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L’Afrique face au racisme (2/3) : Réaffirmer notre l’identité africaine

Publié le lundi 19 mars 2018 à 21h00min

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L’Afrique face au racisme (2/3) : Réaffirmer notre l’identité africaine

La recrudescence du nationalisme en Amérique, en Europe, en Asie et même en Afrique a fait remonter les sentiments xénophobes dont les premières victimes sont le plus souvent, nous les Africains pour multiples raisons.

Dans la première partie de ma réflexion, j’ai argumenté que vu l’antagonisme séculaire entre les mots « blanc » et « noir », leur utilisation pour désigner des ethnicités ne se prêtait pas nécessairement une certaine concorde entre les ethnies humaines. Le vocabulaire « racial », une inexactitude scientifique, se révèle comme un frein à cette harmonie. Après avoir essayé d’embrasser les mots « Noir » et « Nègre », le constat que l’on peut faire est que cela ne nous a point réussi ; l’heure est donc venue de changer de stratégie.

Nous concluions que l’heure était venue de parler d’Africains et d’Européens et non de Noirs et de Blancs puisque l’on ne parle plus de Jaune, ni de Rouge mais plutôt d’Asiatiques et d’Indigènes d’Amérique. Nous convenions que mieux encore qu’un simple changement d’appellation et une mise à jour du vocable, toute l’identité africaine devrait être réaffirmée. Nous traiterons de cela dans cette seconde partie.

De la nécessité d’une nouvelle politique d’authenticité

Dans beaucoup de cultures à travers le monde, le prénom est d’une importance capitale et remplit une fonction qui va bien au-delà de l’évidence qui est de distinguer son porteur parmi les autres. Chez les Romains (antiques), le prénom pouvait véhiculer des informations sur les circonstances de la naissance. Les « Lucius » par exemple étaient souvent nés à l’aube.

Il en est de même chez les Mossé : Yondé (En absence de) : né orphelin
Chez les Mossé encore, les prénoms dynastiques que prennent les chefs traditionnels sont censés placer le règne sous un certain augure : naaba Baogo, Kougri, etc.
Chez les lobi, le prénom peut codifier à la fois le sexe et la position dans la ligne de filiation, premier mal, première femelle, etc. : Sié, Ini, etc.
Le prénom est un élément culturel d’une très grande importance. Il véhicule la langue, l’histoire, la généalogie et même les croyances, et cela, aussi bien en Afrique que partout ailleurs. Amusons-nous donc à retrouver cette culture dans les prénoms suivants :
-  Roch Marc Christian pourrait bien être Français,Allemand ou Juif,
-  Ibrahim Boubacar est, sans aucun doute, Arabe, et
-  Uhuru en définitive n’est ni Arabe, ni Allemand, ni Français, ni Juif !
En réalité, Roch Marc Christian est Burkinabé et Ibrahim Boubacar Malien, Uhuru est Kényan !

Est-il préférable de s’appeler Roch Marc Christian plutôt que Uhuru ? Tous deux sont économistes, l’un est président du Burkina Faso, l’autre du Kenya. Uhuru vient du Swahili et signifie liberté, cette indépendance du Kenya dont présageait son père Jomo. Le fait de se nommer Uhuru n’a en rien freiné l’épanouissement du fils de Jomo.

Mais la question n’est même pas de savoir s’il est préférable de s’appeler Uhuru ou Ibrahim Boubacar ou même Roch Marc Christian, la vraie question, comme le disait l’autre, c’est de savoir si un Français, ou un Juif, ou un Arabe, ou un Allemand ethnique s’appellerait Uhuru ? Oui, faire référence à Mobutu, c’est quand même osé ! Pourtant de la politique d’authenticité de Mobutu, J. Nyerere dira « Mise à part la légitimation de la dictature et l’aberration du nom Zaïre, nous pensons que l’authenticité fut fondamentalement une bonne chose. Mais elle fut une bonne chose portée par un des pires chefs d’État que le continent ait connu. »
En somme, chaque prénom étranger que nous donnons à nos enfants est un clou en plus dans le cercueil de nos cultures, de nos langues. Il est malheureux que les religions importées s’en rendent complices.

Africaniser les religions importées ou s’en débarrasser

L’Afrique est sans conteste, le continent de toutes les religions. N’ayant pas développé de culte religieux organisé et endogène, les Africains ont depuis des siècles, importé leurs religions d’autres contrées. L’ubiquité de l’Islam par exemple est telle que même des personnes instruites dans nos universités sont incapables de voir une culture africaine en dehors de celle islamique. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque lors d’une discussion avec un ami sénégalais, à ma suggestion de bannir les religions importées, il me répondit : « et pour quoi faire ? retourner à l’état de nature ? ». Qu’un compatriote du grand Anta Diop, pensa que l’Afrique n’avait pas de civilisation avant l’arrivée de l’islam, me laissa perplexe. Que dire alors de tous ses royaumes animistes africains, grands centres d’art, de science et de culture qui ont vaillamment résisté à la conquête islamique ? Le Mali, le Ghana, le Mogho, etc.

Mais cela montre bien, la nature sournoise de l’acculturation due à la religion. Les religions, révélées ou non ne sont en fait que des extensions de la culture d’un peuple. Les croyances et les dieux d’un peuple font entièrement partir de sa culture. À ce titre, il n’existe pas vraiment de religion universelle :
Si le christianisme avait été inventé en Afrique de l’Ouest, le pain et le vin ne représenteraient certainement rien dans cette religion.
Si l’islam avait vu le jour au pôle Nord, le jeûne du ramadan ne se ferait point du lever au coucher du soleil puisqu’il s’y passe six mois entre les deux événements.
L’exportation ou l’importation de ces religions en l’état, sans y adapter la partie qui puise dans les rites, coutumes, pratiques et traditions locales, représente un reniement de la culture des autres, un génocide culturel.

Pourquoi l’iman et le prêtre ne baptisent-ils pas Noaga, ou Poko ? Rien, dans le dogme aussi bien chrétien qu’islamique ne l’empêche !
Qu’est-ce qui empêche Kougri (Pierre) d’être un bon chrétien ? À l’origine, le nom en araméen est Kephas ! (1). C’est dire que les Pierre, Peter, Piotr, Pierce, Pedro, ne sont que des traductions. En quoi, donc, la traduction française ou anglaise ou espagnole est-elle meilleure que celle qui est en mooré, dioula, fulfulde ou dagara ? Si une divinité quelconque avait voulu que nous nous appelions tous comme Aboubacar ou Ibrahim, ne nous aurait-elle pas tous donné l’arabe comme langue ? Or, notre planète regorge de langues. N’est-ce pas s’opposer à la volonté des dieux que de rejeter et laisser mourir la langue et la culture qu’ils nous ont données ? N’est-ce pas là enfuir au sol les talents que nous avons reçus ? (2)

Pourquoi continuer à célébrer la messe chez nous avec du vin importé le plus souvent d’Europe ? À l’époque coloniale, l’objectif était d’asseoir une domination à la fois économique et culturelle. Que Rome continue de perpétrer cette aberration, démontre que peu de leçons ont été tirées du rôle néfaste qu’elle a joué aussi bien pendant la traite des Africains que pendant la colonisation, car aujourd’hui, c’est d’un génocide culturel dont elle se rend coupable ! L’Islam pourrait être jugé pire en la matière, elle qui va jusqu’à refuser la traduction de ses textes saints en langue vernaculaire. Partant du principe que toutes les langues vivantes évoluent dans le temps, il est tout de même ahurissant que l’on se refuse à faire transcrire et traduire par des experts des textes écrits depuis le septième siècle ! Allez donc lire un texte en ancien français et voyez si vous y comprenez grand-chose ! Juste une phrase : « A halte voiz, prist li pedre a crider » ! Cette phrase, tirée de la « Vie de saint Alexis », date à peine du 11ème siècle ! En français contemporain, cela donne « Le père se mit à crier à haute voix ». L’effet que cela vous fait de lire cette phrase en français médiéval, est sans doute le même que cela fait de lire des versets du Coran en arabe du 7ème siècle, aussi bien aux Arabes eux-mêmes, qu’aux non arabes ! Il n’est donc pas étonnant qu’en l’absence de transcription et de traduction non seulement en arabe contemporain mais aussi et surtout en d’autres langues, que chacun fabrique sans traduction, résultant donc aux interprétations dites « extrémistes » que nous connaissons. La vérité est simplement que, en l’absence de cette transcription et traduction officielle, toutes les interprétations sont valides à défaut du contraire. Il est donc temps pour le monde islamique d’arrêter de nous rabâcher les oreilles après chaque attaque terroriste avec des jérémiades sur le « vrai » Islam or la « vraie » interprétation des textes, et d’attaquer le taureau par les cornes en pourvoyant des transcriptions, traductions et même interprétations officielles des textes.

Pour nous, aucune superstition religieuse n’est supérieure à l’autre. En réalité, celui qui immole son poulet avec des incantations n’a rien à envier à celui qui sacrifie du pain, du vin ou un agneau avec d’autres incantations. Tous sacrifient à une entité dont nul ne saurait prouver l’existence ou la non-existence.

À chacun ses croyances. L’impérialisme n’est pas seulement politique et économique, il est aussi culturel, religieux ! On ne voit pas les bouddhistes ou les indouistes arpenter la terre pour convertir les gens. On ne voit pas non plus le grand prêtre traditionnel de mon village, ni le rabbin arpenter la place du marché pour répandre sa nouvelle, bonne ou mauvaise !

Sauver nos langues pendant qu’il est encore temps

Emmanuel Macron, qui n’est pas venu nous donner des leçons à Ouagadougou, n’a pourtant pas manqué de continuer l’œuvre ignoble de sabotage culturel commencée sous la colonisation en nous invitant à faire nôtre la langue française (3). Il n’y a pas si longtemps de cela, des enfants du primaire et du secondaire devaient subir l’humiliation de porter une journée entière un gros os autour du cou. Leur seul manquement : s’être exprimé en langue indigène dans l’enceinte de l’école !
Non, monsieur le président, nous ne sommes pas français. Nous avons nos propres langues qui ne sont pas pires que le français. Quel intérêt avons-nous à parler français ? Aucun !

Le téléphone « parle » Lobiri, ou Djan, l’internet transmettra certainement nos emails en Dioula, et nous pourrons créer nos sites internet en Dagara. Vraiment, que gagnons nous à parler français ?

En Tanzanie, le Swahili est la langue d’enseignement au primaire. Il est utilisé dans le commerce, dans les basses cours de justice et même au parlement. Pourtant J. Nyerere qui a introduit cela quoique son pays compte plus d’une centaine de langues n’est pas Swahili. Même la BBC parle Swahili ! L’Anglais en Tanzanie n’est utilisé que pour l’enseignement secondaire et universitaire, la diplomatie et les hautes cours de justice. Au Burkina, cependant,il n’y a pas si longtemps, un procès a dû être ajourné par manque de traducteur !

On peut facilement deviner les avantages que cela procure de commencer son cursus scolaire dans sa langue maternelle ou au moins dans une langue que l’on maîtrise déjà ! Quels approfondissements peut-on apporter aux programmes du primaire si les écoliers ne devaient pas passer autant de temps à apprendre une langue étrangère ? En fait, la recherche scientifique dans le domaine reconnaît plusieurs avantages à suivre son cursus scolaire dans sa langue maternelle, et c’est pourquoi l’UNESCO recommande cela depuis 1953 (4) !

C’est cela qui se fait dans tous ces pays qui commencent à émerger en Asie. Ceux qui travaillent avec des Indiens vous diront que certains ingénieurs chevronnés n’ont qu’une maîtrise passable de l’anglais. Cela n’empêche en rien qu’ils soient de bons ingénieurs. Les ingénieurs burkinabè auront sans doute beaucoup plus de succès une fois qu’ils commenceront à penser en Mooré ou en Dioula pour résoudre des problèmes locaux. Je ne pourrais vous dire, si le fait de penser en français (au Burkina), nous conduit inconsciemment à trouver des solutions à nos problèmes qui sont plus adaptées à la France qu’au Burkina-Faso ! La recherche scientifique en tout cas, semble s’accorder pour dire quel’enseignement en langue vernaculaire permet le développement d’une meilleure façon de penser (5, 6, 7). Pour Mr. E. Macron, le président qui s’est entouré d’expert, et qui annonce la fin de la « politique africaine de la France », le moins que nous puissions dire ici, c’est que les intérêts de la France ont été, sur cette question, mis en avant, contre l’avis des experts, et contre les intérêts des Africains ! Ce n’est pas un bon départ, Mr. E. Macron : les langues que vous devez nous encourager à faire notre, devraient être les nôtres, pas la vôtre ! Vous avez manqué une belle occasion de nous montrer votre franchise, base de ce nouveau départ.

Valoriser nos us et coutumes, notre art, notre histoire

Les colons sont arrivés chez nous convaincus qu’ils venaient nous porter la civilisation. Il n’est donc pas étonnant qu’ils aient refusé de reconnaître nos institutions, nos us et nos coutumes, preuves palpables d’une civilisation vibrante : on ne peut pas civiliser celui-là qui l’est déjà ! En exemple, chez les Mossé, c’est le PugPusum (PPS) qui célèbre le mariage depuis que le monde est monde sans doute. Le colon a pourtant refusé de reconnaître ce mariage, pour nous imposer celui qui est célébré devant le maire, dans une cérémonie qui n’a aucun sens pour aucun moaga, lobi, birifor et quelque autre peuple de notre pays. Cependant, cela fait 57 ans que le colon est parti, et nous-mêmes les burkinabè, continuons, comme le colon avant nous, à refuser de reconnaître le PPS comme un acte valide de l’état civil ! Quand commencerons-nous à assumer notre indépendance en intégrant nos propres institutions dans l’État moderne ?

La révolution d’août 83 avait reconnu le besoin de revaloriser notre culture par la Semaine Nationale de la Culture (SNC). Une initiative louable, mais force est de reconnaître que le potentiel de la SNC reste largement inexploité : la SNC n’a pas su quitter le cadre restreint de la foire touristique biennale pour s’insérer dans la vie de tous les jours des Burkinabè. Où sont les écoles de danse qui apprennent à nos enfants ces mêmes danses dans lesquelles nous compétitions lors de la SNC ? Où sont les gymnases de lutte traditionnelle ? Où sont les champs de tir d’archerie ? Où sont les écoles d’apprentissage du balafon, du kundé, du Djembé, etc.? Où est l’art martial burkinabè qui fait la synthèse de nos différents sports de combat ? Un art comme le Taekwondo coréen, quoique ayant des racines anciennes, n’a été formalisé qu’à partir de 1955 par le général Choi. Mettre ensemble des parades et des attaques pour constituer un art martial national est une chose à la portée de toutes les nations. La capoeira brésilienne tire la plupart de ses techniques dans les arts martiaux et les danses acrobatiques africaines. Pourtant, c’est au Brésil et non en Afrique qu’elle fut mise au point !Il y a donc beaucoup à faire ou à refaire dans le domaine des sports et de la culture. C’est peut-être l’occasion de se poser des questions sur le mandat de Tahirou Barry, qui, quoique portant des critiques acerbes au gouvernement qu’il a quitté, ne semble pas lui-même avoir été à la hauteur de nos attentes. Comment peut-on échouer dans une mission et prétendre à de plus grandes missions ? Quel impact positif T. Barry a-t-il fait dans les domaines cités ci-haut ? Dans le domaine de l’archéologie par exemple, le temps presse d’autant que, avec le désordre presque total que nous connaissons dans le domaine des mines, le pays entier est bêché du nord au sud et d’est en ouest sans que personne ne prenne les précautions nécessaires à la protection des vestiges archéologiques. Nous risquons vraiment de nous retrouver sans histoire si nous n’y prenons garde. Cela ne ferait point honneur à la mémoire de Joseph Ki-Zerbo. Des mesures de protections de notre histoire n’étaient-elles pas plus appropriées que certaines actions populistes telles le mémorial Thomas Sankara ?

Les Africains doivent être beaucoup plus fiers de leur culture, de leurs sports. Au Sénégal, la lutte traditionnelle sénégalaise est un sport national très prisé de la population. Voici un sport national qui a passé même l’étape de la professionnalisation. Les grands lutteurs sénégalais sont de véritables vedettes nationales ! Là encore, ce sport n’a pas su franchir les frontières du Sénégal et certains commencent même à vouloir lui apporter de la compétition en introduisant la lutte sumo.

Conclusion

Ce n’est pas un hasard si le colon, a préféré nous imposer sa langue : c’est non seulement pour nous imposer sa culture, mais aussi et surtout mieux asseoir sa domination, en contrôlant jusqu’à notre façon de penser ! Nous éviterons d’entrer dans le débat contemporain d’appropriation culturelle, qui fait rage aux USA, en Angleterre et dans d’autres pays avec des minorités non-négligeables d’Africains, qui voient l’utilisation d’élément de la culture africaine par la majorité caucasienne, comme un « vol ». Nous notons simplement que nous n’en finirons jamais si nous retournons le débat dans l’autre sens : des Africains qui utilisent des éléments culturels caucasiens : religions, prénoms, langues, vêtements, nourritures, musique, instruments de musique, etc.

La colonisation a toujours été une question de puissance, de supériorité culturelle, religieuse et linguistique. C’est pourquoi, tant que nous n’aurons pas brisé notre dépendance culturelle, linguistique et religieuse, nous resterons des colonisés, même si nous sommes administrativement indépendants : nous resterons volontairement serviles, et ne forcerons ni respect ni admiration de personne. Après tout, existe-t-il pire dénigrement de soi-même, que d’abandonner son prénom, sa langue, sa religion, sa culture pour adopter celle d’autrui ?

Koudraogo Ouedraogo
Blog : http://burkinafache2015.wordpress.com
Membre, Faso 2020 : http://faso2020.org


Références :
(1) Wikipedia, « Peter (givenname) », <https://en.wikipedia.org/wiki/Peter...> , version du 14 May 2017
(2) La Bible, La parabole des talents,https://www.societebiblique.com/lire-la-bible/matthieu/25.14-30/
(3) JeuneAfrique, Le discoursd’Emmanuel Macron à Ouagadougou , http://www.jeuneafrique.com/497596/politique/document-le-discours-demmanuel-macron-a-ougadougou/ , 28 novembre 2017

(4) UNESCO (1953). The use of the vernacularlanguages in education. Monographs on Foundations of Education, No. 8. Paris : UNESCO, <http://unesdoc.unesco.org/images/00...>
(5) Bialystok, E. (2001). Bilingualism in development : Language, literacy, and cognition. Cambridge : Cambridge University Press.
(6) Cummins, J. (2000). Language, power and pedagogy. Clevedon, UK : Multilingual Matters.
(7) King, K., & Mackey, A. (2007). The bilingual edge : Why, when, and how to teach your child a second language. New York : Collins.

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