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Electricité : La SONABEL échange avec les représentants des OSC sur la gestion de la pointe 2018

Publié le lundi 12 mars 2018 à 23h49min

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Electricité : La SONABEL échange avec les représentants des OSC sur la gestion de la pointe 2018

La Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) a convié les représentants des Organisations de la société civile (OSC), ce lundi 12 mars 2018, pour échanger sur la gestion de la pointe 2018. Le directeur général de la SONABEL, François De Salle Ouédraogo, a présidé cette rencontre.

« La pointe, dans le jargon des électriciens, correspond au moment où la demande en énergie électrique est la plus élevée de l’année. Cette période met en alerte maximale tout le personnel et plus spécifiquement le personnel technique qui veille au grain, car au même moment, les machines subissent l’effet conjugué de la forte sollicitation et de la chaleur ambiante », a expliqué le directeur général de la SONABEL, François De Salle Ouédraogo.

C’est une raison qui a poussé la direction générale de la SONABEL à échanger avec les représentants des Organisations de la société civile (OSC) sur la situation de la fourniture d’électricité et leur annoncer les mesures qui ont été prises pour y faire face.

Situation actuelle

Selon François De Salle Ouédraogo, la SONABEL connaît toujours un déficit malgré la réhabilitation de 5 groupes thermiques qui ont permis d’avoir une puissance additionnelle de 30 MW. L’augmentation du niveau d’importation d’énergie de la Côte d’Ivoire depuis 2017 avec une puissance de 70 MW n’arrive toujours pas à répondre à la demande.

Les travaux du projet d’interconnexion Bolgatanga-Ouagadougou dans le cadre de la gestion de la pointe 2018 ne vont plus respecter le délai de départ, car du côté du Ghana, le chantier est en cours, a indiqué le directeur général de la SONABEL. Il a rappelé que ce projet devrait contribuer à satisfaire 25% de la demande actuelle d’énergie du Burkina Faso. « Concrètement, il devait augmenter l’offre de puissance de la SONABEL de 100 MW », a-t-il précisé.

La faible pluviométrie enregistrée en 2017 donne un coup dur à la gestion de la pointe 2018, car les barrages ne sont pas remplis.

En ce qui concerne l’apport de la centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli, la SONABEL précise qu’il ne sera perceptible que dans la journée.
« Malgré les investissements consentis par l’Etat, le sous-secteur de l’électricité est confronté à un déséquilibre persistant entre l’offre d’énergie et une demande de plus en plus forte dont le taux de croissance annuel est d’environ 13% », a déploré la direction générale de la nationale d’électricité burkinabè. Actuellement, la puissance totale disponible en période de pointe est de 300 MW contre une demande de 350 MW. « Ce qui donne un déficit de 50 MW pour la pointe de 2018 », a indiqué François De Salle Ouédraogo.

Les dispositions prises

Face à cette situation, la SONABEL a pris les dispositions suivantes :
-  Lancer une campagne de communication sur le déficit prévisionnel, l’efficacité énergétique et la maîtrise de l’énergie ;
-  Sécuriser l’approvisionnement des centrales en combustibles ;
-  Sécuriser et fiabiliser les réseaux de transport et de distribution ;
-  Coopérer avec certains auto-producteurs.
A en croire les responsables de la SONABEL, la coopération avec les auto-producteurs a consisté à échanger avec les miniers et les cimentiers pour minimiser le déficit en cette période. Ils peuvent produire leur propre courant, c’est pourquoi la SONABEL leur a demandé de quitter le réseau en cette période de pointe. « Si ces producteurs qui sont raccordés au réseau SONABEL s’effacent pendant les périodes critiques, cela nous permettra de disposer d’une vingtaine de MW qui peuvent être mis à profit pour juguler le déficit », a déclaré François De Salle Ouédraogo.
Toutefois, la SONABEL a invité ses interlocuteurs du jour à avoir tout simplement des réflexes d’économie d’énergie qui vont permettre d’économiser « quelques précieux MW ».

Au sortir de cette rencontre, les représentants des OSC sont restés sur leur soif. « On est obligé d’accepter ce qu’ils ont dit parce que techniquement, ce n’est pas de leur faute », a affirmé le représentant du Mouvement citoyen pour l’ancrage de la démocratie (MOCAD), Rahouf Bayiré. Cependant, il demande à la SONABEL d’aller au-delà des discours techniques et prendre des mesures fortes pour répondre aux besoins de la population. Quant à Rakieta Zoungrana, membre de l’Aube du Faso, elle est plutôt sceptique. « Je ne suis pas 100% satisfaite parce que je me dis qu’à chaque année, c’est le même refrain. Certes des efforts ont été faits mais je pense qu’ils peuvent mieux faire », a-t-elle confié.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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