Procès du putsch du CND : Des OSC rejettent tout compromis judiciaire
Deux années et demie après la tentative de putsch de septembre 2015 ayant occasionné quinze (15) morts et de nombreux blessés, le jugement au fond de l’affaire « Ministère public contre le Général DIENDERE Gilbert et 83 autres », qui s’est ouvert le mardi 27 février 2018, marque une étape importante dans la lutte du peuple burkinabè contre l’impunité des crimes de sang.
Partie prenante de cette lutte et constamment engagées aux côtés de notre peuple, nos organisations saluent l’ouverture effective de ce procès, dont la tenue et la conduite apparaissent comme un test grandeur nature de crédibilité de notre système judiciaire, de ses acteurs et de sa capacité à rendre justice à notre peuple.
Notre conviction demeure que sans justice, il n’est point d’égalité devant la loi et que sans vérité et justice, il n’est point de réconciliation nationale véritable qui vaille, ni ne tienne.
Aussi, en vue d’aller plus en avant dans la quête de vérité et de justice pour les victimes de crimes de sang en général et du putsch du 15 septembre 2015 en particulier,
NOUS, signataires du présent appel :
réitérons notre soutien aux familles des victimes du putsch de septembre 2015, ainsi qu’aux blessés ;
réaffirmons notre attachement à la lutte contre l’impunité et pour un jugement sérieux et sans concession des auteurs de crimes de sang et de crimes économiques dans notre pays ;
interpellons la justice, afin que tout soit mis en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur les crimes et délits commis lors du putsch et que tous les auteurs et commanditaires soient condamnés à la hauteur de leur forfait ;
affirmons notre attachement au respect des règles et principes, nécessaires et indispensables à une bonne administration de la justice en général et à une bonne conduite du présent procès en particulier ;
appelons à la vigilance et à la mobilisation des forces démocratiques, patriotiques et révolutionnaires du Burkina, pour faire échec à tout plan tendant à empêcher la tenue et le bon déroulement du présent procès ;
rejetons tout appel à un compromis judiciaire au nom d’une prétendue réconciliation nationale, sans vérité ni justice ;
souhaitons vivement que le jugement au fond de l’affaire « Ministère public contre le Général DIENDERE Gilbert et 83 autres », ouvert le 27 février 2018, marque le début de la fin de la longue culture d’impunité entretenue par les régimes successifs de notre pays.
• NON à l’impunité des crimes de sang !
• Vérité et justice pour les victimes du coup d’Etat de septembre 2015 !
• Vérité et justice pour toutes les victimes de crimes de sang restés jusqu’ici impunis !
Fait à Ouagadougou, le 27 février 2018
ONT SIGNE
Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)
Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B)
Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC)
Front de Renforcement de la Citoyenneté (FRC)
Réseau d’Action sur les Armes Légères en Afrique de l’Ouest - section du Burkina (RASALAO-Burkina)
Coalition Burkinabè des Défenseurs des Droits Humains (CBDDH)
Comité de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection Populaire (CDAIP)
Coalition des Associations pour la Défense du Droit au Logement (CADDL)
Association Kébayina des Femmes du Burkina
Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina (ODJ)
Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB)
Association des Elèves du Secondaire de Ouagadougou (AESO)
Association des Journalistes du Burkina (AJB)
Syndicat National des Artistes Musiciens du Burkina (SYNAMUB)
Vos commentaires
1. Le 1er mars 2018 à 19:20, par Yako En réponse à : Appel à l’ occasion du jugement au fond De l’affaire « ministère public contre le général Diendéré Gilbert et 83 autres »
Mes amis je ne vois pas l’opportunité de cet appel à moins que le but ne soit autre.Sinon que la justice suit son cours.Appels et contre-appels nuisent à la sérénité du procès.De tout façon la justice ne tranche pas en fonction des humeurs de la rue.
Finie la récréation !
Le 1er mars 2018 à 23:15, par Foronto En réponse à : Appel à l’ occasion du jugement au fond De l’affaire « ministère public contre le général Diendéré Gilbert et 83 autres »
"Yako", si tu roupille sous les jupons de ta go, ce n’est pas le cas des burkinabé conscients des enjeux liés à ce procès. Où en est-on avec le jugement des dignitaires du régime Compaoré par la fameuse Haute Cour de Justice ? Si c’est ce qu’on veut nous servir ces "début-suspension" du procès du putsch, ça ne passera pas ! Ah, là, jamais ! Alors, mon cher Yako, quand on n’est pas suffisamment intelligent pour comprendre une situation, on va boire sa Brakina et aller dormir, au lieu de vouloir jouer au petit donneur de leçons. Tchrrr !
Le 2 mars 2018 à 09:11, par Martine En réponse à : Appel à l’ occasion du jugement au fond De l’affaire « ministère public contre le général Diendéré Gilbert et 83 autres »
Mr Yako, le vœu machiavélique de toi et tes amis de la NAFA et du CDP ne passera pas. Tu te réjouis de la suspension du procès, mais sache qu’avec qu’il reprendra et ira jusqu’au bout. Des gens sont morts dans ce putsch et il faut qu’il y ait justice, et il est bon qu’on le réaffirme haut et fort, comme le font ces OSC. N’en déplaise à des gens comme toi.
2. Le 1er mars 2018 à 23:38, par Parent de victime En réponse à : Appel à l’ occasion du jugement au fond De l’affaire « ministère public contre le général Diendéré Gilbert et 83 autres »
Merci pour cette déclaration. Il faut en effet être vigilant. Deux ans et demi,ça suffit pour nous les parents des victimes. Pourquoi on suspend le procès ? C’est la Justice qui risque de brûler le Burkina. On dit que la Justice suit son cours. Elle a démarré pour le dossier actuel et pourquoi on suspend encore ? On est fatigué maintenant.
3. Le 2 mars 2018 à 09:04, par Le Juste En réponse à : Procès du putsch du CND : Des OSC rejettent tout compromis judiciaire
Merci et bravo pour cette déclaration ! Pour moi, il faudrait même transformer cette déclaration en pétition, car j’ai l’impression que des gens veulent saboter ce procès. Il est inadmissible qu’après que des gens soient tués au cours du putsch, on est là à tourner. Il faut que le jugement recommence vite et ne s’arrête plus, jusqu’à la vérité et surtout la justice. Sinon le Burkina Faso ne peut pas être en paix. Merci