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Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

Publié le jeudi 1er mars 2018 à 00h28min

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Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

Les habitants de Silmiougou dans l’arrondissement 8 de Ouagadougou sont inquiets. Et pour cause, des promoteurs immobiliers procèdent, selon eux, à la parcellisation de leur village avec la complicité du chef. Au cours d’une conférence de presse, la Coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de l’ex arrondissement de Sig-Nonghin a dénoncé, ce mercredi 28 février 2018, « une tentative d’expropriation des habitants de leurs champs ».

La terre menace de diviser les populations de Silmiougou. Dans ce village situé à l’arrondissement 8 de Ouagadougou, des promoteurs immobiliers auraient installé des bornes délimitant des parcelles. Cela, à l’insu des populations et avec les bénédictions du chef du village. « Ces derniers temps, des sociétés immobilières de connivence avec le chef du village de Silmiougou ont entrepris des opérations de lotissement sans une implication des populations. L’information de l’intention de lotir la localité par ces sociétés a été portée aux populations par le chef », s’est offusqué Zemba Y. Ernest, coordonnateur des CDAIP de l’arrondissement 8.

Un promoteur immobilier ami du chef

Enseignés par les premiers lotissements effectués en 2003-2004 par le regretté ex-maire Pascal Tiga Ouédraogo qui avaient brimé une frange de la population, les habitants veulent tirer la sonnette d’alarme afin que les autorités trouvent une solution à ce problème. Parce que le chef du village qui devait être le rempart de la population a déjà choisi le camp des promoteurs immobiliers. « Au lieu de créer le cadre afin que les populations discutent directement avec les sociétés immobilières, le chef a d’abord convoqué individuellement certains notables du village et a tenté de les intimider. Ensuite, au cours d’une rencontre qui a rassemblé tous les notables, le chef a tenté cette fois-ci de négocier avec ces derniers afin qu’ils accueillent à bras ouverts un des promoteurs immobiliers qu’il dit être son ami », a ajouté le conférencier. La démarche du chef a rencontré un non sec et cuisant des notables qui exigent la prise en compte des préoccupations de la population.

Une lutte portée par les CDAIP de l’arrondissement

Les habitants, selon le conférencier, ont entrepris des démarches pour rencontrer les promoteurs immobiliers sans succès. Face à cela, ils ont eu recours à la Coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire pour défendre leurs intérêts. Ainsi, ils exigent l’arrêt de toute attribution de parcelles dans le village de Silmiougou, le recensement complet des résidents et ressortissants du village et la tenue d’une concertation avec les populations de Silmiougou afin de définir les modalités consensuelles d’attribution des parcelles. Faute de quoi, ils n’excluent pas de recourir à des méthodes fortes pour défendre leurs terres. D’ores et déjà, ils prévoient une marche-meeting pour le 15 mars 2018 afin d’exiger de l’Etat la construction de logements au profit des populations, l’arrêt des actions des sociétés immobilières et des audits sérieux sur les lotissements passés.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er mars 2018 à 07:23, par sidwaya sorgho gomis En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

    Du courage. Si jamais vous dormez sur vos lauriers vous vous ferez réveiller brutalement par des personnes qui se présenteront comme les nouveaux propriétaires de vos terres que vous n’avez jamais vendues.

    • Le 1er mars 2018 à 08:49, par Omer En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

      En quoi c’est leur terre ? ce sont les propriétaires qui vendent les terres. Ceux qi font du bruits ne sont que ceux qui veulent la chose d’autrui gratuitement. La terre appartient aux propriétaires et celui qui croit qu’elle appartient à l’Etat ou à la communauté n’a qu’aller prendre le champs du voisin. Il va vite comprendre que tout comme sa moto à lui, la terre appartient à quelqu’un.

      • Le 1er mars 2018 à 11:22, par YAWOTO En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

        En quoi le propriétaire terrien a l’obligation de donner ses terres pour être distribué à la population. Ou bien il est propriétaire et il a le droit de négocier avec qui il veut ou bien il n’en est pas propriétaire ! Venir construire des non lotis sur les terres d’autrui et exiger des parcelles de la part de l’acheteur en cas de cession n’est pas réaliste !L’état doit prendre ses responsabilités. Ou bien l’état fixe les conditions de cession des terres du propriétaire dans les centres urbaions aux promoteurs immobiliers qui doivent prendre en compte les personnes déjà installées sur ces terres et là nous ne somme plus dans un cas de propriété privé ou bien on décrète que les terres dans les centres urbains n’appartiennent à personne mais à l’état, et là il y a un gros problème , que dit la réforme agraire et foncière ?

      • Le 1er mars 2018 à 23:31, par Le Debf En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

        Sauf erreur, au Burkina Faso, la terre appartient à 3 entités : l’Etat, les collectivités territoriales (mairies et villages) et aux particuliers (individus et entreprises).
        Les terres qui sont celles des villages (collectivités territoriales), contrairement à ce que les gens pensent, n’appartiennent pas au chef de village ; traditionnellement, lui, n’exerce que le pouvoir politique. Elles n’appartiennent pas non plus au chef de terre, car lui est juste le gardien et l’administrateur de ces terres qui appartiennent en réalité à tout le village : c’est un bien communautaire. C’est donc par abus que l’on parle de propriétaires terriens dans les villages ; et cela conduit à des expropriations de fait que font ces gestionnaires au détriment des populations. Lorsque vous voulez acquérir une terre dans le village, c’est le conseil villageois (les notables) avec le chef de terre qui permettent que soit établi un procès-verbal à partir duquel les domaines vous délivrent un titre de propriété. Les sociétés immobilières et bien d’autres personnes corrompent des chefs de terre et des membres du conseil villageois pour acquérir ces terres en s’appuyant sur l’ignorance des gens. Je répète, traditionnellement, la terre est communautaire, elle appartient à tout le village.
        L’Etat et les mairies gèrent leurs espaces différemment.
        Vigilance donc. Les populations ont bien raison de s’opposer à ces expropriations.

  • Le 1er mars 2018 à 13:41, par konfe En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

    Selon la reforme agraire la terre appartient a l’état. vous parler de l’arrondissement 8 et vous parler de chef de village encore il n y a plus de village Silmiougou c’est la ville de Ouagadougou. c’est votre maire avec la complicité du chef de village qui n’existe plus ; qui a vendu les terres de l’état a des promoteurs immobiliers oui !! .

  • Le 1er mars 2018 à 14:20, par HIEN En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

    Continuez de vendre aveuglement à des promoteurs immobiliers les terres que vos parents vous ont laissées. Vous serez bientôt des étrangers chez vous. Vous n’aurez ni champ pour cultiver, ni toit pour loger vos progénitures. Vous serez des mendiants larmoyants dans les rues de Ouagadougou. Vos enfants seront la rusée des enfants de ces mêmes promoteurs immobiliers. Donc, attention.

  • Le 1er mars 2018 à 16:33, par ouedraogo issouf En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

    préciser le nom de la société immobilière ? soyez vigilant car la fin des lotissement marquent le début d’un nouvel aire , celui du développement des sociétés immobilières

  • Le 1er mars 2018 à 17:21, par Elie En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

    Il faut régler au plus vite les problèmes de chefferie sinon le pays risque de s’embraser un jour. Qu’on fasse comme au temps des indépendances ou de la révolution : supprimer tout simplement la chefferie. Est-il normal qu’au 21ème siècle, au moment où tout le monde dénonce l’esclavage, qu’il y ait toujours des gens - appelés chefs - qui disposent de sujets ? Non ! Ce n’est pas normal. Nous vivons dans un pays libre et chacun est libre de penser et d’agir comme il l’entend. On ne doit pas laisser quelques personnes penser et agir à la place d’autres !

    • Le 1er mars 2018 à 21:47, par Simpos En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

      Mr Elie, en mooré on dit "Wend na kon f yooré" juste pour approuver à deux cent pour cent ce que vous dites. Pour le cas particulier de Silmiougou, ce village a eu le malheur d’avoir un délinquant va nu pied et je l’insulte pas sinon que je pèse mes mots, comme chef. Un Rebus de l’évolution qui se croit toujours aux heures de la pré colonisation ou le roi ou le chef avait droit de vie ou de mort sur ces sujets. Ce voyou d’une autre époque en plus de l’arrogance stupide qu’il étale à souhait est doublé d’un esprit d’escroquerie et de fourberie hors paire. Et je tais ses autres vices du genre son gout prononcé pour la "chaire fraiche" autrement dit les crudités et les jeux de hasard. Ce Monsieur avec son petit titre de chef a organiser un vaste réseaux d’escroquerie ou avec des délinquants du même acabit logés dans les mairies, ils ont vendus des carnets de recensement a des milliers de Burkinabè leur assurant que bientôt ils auront des parcelles et ce depuis 2011. Mais les villageois ont vite vu le jeux et se sont mobilisé pour faire échec a ses visés macabres d’accaparation des parcelles dans le cadre du lotissement organisé par la SONATUR sur une partie du village. Qu’est ce qu’il fallait faire maintenant avec les milliers d’acheteurs des faux "cartons" qui commençaient à le talonner ? C’est là qu’il a eu la ruse de recourir à Abdoul Service pour lotir l’autre partie restante pour pouvoir non seulement satisfaire les plus coriaces de ceux qu’il a trompé avec les faux "cartons" et aussi avoir des terrains a barder pour satisfaire son nouveau train de vie. Mais comme a ses habitudes, parce qu’il croit que tous les habitants du village sont ses esclaves et que leurs biens doivent être a sa disposition, il n’a pas trouvé utile de consulter quelqu’un. C’est un beau matin que les gens ont vu arrivés des bulldozers qui ont déracinés les arbres et commencé le bornage.
      Mais ce qu’il a oublié ce véreux indigne du bonnet qu’il porte, c’est que "tond nina poukamé". Après l’étonnement la colère l’indignation et les interrogations voila maintenant les populations décidés a défendre leurs droits par tous les moyens.
      En passant j’informe tous ceux qui ont payé des "cartons" avec le chef ou avec un de ces co-escrocs qu’il doivent vite trouver les moyens pour rentrer dans leurs frais car ce monsieur et son réseau les a tous simplement berné et qu’il n’a rien comme parcelle a leur offrir. Qu’ils aillent voir pendant qu’il est temps les services de gendarmerie ou de police pendant qu’il est- temps.
      Qu’on nous dise clairement la place des chefs coutumiers dans l’organisation administrative pour que certains cessent de se mêler de ce qui ne les regarde pas et s’en tiennent a la loi et aux dispositions réglementaires.

  • Le 2 mars 2018 à 10:21, par sheiky En réponse à : Silmiougou : Une histoire de parcelles menace la paix sociale

    La révolution avait réglé cette affaire avec la réforme agraire et foncière. Toute zone non lotie demeure la propriété de l’Etat avant tout lotissement et attribution. Cela est d’autant plus important à respecter en milieu urbain parce que l’urbanisation doit être maîtrisée. Je suis burkinabé de l’extérieur et je pense que les sociétés immobilières ont un rôle a joué dans le développement économique et la politique en matière d’habitation et d’urbanisation. Mais j’ai le regret de constater que c’est un secteur assez "sauvage" actuellement u pays parce qu’il n’est pas conduit dans les règles de l’art. La majorité des sociétés suivent des circuits mafieux et exproprient à tout bout de champ sans être inquiétés. Il me semble que la majeure partie de ces sociétés sont couvertes par des autorités. Une enquête parlementaire doit être diligentée sur ce dossier. C’est la course à l’enrichissement pour un bien qui est commun à tous : la Terre. Le développement spatial n’est pas une aubaine pour nos pays qui ne sont pas forcément engorgés. Ce qui manque le plus, c’est un recadrage de la politique d’urbanisation. Ces sociétés doivent se développer en pleine harmonie avec une stratégie nationale et avoir un cahier de charges précis à respecter. Sinon, on aura des bidonvilles et des quartiers de non droits dans quelques années.
    Il y a des pays ou la loi traditionnelle est toujours celle qui est en vigueur et je peux vous assurer qu’il y a une grande anarchie sur le plan cadastral et urbanistique quand c’est la chefferie locale qui gère la terre. Notre pays avait bien avancé sur la politique de lotissement (même son application reste parfois mafieuse), et nous ne devons pas revenir en arrière.
    On a un président, un gouvernement, un ministère chargé de ce secteur avec des départements spécialisée et enfin le parlement. Comme peut-on laisser des individus s’amuser ainsi dans un pays au vu et au su de tout le monde.
    Avec cela on dit qu’on est gouverné.
    Qu’on nomme Laurent BADO à ce ministère pendant une année pour qu’il nettoie tout cela (sic).

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