LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

African Women Leaders : L’entreprenariat communautaire comme solution de développement durable pour la femme !

Publié le mardi 6 mars 2018 à 23h49min

PARTAGER :                          
African Women Leaders : L’entreprenariat communautaire comme solution de développement durable pour la femme !

L’association African Women Leaders a, par une conférence de presse, lancé, ce samedi, 3 mars 2018 à Ouagadougou, son programme d’activités de l’année 2018, ficélées autour de trois grands axes à savoir, des ateliers de formation et de renforcement de capacités, une course cycliste féminine et le lancement d’un projet dénommé « Moussoro ».

Tout comme les années antérieures, et ce, depuis sa création en 2015, African Women Leaders (AWL) est dans une offensive de lutte contre la pauvreté, notamment dans le milieu féminin. Pour l’année 2018, un cocktail d’activités articulées autour d’ateliers de formation, une course cycliste féminine et l’opérationnalisation d’un projet dénommé « Moussoro ».

Ainsi, dès le 10 mars 2018, aura lieu la course cycliste féminine, « activité sportive instaurée pour magnifier la femme battante et entreprenante, à l’image de celles qui sont constituées en association pour mener des activités rémunératrices de revenus ». Si cette activité a toujours fait partie intégrante des actions de l’association, l’édition 2018, la 3ème, connaît des innovations par l’intégration des jeunes filles de 14 à 17 ans et prend désormais pour dénomination « La Pédale de l’Espoir » (au lieu de « AWL Tour »). La compétition va se dérouler sur l’avenue de l’Entente et a pour partenaires, la Fédération burkinabè de cyclisme et le ministère des sports et des loisirs. « La course cycliste n’est pas la principale activité, c’est plutôt le renforcement des capacités des organisations féminines … », a relevé la secrétaire générale de AWL, Amina Salembéré.

Selon ses explications, l’idée ici est de valoriser l’esprit de combattivité des femmes et rappeler les valeurs qui ont prévalu à l’instauration du 8-Mars (Journée internationale de la Femme, ndlr). Contrairement aux deux premières éditions, qui ont regroupé uniquement des participantes venant d’associations féminines des arrondissements de Ouagadougou, l’édition 2018 va intégrer les jeunes filles des établissements scolaires de la ville de Ouagadougou. Cette innovation vise à inculquer et promouvoir ‘’l’esprit’’ de combattivité auprès de cette catégorie et les meilleures bénéficieront de l’accompagnement de la Fédération burkinabè de cyclisme et de l’appui de AWL sur le plan scolaire.

La présidente d’African Women Leaders, Hermanne Coulibaly, entourée de la chargée des finances, Marina Lamien (à sa droite) et de la secrétaire générale, Amina Salembéré (à sa gauche).

Les ateliers de formation, qui s’étalent sur toute l’année, constituent une action majeure de l’association African Women Leaders. Ils visent à renforcer les connaissances des associations féminines en matière de leadership, de gestion d’activités génératrices de revenus et d’idées d’entreprise. AWL contribue, de ce fait, à restructurer les organisations féminines, les assiste et les encadre selon leur vocation. « La Croix-Rouge a été accompagnée à travers deux projets, en 2016 et 2017 ; un projet Karité et un projet d’activités rémunératrices de revenus à Sapouy et à Léo », confie la présidente d’AWL, Mme Coulibaly, revenant sur quelques actions-phares de l’association. Elle est convaincue que les associations de femmes ont du savoir-faire et des compétences avérées. « Il suffit donc de les encadrer et les mettre en confiance », souligne-t-elle, précisant au passage que l’organisation mène auprès du ministère de la promotion de la femme notamment, des actions de plaidoyer en faveur des organisations de femmes.

Dans le même ordre d’idée, et en collaboration avec NSO Burkina et WSS Burkina, AWL met en œuvre dans des communes pays, un projet de valorisation des initiatives entrepreneuriales féminines du secteur informel et rural dénommé Projet d’implication des Femmes dans les le développement à travers les communes. « Ledit projet se fixe pour ambitions de renforcer les activités socio-économiques de 1000 femmes reparties dans douze communes du Burkina Faso (choisies sur la base des indices de pauvreté donnés par l’INDS). Le projet qui a démarré en 2017, opte pour l’entreprenariat communautaire qui se présente comme solution de développement durable pour la femme. La promotion de la position économique et sociale de la femme tiendra compte du rôle central grandissant qu’elle est appelée à jouer, d’une part en milieu rural face à l’émigration de la population masculine vers la ville et en milieu urbain, d’autre part pour seconder l’homme (frère, père, époux) frappé soit par le chômage soit par l’insuffisance des revenus face au coût de la vie », a noté dans la déclaration liminaire, la chargée des finances de African Women Leaders, Marina Lamien. « Avec un petit plus, les femmes pourront faire des merveilles », a soutenu la présidente de l’association, Hermanne Coulibaly.

Quant au dernier axe d’activités, le projet « Moussoro » (foulard en langue nationale dioula), il se veut un déploiement de la vocation même de African Women Leaders qui consiste à faire de la promotion de la femme et de la quête de l’équité dans les questions du genre, son cheval de bataille. « Moussoro » va donc servir de canal de déploiement en matière d’informations et un créneau de formation des femmes dans les contrées du pays. Dans ce volet, les femmes seront, entre autres, initiées à l’usage des technologies de l’information et de la communication (ne serait-ce qu’à apprendre à mieux utiliser des téléphones-portables).

Selon la présidente de l’association, ce projet est donc un moyen de sensibilisation des citoyens sur les questions de discrimination liées au genre et aux conséquences des violences conjugales. ‘’La première phase du projet consistera en la mise en place d’un Magazine numérique intitulé Moussoro. Cette plateforme numérique servira de cadre de partage d’expériences et de promotion des lois et ratifications en faveur des femmes, notamment sur les questions de discrimination. L’ambition de l’association est d’utiliser ce journal comme moyen de communication pour réduire un tant soit peu, l’ampleur des maux dont est victime la gent féminine.

En effet, les violences conjugales, les mariages précoces et le manque d’éducation sexuelle adaptée constituent aujourd’hui un frein à une autonomisation réelle des femmes. Il permettra de combler le manque de communication et d’outils adaptés qui ne permettent pas aux femmes de se départir du poids des traditions et des stéréotypes ’’, a indiqué la présidente de l’AWL, Hermanne Coulibaly avant de préciser que les questions de langues sont également prises en compte dans cette initiative.

Pour rappel, African Women Leaders a pour domaines d’intervention, la lutte contre la pauvreté, la promotion féminine, la protection de l’environnement et l’aide à la création d’emplois pour jeunes. L’organisation travaille avec plus d’une cinquantaine d’associations de la ville de Ouagadougou et dans deux villages de la commune de Boussé (dans le plateau central) et compte, dans un futur immédiat, étendre ses actions à plusieurs autres communes rurales du pays.

OL
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique