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Formation des aides familiaux : Un centre désormais opérationnel à Fada N’Gourma

Publié le lundi 12 février 2018 à 13h00min

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Formation des aides familiaux :  Un centre désormais opérationnel à Fada N’Gourma

Fruit de la coopération germano-burkinabé, un centre de formation des aides familiales a été inauguré le jeudi 8 février 2018 à Fada N’Gourma. Sous la tutelle du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, ce centre formera les jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées.

Dans le souci de l’autonomisation économique de la jeune fille, notamment celle déscolarisée ou non scolarisée, par le biais d’une formation à des métiers, un centre de formation des aides familiales (CFAF) équipé a été inauguré le jeudi 8 février dernier à Fada N’Gourma. Ce joyau qui a ouvert ses portes depuis le mois de décembre a une capacité d’accueil de 50 apprenantes et compte actuellement 37 jeunes filles dont 32 de la région de l’Est, 04 du Centre-sud et 01 du Plateau-central. Il a été financé à hauteur de 279,23 millions de F CFA grâce au soutien de la coopération germano-burkinabé (FONDS ENFANTS, KFW Banque de Développement) avec un apport du Conseil régional de l’Est de 3,08 millions de F CFA.

Le CFAF est un centre à caractère national, appelé à recevoir les aides familiales des quatre coins du pays. Il compte six travailleurs sociaux affectés par le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille (MFSNF) qui assurent son fonctionnement ainsi que l’encadrement technique des pensionnaires.
Cette cérémonie inaugurale a été présidée par Mme le Mministre de la femme représentée par la secrétaire d’Etat chargée des affaires sociales, Yvette Dembélé. Dans son discours, elle a rappelé qu’au Burkina Faso, les femmes représentent plus de 52% de la population, mais le contexte socio-économique leur est défavorable.

En effet, a-t-elle dit, les femmes et les filles subissent plusieurs pratiques qui violent leurs droits fondamentaux et compromettent leur épanouissement. Ces pratiques qui constituent des violences à l’égard des femmes et des filles, revêtent diverses formes, notamment, les violences familiales et sexuelles, les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants, l’exclusion sociale et diverses autres formes de bannissement suite à des grossesses hors mariage etc. A ces violences, elle a ajouté la traite des enfants et le rapt de filles, un phénomène récurrent dans la région de l’Est. Citant une étude réalisée en 2012 par le département en charge de la femme sur le rapt des filles à l’Est, Yvette Dembélé, a révélé qu’une fille sur dix de 14 à 25 ans a déjà subi un enlèvement dans l’optique d’un mariage.

Cette situation, a-t-elle poursuivi, a entrainé des abandons scolaires qui ont contribué à dégrader davantage la situation socioéconomique de la femme et de la jeune fille. « Dans ce contexte, poussées par les difficultés et n’ayant aucune solution à l’immédiat, de nombreuses jeunes filles du milieu rural migrent vers les zones urbaines espérant trouver un travail, qui pour aider la famille restée sur place, qui pour faire le trousseau de mariage. Dans tous les cas, la ville passe pour offrir plus d’opportunités que le village. Si certaines filles quittent ou fuient les villages pour devenir des aides familiales dans les grandes villes, d’autres sont victimes de la traite de réseaux qui les placent », a-t-elle soutenu. Mme Dembélé a donc salué le « partenariat exemplaire » entre son département, le conseil régional de l’Est et la KFW qui a permis la mise en place de ce joyau entièrement équipé, en régime d’internat qui accueille des jeunes filles de 15 à 18 ans.

Déjà, la secrétaire d’Etat a exhorté l’ensemble des acteurs à s’impliquer effectivement pour le rayonnement de ce centre ; ce qui va leur permettre de négocier éventuellement la mise en place d’autres structures du genre dans d’autres régions du pays. Pour sa part, Kerstin Vaessen, le premier secrétaire de l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Burkina Faso a félicité et encouragé les élus des communes et de la région tout en les exhortant à poursuivre et intensifier la lutte contre le phénomène de la privation des droits des enfants. Il a également encouragé les ministères en charge de la protection des enfants, les autorités régionales et communales pour leurs efforts d’accompagnement tout le long de la réalisation de cet ouvrage.

La cérémonie a également été marquée par une remise de motos aux services sociaux communaux, dont 10 à l’Est, repartis dans les communes de Diabo, Comin Yanga, Logobou, Manni, Kompienga, Bilanga, Matiacoali, Piéla, Diapangou et Kantchari et six (06) au Sud-Ouest. Cela, en vue d’améliorer la mobilité des agents pour une assistance de proximité aux populations. « Je reste convaincu qu’avec une bonne gestion de cette infrastructure ainsi que des motos, elles vont contribuer durablement à la promotion des droits des enfants dans la région », a-t-elle conclu.

Soumaila SANA
Lefaso.net

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