LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Congrès de l’OBU : Les révélations fracassantes de Laurent Bado

Publié le lundi 4 juillet 2005 à 08h00min

PARTAGER :                          

Pour un congrès d’investiture d’un candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005, on aura tout entendu et appris. En effet, le professeur Laurent Kilachu Bado, élu jockey de l’Opposition burkinabè unie (OBU) à la course présidentielle, a, dans son discours d’investiture prononcé le dimanche 3 juillet 2005 au CBC à Ouagadougou, fait des révélations fracassantes sur un envoyé du président du Faso et les récents remous intervenus à l’OBU.

Dans la salle de conférences du CBC plein à craquer jusqu’au présidium, on n’avait l’impression d’assister à un grand meeting. Visiblement plus nombreux, les étudiants, venus en bus, avaient pris d’assaut le cadre devant servir d’investiture à leur idole ; et certains ne se sont pas gênés de dire qu’ils étaient dans un amphithéâtre en attendant bien sûr le prof de droit, pardon, le candidaent de l’OBU. Sur insistance d’ailleurs de ces derniers qui tardaient à voir Laurent Bado, celui-ci fit son entrée dans la salle à 15h56 sous les fortes ovations des militants du parti.

Après lecture du procès-verbal du comité directeur national en sa séance du mardi 17 mai 2005 désignant le professeur d’université candidat de l’OBU lors de la présidentielle de novembre prochain, c’était au tour du candidat d’intervenir. Plus de deux heures durant, Laurent Bado évoque successivement sa vie de séminariste, celle professionnelle et sa carrière politique débutée en 1999 avec la création de son parti, le PAREN (Parti de la renaissance).

Pour ce grand orateur, depuis qu’il s’est retrouvé dans l’arène politique, beaucoup de ses admirateurs d’hier, de ses partisans de toujours sont devenus brutalement ses contempteurs, ses accusateurs ou des témoins en charge. Une volonté manifeste, a-t-il repris, de nuire, de détruire sa chétive individualité qui, pourtant, est d’une moralité irréprochable. Pour lui, le fait de l’accuser de « chercheur de prime », de « mouvancier caché et d’un fossoyeur de l’OBU », "d’autoritaristes borné", « de l’inconseillable", « d’intellectuel égaré en politique », ont fini par le convaincre que lesdits admirateurs sont passés en quelque temps du « Hosanna, ô fils de David ! » au « Crucifie-le » du peuple juif.

Point par point, l’homme se défend et va jusqu’à traiter des opposants burkinabè de lâches. Et de proclamer : « s’il n’y a que deux personnes incorruptibles au Burkina, j’en suis ; s’il n’y a qu’une personne, je le suis ». D’une voix forte et captive dont il a lui seul le secret, il demande à l’assistance d’ouvrir grandement les oreilles pour l’écouter laver l’affront de corrompu qu’on lui colle dans le sang rouge de la vérité la plus pure.

Il raconte publiquement détail par détail l’histoire d’un soi-disant envoyé de Blaise Compaoré qui serait passé par le président de l’OBU, Emile Paré, pour le rencontrer. Emile Paré lui donna l’information le samedi 24 janvier 2004 à Yampoutin et il dit être tombé à la renverse à telle enseigne qu’il consigna ceci dans son agenda : « Il se croît plus intelligent que moi cet envoyé ? Jamais de compromission avec ce régime et s’il finance l’OBU, nous utiliserons cela pour lutter contre lui ».

Cet envoyé que le professeur Bado a rencontré plus tard à son domicile en compagnie d’Emile Paré aurait dit avoir été instruit par le président du Faso car tous les opposants connus auraient été financièrement soutenus par le pouvoir mais les aides reçues ont été utilisées à des fins personnelles, pis encore, ils sont les premiers à insulter le régime et à dire que le pouvoir est corrompu. L’homme du président du Faso aurait donc cité des noms d’opposants et des montants reçus pour, dit-on, convaincre les deux responsables de l’OBU.

Le mercredi 31 mars, a relevé le professeur Bado, Emile paré et lui ont été reçus par le chef de l’Etat et de retour de la rencontre, le président de l’OBU l’aurait informé qu’une somme de 45 millions FCFA sera allouée en trois tranches au parti fédéral à savoir l’OBU. C’est ainsi que la première tranche (15 millions) serait tombée le vendredi 2 avril 2004 et la deuxième et dernière tranche en septembre 2004. Laurent Bado a avoué que son parti le PAREN a reçu quelques millions qu’il a judicieusement investis dont l’achat d’un véhicule pour le parti.

D’autres révélations ont été faites par le leader de l’OBU. Nous vous proposerons l’intégralité de son discours contenu dans un livret de 52 pages au cours de nos prochaines éditions. En attendant, Laurent Bado a indiqué que s’il était élu président, il anéantirait la misère populaire en 3 ans et ferait assoir un processus de développement durable en 2 ans.

Cyr Payim Ouédraogo
Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique