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Promotion de la planification familiale : L’ONG ASMADE outille des journalistes

Publié le dimanche 11 février 2018 à 10h30min

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Promotion de la planification familiale : L’ONG ASMADE outille des journalistes

L’Alliance droits et santé à travers l’Association Songui Manégré/Aide au développement endogène (ASMADE) a organisé un atelier d’information et d’échanges avec une vingtaine de journalistes, sur la planification familiale, « une méthode qui vise à aider les individus et les couples à assurer leur sexualité de façon responsable, de manière à éviter les grossesses non désirées et les IST/VIH/Sida et à avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent pour constituer une famille ». C’était le vendredi 9 février 2018, à Ouagadougou.

L’Association Songui Manégré/Aide au développement endogène (ASMADE) veut contribuer à l’évolution des représentations et normes sociales défavorables à la promotion de la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale (PF). Afin de relever ce défi, elle a opté dans ses stratégies d’intervention de collaborer avec les journalistes, qui du reste, permettent de toucher immédiatement des audiences nombreuses et physiquement dispersées. C’est ainsi qu’il a été organisé un atelier à leur endroit, le vendredi, à Ouagadougou. Ce sont au total une vingtaine de représentants des médias publics et privés qui ont pris part à cette activité.

« Il s’est agi au cours de la rencontre d’une journée de partager avec eux des informations relatives à la santé de la reproduction plus spécifiquement de la PF. Au-delà de l’information, c’était une manière de les motiver à prendre davantage des initiatives pour faire des productions en lien avec la PF et partant de là accompagner efficacement l’Etat dans l’atteinte de ses objectifs de développement tel que le dividende démographique », a signifié W. Caroline Tapsoba, Chargée de programme de l’ONG ASMADE.

Ainsi, des communications portant sur « l’état des lieux de la santé sexuelle et reproductive », « dividende démographique et développement socioéconomique au Burkina Faso », « Plan national d’accélération de la PF » et le « rôle des médias dans la promotion de la PF », ont été développées par des personnes ressources. Il s’agit notamment de Dr Boezemwendé Ouoba, directrice de la santé de la famille (DSF), Gustave Bambara, directeur des politiques des populations et Boureima Sanga, rédacteur en chef de Sidwaya en ligne.

Dans son exposé, Dr Ouoba a révélé que sur une population estimée en 2017 à 19 632 147 habitants, 4 693 950 femmes sont en âge de procréer ; 67% autres ont moins de 25 ans, soulignant qu’avec un taux de croissance de 3,1 chaque année, le pays comptera plus de 30 millions d’habitants à l’horizon 2030. Face à cette situation, il estime qu’il est impératif que des politiques et stratégies de contrôle de l’accroissement de la population dont la maitrise de la natalité soient mises en place. Et l’une des stratégies qu’elle prône est la PF pour, soutient-il, pouvoir répondre aux besoins de base de la population notamment l’éducation, la santé, le loyer (…).

C’est dans ce sens que le nouveau référentiel, le Plan national pour le développement économique et social (PNDES), prévoit le passage de l’indice synthétique de fécondité (ISF) de 5,4 enfants en 2015 à 4,7 enfants en 2020. En appui à ce programme, le ministère de la santé a élaboré le Plan national d’accélération de la PF 2017-2020. Son but est de passer à une prévalence contraceptive moderne chez les femmes en union de 22,5% en 2015 à 32% en 2020. L’enveloppe financière de ce plan est estimée à 28,58 milliards de FCFA.

Par ailleurs, la DSF s’est prononcée sur les indicateurs de PF. Se référant aux données de 2015, elle a indiqué que la mortalité maternelle est de 330 pour 100 000 naissances vivantes et l’ISF 5,4. Chef les jeunes filles de 15 à 19 ans, le taux de fécondité est préoccupant. « Il est de 117‰ », a-t-elle renchéri, évaluant les besoins non satisfaits à 19,4.

S’il est vrai que les méthodes contraceptives ont des avantages, leur efficacité par contre n’est pas à 100% sûre. « Si je prends l’exemple du dispositif Intra-Utérin, l’efficacité est à 99,4%. Il y a 0,06% de taux d’échec ». Aussi, en matière de PF, il y a un préalable à respecter. « Avant d’offrir la méthode contraceptive, on doit être raisonnablement sûr que la femme n’est pas enceinte. Très souvent certaines femmes pensent qu’on peut couler une grossesse avec les méthodes contraceptives. Sachez que cela n’est pas possible », a-t-elle lancé. Quant aux effets secondaires des pilules contraceptives, elle dira tout simplement : « il y a un poids à ne pas dépasser. Quand on voit que la femme prend excessivement de poids, on évalue, et s’il y a lieu de changer de méthode, on le fait ».

Pour l’année 2018, la PF est financée à hauteur de 1 milliard 300 millions de F CFA sur le budget de l’état. Le fonds alloué prend en compte l’achat des produits contraceptifs.

La rencontre fut aussi une occasion pour les journalistes de renforcer leur collaboration afin de mieux jouer leur rôle sur les questions de droits en santé sexuelle et de la reproduction (DSSR) à l’endroit de la population, des décideurs et des partenaires techniques et financiers. Ils ont, en effet, pris l’engagement de produire des articles en lien avec la thématique.

En rappel, Alliance droit et santé est un réseau d’ONG pour les femmes d’Afrique. Elle est actuellement un regroupement de 16 associations autonomes qui ont décidé d’unir leur force et de profiter de leur complémentarité pour devenir un réseau incontournable en Afrique de l’ouest sur les questions de DSSR.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2018 à 14:32, par Non, non et non ! En réponse à : Promotion de la planification familiale : L’ONG ASMADE outille des journalistes

    "Chef les jeunes filles de 15 à 19 ans, le taux de fécondité est préoccupant. « Il est de 117‰ », a-t-elle renchéri, évaluant les besoins non satisfaits à 19,4."

    C’est "préoccupant" d’avoir un taux de fécondité qui n’est pas zéro ? C’est "préoccupant" que des femmes en âge de procréer puissent procréer ? Ah bon ? Je suis complètement déboussolé !
    Mais voyons, chers "intellectuels" : entre 15 et 19 ans, c’est complètement normal qu’une femme puisse procréer ! Non, ce n’est pas "préoccupant" ! Qu’est-ce que vous voulez à la fin ? Qu’il n’y ait plus personne sur Terre ? Ce n’est pas parce que vous êtes incapables de trouver des solutions aux problèmes socioéconomiques des gens que vous allez mettre en place des politiques de réduction drastique de la population ! Il faudrait savoir que procéder ainsi est une méthode naïve !

    • Le 11 février 2018 à 22:04, par Moi aussi En réponse à : Promotion de la planification familiale : L’ONG ASMADE outille des journalistes

      Cette partie du discours m’a tiqué également et les organisateurs auraient été bien inspirés de mieux l’expliquer. Mon frère Non, non et non !, on commence simplement à voir les effets du discours de Emmanuel Macron sur nos ONG. Ils veulent les Euros que la France donnera pour accompagner cette nouvelle croisade alors que, si le taux de fécondité est préoccupant dans certains pays, il l’est moins chez nous parce que notre politique de PF date de Mathusalem. Notez aussi que le Président Français vient de promettre l’augmentation de l’aide au développement en Afrique francophone de l’Ouest. Et il a bien souligné que la France agira à travers les ONG. Tu comprends maintenant pourquoi ça commence à bouger ? On appelle cela un positionnement.
      Pauvres mendiants !
      L’ennui, c’est que pour avoir ces Euros, nous prêchons parfois contre notre propre avenir et les exemples sont foisonnants.

    • Le 12 février 2018 à 08:28, par Douni En réponse à : Promotion de la planification familiale : L’ONG ASMADE outille des journalistes

      La procréation n’est pas une obligation si on est incapable de donner un avenir à ses enfants et de s’assumer soi-même. Quel jeune femme et jeune homme s’assume entre 15 et 19 ans au Burkina ? En plus, vous voulez qu’il fasse des enfants ! Arrêtez les bullshits. Arrêtez aussi avec le patriarcat et le masochisme.

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