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Sécurité alimentaire : Les boutiques témoins deviennent des points de vente aux personnes vulnérables

Publié le vendredi 23 février 2018 à 21h38min

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Sécurité alimentaire : Les boutiques témoins deviennent des points de vente aux personnes vulnérables

Au cours d’une conférence de presse tenue le mardi 20 février 2018, à Ouagadougou, la direction générale de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), a communiqué sur le bilan de ses boutiques témoins. A l’occasion, le directeur général, Roger Kaboret et son équipe ont fait des recommandations et envisagé des perspectives.

« Si le dispositif n’existait pas, il fallait le créer », a noté le directeur général de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS) à l’entame de cette conférence de presse. Pour ce dernier, en plus de l’assistance aux personnes vulnérables, il faut travailler à faire des points de vente une machine de plus en plus efficace.

Quel bilan ?

Il s’est agi pour Abdoulaye Sawadogo, de présenter le bilan des boutiques témoins (devenues points de vente aux personnes vulnérables) de l’année 2013 à 2017. Ainsi, courant 2013-2017, sur un nombre total de 751 boutiques ouvertes pour l’ensemble des régions du Burkina Faso, la région du Centre compte à elle seule 251 boutiques. Et sur 175 661 tonnes vendues, 71 911 tonnes sont mentionnées pour le compte du Centre.

Difficultés et perspectives

Des dires de M. Abdoulaye Sawadogo, les difficultés qui ont pu être répertoriées sont liées à la gestion des stocks (volatilité des stocks), à la forte demande d’ouverture de boutiques, à l’inexistence d’institutions financières, à l’inaccessibilité de certaines zones, à la faible implication des maires dans la supervision, etc.
Afin d’essayer d’en venir à bout de ces difficultés, il est préconisé entre autres d’accroitre les points de vente aux personnes vulnérables à 250, les ouvrir prioritairement dans les communes à risques d’insécurité alimentaire, d’indexer le volume et la fréquence d’approvisionnement à la taille de la population, et de clarifier le rôle de chaque acteur.

Couverture des besoins et des prévisions

De la couverture des besoins céréaliers, ce sont plus de 42% de ménages non autonomes au plan national, plus de 57% pour les régions du Nord, du Centre-nord, du Centre et du Sahel. Egalement 17 provinces déficitaires, six en équilibre et 22 provinces excédentaires.

Au titre des populations en insécurité alimentaire, 1 935 554 personnes sont déclarées sous-pressions et 132 899 personnes en crise et en situation courante de la période d’octobre à décembre. Selon les prévisions, 2 631 631 personnes seront déclarées sous-pressions et 620 394 en situation de crise ou d’urgence. Et de l’avis d’Abdoulaye Sawadogo, cette population est repartie sur l’ensemble du territoire national en situation projetée de juin à août 2018.

Recommandations et résolutions

En ce qui concerne le premier volet, les recommandations, M. Sawadogo les a définies et reparties en fonction du gouvernement, des maires et bénéficiaires. Au niveau du gouvernement, il recommande une plus grande diligence dans la mise à disposition de la SONAGESS des ressources nécessaires pour la mise en œuvre de l’opération. Pour la seconde catégorie, les recommandations vont dans le sens de l’accroissement des droits de regard des maires sur le fonctionnement des points de vente aux personnes vulnérables de leurs localités respectives.

Des résolutions ont été prises pou renforcer les points de vente aux personnes vulnérables, mettre l’accent sur les zones déficitaires, assurer en approvisionnement régulier lesdits points de vente, etc.

Le directeur général de la SONAGESS, Roger Kaboret

Au cours des échanges, les interventions ont beaucoup porté sur les ruptures de stock de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS). A cet effet, le directeur général avoue que ces ruptures sont parfois dues au phénomène de spéculation plutôt qu’à une consommation effective des bénéficiaires. Pour lui, la vente sur camion est l’une des formules qui permettrait de lutter efficacement contre les différentes spéculations observées sur le terrain.

Il est également ressorti que toute personne qui ne répondrait pas aux critères de définition d’une personne vulnérable (une personne qui ne peut pas couvrir ses besoins alimentaires au cours d’une année ni par sa production ni par les ressources financières dont il dispose), sera relégué au second plan au profit de la personne vulnérable dans les points de vente de la SONAGESS.

Aussi fait-il savoir qu’au-delà de la personne vulnérable, il existe les personnes dites indigentes qui pourraient bénéficier des services de ces points de vente ; seulement sur présentation d’attestations de l’action sociale ou de la mairie.
Afin que cette mesure puisse toucher cette tranche de la population désignée, le directeur général dit compter sur le concours des maires. A cette condition, pense-t-il, « il y aura moins de déperdition dans la vente des céréales », estime le directeur général.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

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