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Point de presse du gouvernement : Réorienter la SONAGESS pour faire face aux spéculations de céréales

Publié le lundi 4 juillet 2005 à 07h38min

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Le sixième point de presse du gouvernement de l’année 2005 s’est déroulé, le jeudi 30 juin dernier. Trois grandes décisions gouvernementales ont fait l’objet d’échanges avec les journalistes. Il s’est agi de la réorientation des missions de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), de la limitation des contrôles routiers sur l’axe Dakola-Ouagadougou-Bobo-Dioulasso-Koloko et de la création du Centre national de lecture et l’animation culturelle (CENALAC).

Désormais, "la SONAGESS aura pour mandat d’acheter et de stocker des produits céréaliers , de procéder à la vente ciblée de ces produits collectés ou stockés". C’est en ces termes que le ministre, porte-parole du gouvernement, Adama Fofana a situé la nouvelle orientation donnée par le gouvernement à la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS).

Cette réorientation des missions de la SONAGESS, de l’avis du ministre Fofana, permettra d’adapter la structure au contexte commercial et libéral. Cela, a-t-il poursuivi, va aider à résoudre le problème de disponibilité et d’accessibilité des céréales dans les zones chroniquement déficitaires. La question des excédents de production pourra aussi trouver une réponse adéquate en ce sens que la SONAGESS va les acheter à moindre coût à des fins de stockage. A terme, l’Etat qui fait une prévision budgétaire de près d’un milliard de F CFA chaque année au profit des zones à risque, sera soulagé.

Le porte-parole du gouvernement a été soutenu dans son argumentaire par le ministre en charge de l’Agriculture, Salif Diallo. Celui-ci voit à travers la révision des missions de la SONAGESS, une bonne réplique aux spéculateurs. " Nous ne pouvons pas confier notre alimentation aux seules lois du marché" , a martelé le ministre Salif Diallo. Surtout qu’il y a eu une baisse de 19% de la production agricole par rapport à l’année dernière. Et cela, malgré l’excédent céréalier de 430 00 tonnes enregistré cette année, a-t-il précisé.

Les spéculateurs ont ainsi fait grimper les prix de l’ordre de 105% pour certains produits. D’autres, préfèrent exporter la production nationale vers des pays voisins comme le Mali, le Ghana, le Niger, a-t-il regretté. Avant d’affirmer que le gouvernement et ses partenaires au développement ont dû mettre sur le marché au profit des zones déficitaires, 30 623 tonnes de céréales à des prix sociaux. La présente campagne agricole, a laissé entendre le ministre de l’Agriculture, annonce un accroissement de la production.

Au-delà de la réorientation, le gouvernement a renouvelé le contrat-plan qui lie la SONAGESS à l’Etat. Un second contrat a donc été établi par reconduction des termes du premier expiré en avril dernier. Un contrat-plan qui a, selon le ministre Adama Fofana, permis à la SONAGESS d’inscrire ses activités dans le cadre global de la politique de sécurité alimentaire durable, d’assurer une gestion responsable et transparente des stocks alimentaires, de faire face de façon efficace et permanente, aux situations de déficit.

Moins de tracasseries sur l’axe routier Ghana-Burkina-Mali

La deuxième grande décision gouvernementale débattue au point de presse du jeudi 30 juin 2005, a porté sur la limitation des contrôles routiers sur l’axe routier Dakola (frontière du Ghana)-Ouagadougou-Bobo-Dioulasso-Koloko (frontière du Mali). Cette décision, a souligné le ministre Adama Fofana, est la résultante d’une concertation et d’un accord passé entre l’UEMOA, le Burkina Faso, solidairement avec le Ghana et le Mali.

C’est un programme qui se traduira dans les trois pays, par l’amélioration de l’état du réseau dans le corridor Téma-Accra-Paga-frontière du Ghana, Dakola-Ouagadougou-Bobo-Dioulasso-Koloko au Burkina et le tronçon Hérémankono-Sikasso-Bougouni-Bamako au Mali. Soit un total de 430 km de route qui sera renforcé dont 160 km au Burkina Faso, a expliqué le ministre des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat, Hyppolite Lingani. En outre, ces pays doivent mettre en place un dispositif tendant à réduire les obstacles sur le corridor.

Ainsi, il est prévu des mesures de limitation des contrôles aux points de départ, aux frontières et aux points d’arrivée pour les transports par conteneurs, par citernes et par camions scellés. Le contrôle des véhicules concernés va se résumer à deux postes juxtaposés installés à l’entrée et à la sortie de chaque pays. Des postes qui hébergent à la fois la police, la gendarmerie, la douane, les Eaux et forêts. L’ensemble du programme va nécessiter la mobilisation de 68 milliards de F CFA (23 milliards pour le Burkina). Si l’expérience s’avère fructueuse, a confié le ministre Lingani, "nous pourrions l’étendre à d’autres corridors".

Pourquoi le CENELAC ?

La création du Centre national de lecture et d’animation culturelle (CENALAC) décidée par le conseil des ministres du 29 juin 2005 a été le troisième point des échanges entre le gouvernement et la presse. Selon le gouvernement, le CENALAC, conçu sous forme d’établissement public d’Etat à caractère administratif, vient coordonner les actions de l’Etat dans le cadre de la politique nationale en matière de lecture publique.

Dans l’optique de mener à bien ses missions d’éducation, de formation, de lutte contre la pauvreté, de développement social et culturel, le CENALAC bénéficie déjà, d’un soutien important de l’Etat et de ses partenaires. Ainsi pour la période 2006-2008, plus d’un milliard 300 millions sont en phase d’être acquis auprès de l’AIF et de la coopération française pour son fonctionnement, a rassuré le ministre en charge de la Culture, Mahamoudou Ouédraogo.

Toute chose qui, espère le ministre, va permettre au CENELAC d’être à l’abri des difficultés de fonctionnement révélées par les CLAC (Centres de lecture et d’animation culturelle) et les bibliothèques communales. Ce qui va aider cette bibliothèque des temps modernes à mieux répondre à la demande sans cesse croissante en matière de livre et de documentation des Burkinabè.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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