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Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

Publié le vendredi 16 mars 2018 à 23h55min

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Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

La vie ne lui a pas fait de cadeau, mais Améyo Marie Gnamakou a su garder la tête haute. Femme entreprenante, audacieuse, cette restauratrice togolaise force aujourd’hui le respect au pays des Hommes intègres.

Améyo Marie Gnamakou a vu le jour en 1959 à Zion, un village du Togo. A peine âgée de 4ans, elle perd sa mère des suites de maladie. Vu son jeune âge, elle est confiée à l’une de ses tantes paternelles. C’est le début d’une vie faite de douleur et de tristesse. L’adolescence passée, elle décide de prendre sa vie en main loin de sa tante. En mai 1979, elle arrive pour la première fois en Haute-Volta, actuel Burkina Faso, avec pour seul bagage un petit sac contenant le strict minimum. Elle n’a que 20 ans.

Pour subvenir à ses besoins, elle se met très vite à la cuisine au quartier Zangoetin de Ouagadougou. Cette première expérience en terre inconnue n’a pas été un long fleuve tranquille. « J’ai eu d’énormes problèmes avec les autres restaurateurs. Impuissante, j’ai replié bagages et je suis rentrée au pays ». Quatre ans, c’est le temps qu’elle passe auprès des siens avant de tenter une seconde fois l’aventure au « pays des hommes intègres » ; et ce, avec une nouvelle perspective.

Elle se reconvertit dans la commercialisation d’articles, tels que les pagnes, une affaire qui prospère dans son pays natal. Pour écouler ses marchandises, elle faisait la navette entre Koudougou et Yako. Cette activité, qu’elle jugeait pourtant rentable, n’a pas fait long feu.

Dame Gnamakou ne désespère pas pour autant. Mieux, elle se lance de nouveau dans ce qu’elle sait faire le mieux, la cuisine. Cette fois-ci, elle quitte Zangoetin pour le quartier Pag-la-yiri. Là encore, elle a bravé des difficultés avant de se faire une place dans la préparation du dokounou, Un mélange d’amidon de maïs et de manioc fermenté cuit à la vapeur.

A ses débuts, elle n’était pas un cordon bleu. « C’est une généreuse compatriote qui m’a appris à faire le dokounou », a-t-elle avoué. Cette recette accompagnée de poisson, de sauce tomate, d’un délicieux « piment noir », est beaucoup prisée par les élèves du Lycée Saint Joseph.

De bouche à oreille, Gnamakou Améyo Marie communément appelée « Marie » va très vite devenir célèbre. Dans son modeste restaurant se bousculent de nombreux clients. La confiance que ces derniers lui portent est sans doute due à l’hygiène qu’elle s’attèle à bien respecter. « Contrairement à certaines, je n’achète pas les tomates et les piments pourris. Aussi, je fais ma cuisine devant mes clients », soutient-elle.
En plus de sa spécialité, elle propose divers menus lors des grandes cérémonies telles que les mariages et baptêmes. Pour l’instant, elle se sent à l’aise dans le domaine culinaire si bien qu’elle y consacre tout son temps. Toutefois, elle trouve du temps pour participer aux activités de son église. A la question de savoir comment marchent ses affaires, elle répond, un sourire aux lèvres : « ça marche comme-ci comme-ça, mais j’arrive à m’en sortir ».

Sa réussite, elle la doit également à ses trois filles qui au quotidien l’aident dans son business. Il s’agit notamment de Akpaloo Mawusi Yama Yolande, Mme Kafando Rachidatou et Adabla Ami-Marina âgées respectivement de 37, 30 et 21 ans. « Mes relations amoureuses avec les pères de mes enfants n’ont pas marché, pourtant j’ai tout essayé », confie-t-elle, avec un pincement au cœur. Et si son visage s’illumine quand elle parle de son restaurant, il s’assombrit quand il s’agit d’évoquer les difficultés notamment le manque de personnel. Lire la suite sur Yenenga

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 mars 2018 à 13:48, par OUEDRO En réponse à : Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

    J’apprécie vraiment le dankounou de cette dame. Surtout pour l’hygiène et la qualité. Parlant de qualité je lui tire mon chapeau parce que issu d’une famille dont la branche maternelle a ses attaches au Ghana j’en sais un peu quelque chose. La seule chose que je déplore et qui m’a contraint à ne plus passer commande chaque soir c’est la cuisson à la vapeur faite dans des emballages plastiques. Imaginez la pâte dans des sachets cuite à la vapeur !!!! Pour la santé ce n’est pas recommandé. Je souhaite que cette dame utilise le papier alu à la place du plastique pour préserver la santé de ses clients.

    • Le 17 mars 2018 à 16:26, par jan jan En réponse à : Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

      OUEDRO, même le papier aluminium n’est pas recommandé pour les cuissons vapeur, car il y a un transfert des particules d’aluminium dans la nourriture, ce qui est vivement recommandé c’est le retour à l’utilisation de feuilles naturelles dites feuilles d’attiéké ou de colas. Son utilisation tant à disparaître même dans les pays côtiers d’où cette feuille est originaire au profit des sachets plastiques, ce qui est grave car l’utilisation de la matière plastique avec la chaleur est nuisible pour la santé.
      OUEDRO, peux-tu me donner la nouvelle adresse de son resto, c’est son ancienne adresse à Zamgeotin que je connaissais. Merci

    • Le 10 mai 2023 à 23:43, par Okpeolowa En réponse à : Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

      Le papier aluminium ne marche pas je crois le mieux c’est la feuille de banane qui est relativement difficile à avoir en grande quantité et difficile à emballer pour certains le sachet est l’option la plus facile et économique mais mauvais pour la santé

  • Le 17 mars 2018 à 16:18, par jan jan En réponse à : Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

    Bonjour, on peut avoir l’adresse actuel de son restaurant ??

  • Le 17 mars 2018 à 18:04, par Ouedro En réponse à : Zoom sur Améyo Marie Gnamakou, la reine de Dokounou

    Effectivement, il semble que le papier alu a aussi des effets. J’ai le numéro de commande mais comme nous sommes sur un forum public difficile de le communiquer. L’emplacement que je connais mais qui date de 3 à 4 ans : sur la nouvelle voie bitumée longeant le mur nord de st Joseph. Dans le deuxième ou troisième six mètres à droite en venant de bassawarga. Bravo et courage à la dame pour son sens des affaires

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