même UNPCB sort pour dire que baisse de la production est liée à la mauvaise pluviométrie, c’est vraiment des foutaise. nous avons tous suivi les élections du bureau de l’UNPCB ; Une élection manipulée à souhait par la SOFITEX pour porter un illettré à la tête de l’UNPCB qui ne sait même pas écrire son nom et qui doit gérer des milliards en ignorant les état financiers et les écritures comptable. C’est à la limite insultant pour les cotonculteurs.

    2) Les sociétés sœurs SOCOMA et FASO COTON n’ont pas connu les même problèmes parce qu’ils n’ont pas utiliser les mêmes intrants que SOFITEX ; Ils ont acheté des intrants de bonne qualité. Résultat ils ont fait une production record ; n’oublier pas que la zone de l’est et du centre ne sont pas mieux arrosée en pluie plus que les zones de l’ouest, d’où cette condamnation de la pluviométrie ne tient pas.

    3) Pour la première fois depuis que SOFITEX existe qu’elle achète la semence avec ces sociétés sœurs qui n’ont même pas les 1/3 de la production de SOFITEX ; habituellement c’est SOFITEX qui leur livre la semence, mai pour la première fois c’est le contraire. Explication la mauvaise qualité des intrants a jouée sur la qualité de la graine de coton dont le taux de germination est à moins de 40%. Une preuve palpable que les intrants sont de très mauvaise qualité et tout ça sous le nez et la barbe de l’UNPCB, qui joue un jeu allant dans le sens de diviser les producteurs. Cela est dangereux pour l’économie du pays. La saison hivernale avance à grand pas, les producteurs n’ont jusque là pas de repère, le gouvernement reste silencieux, tout ça c’est grave pour l’économie du pays. La crime économique est avérée à la SOFITEX. Qu’est ce que le gouvernement dit ?

  • Le 22 mars 2018 à 09:40, par TAGROU En réponse à : Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

    Mon pauvre Tiékadiyé.
    Ce n’est pas une question de bouche pleine, mais plutôt de bons sens et d’honnêteté.
    Parce que le Burkina, quelles que soient les simulations qui vont être faites par vous ou par d’autres "experts" du coton, même en rêve, ne pourra jamais être avant-dernier dans le classement des pays africains producteurs de coton. En tous cas pas pour cette campagne, comme l’osent l’affirmer sans aucune preuve le révérend pasteur Casimir Gnoumou et sa bande à Bader.
    Pour ce qui est de la marche avortée, il y a lieu de mieux vous renseigner avant de dire du n’importe quoi. Casimir Gnoumou et sa suite veulent marcher au nom de qui, puisqu’ils ne rélèvent d’aucune structure, encore moins de l’UNPCB ?
    Si Tiékadiyé se calme et prend le temps de s’informer au lieu de verser dans le mensonge, il saura que Casimir et sa suite, sachant qu’ils ne peuvent aucunement marcher au nom de l’UNPCB, ont utilisé le nom d’une struture basée dans la province du Tuy.
    Dans ces conditions, ils ne peuvent que marcher là-bas.
    Ne relevant désormais plus d’aucune structure faîtière ,sauf bien sûr celle dont ils ont usurpé le titre, au nom de qui veulent-ils venir marcher à Bobo ?
    Tiékadiyé, dis à on type qu’il est devenu un homme de Dieu. Non seulement il ne produit plus du coton, mais aussi et surtout il doit apprendre à dire la vérité.

    • Le 22 mars 2018 à 13:42, par Magnifique En réponse à : Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

      Mon ami TAGROU je pense qu’il est vraiment temps de sortir dans cette ignominie et cette incurie intellectuelle. Relis ce que tu as écris toi moi même si tu comprends bien le Français. Tu te contredis toi même. Tu t’illustre négativement en essayant de défendre l’indéfendable. Qu’est ce Gnoumou à dit ici qui n’est pas vrai ? Relis moi mon écris. C’est pour te dire que l’UNPCB n’est plus crédible au regard de ces faits et geste contre les cotonculteurs. De la conférence de presse de l’UNPCB on sent réellement de la manipulation dans leur propos. Rien de convainquant. Puisque l’UNPCB est aussi d’accord avec Gnoumou pour le retour du coton CGM ; Mais leur problème majeur c’est le fait que Gnoumou demande le départ du DG de la SOFITEX qui les dérange. ça veut simplement que l’UNPCB est de mèche avec la SOFITEX, puisque c’est la SOFITEX qui a managé les élections pour porter cet illettré à, la tête de la structure. Nous connaissons bien les manœuvres des cadres criminels économique de la SOFITEX. En voyant même la réaction de l’UNPCB on sait très bien que le DG de la SOFITEX y est pour quelque chose. Les informations que j’ai donnée dans mon écris plus haut doit attirer ton attention si tu n’est pas un écervelé. Donc mon ami TAGROU respect toi un peu en évitant de ternir ton image et ta dignité si tu en avais toujours. Bonne compréhension.

  • Le 22 mars 2018 à 09:59, par sandokan En réponse à : Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

    Ce que moi je déplore, c’est l’attitude du Pasteur, serviteur de Christ, qui sait que notre cité n’est pas de ce monde ; car nous sommes dans le monde mais pas du monde, qui sait bien que nous ne devons pas lutter avec acharnement pour nous accrocher aux choses du monde, qui sait très bien que nous devons marcher dans la justice et agir selon tout ce qui est juste mais qui prend la tête de cette fronde sans connaître TOUTE la vérité de ce qui a causé la baisse de la production cotonnière de la campagne passée . Malgré les éléments invoqués, et sans parti pris pour un camp contre un autre, il faut admettre qu’il est difficile d’incriminer la baisse du rendement au champ d’une spéculation donnée à un seul facteur sans s’assurer de la PARFAITE maîtrise de tous les éléments environnementaux et techniques concourant à ce rendement. Pasteur peut-il vraiment démontrer par A+B que les engrais étaient de mauvaise qualité ? S’il ne le peut pas à l’étape actuelle des choses, qu’il fasse appel à la sagesse que l’Esprit de Dieu lui a donné pour nuancer sa démarche et faire beaucoup plus de retenue jusqu’au plein établissement des preuves irréfutables du contraire. Pasteur, vous êtes un enseignant de la Parole de Dieu et vous savez bien que nous ne devons pas faire comme le monde fait (y compris la raisonnement, la démarche etc.). Vous savez que ce qui nous caractérise c’est la repentance envers notre Seigneur mais aussi l’esprit de repentance quand nous nous trompons dans nos rapports avec les autres au quotidien ; et il n’y a pas de honte pour un enfant de Dieu de reconnaître publiquement son tord quand il le faut. Je ne vous condamne pas, je suis trop petit pour ça, je vous invite simplement à entrer en vous-même et à écouter l’Esprit dans ce dossier.

    • Le 22 mars 2018 à 13:57, par Magnifique En réponse à : Baisse de la production cotonnière 2017-2018 : Des cotonculteurs à couteaux tirés

      Monsieur Sandokan, quittez dans ça comme le dit les ivoiriens. Y a même pas de doute sur la très mauvaise qualité des intrants. Et puis ce que je dis ici est vérifiable. Tu vas à la SOFITEX tu trouveras les pesticides de mauvaises qualité retournées par les cotonculteurs dans les magasins SOFITEX ; tu peux le vérifier. Tu peux aussi aller à Banfora il y a au moins 11000 tonnes d’engrais de mauvaises qualité qui sont dans le magasin. Pour illustrer ce que je dis ici est accompagné par l’écrit du DG SOFITEX lui même ordonnant de retirer ces engrais de mauvaise auprès des cotonculteurs. Quelle preuve tu veux encore ? Même un mendiant qui est assis sous un arbre est au courant de cette affaire. Donc quitte dans ça et fais toi une bonne image.

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