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Journée internationale tolérance zéro aux MGF : Des leaders politiques burkinabè se rallient à la cause de la femme

Publié le mardi 6 février 2018 à 23h56min

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Journée internationale tolérance zéro aux MGF : Des leaders politiques burkinabè se rallient à la cause de la femme

A l’instar d’autres pays, le Burkina Faso a commémoré ce mardi 6 février 2018, la Journée tolérance zéro aux mutilations génitales féminines sous le patronage de Sika Kaboré, épouse du chef de l’Etat. Cette 15e édition axée sur « mettre fin aux mutilations génitales féminines est un acte politique ; tolérance zéro des institutions régionales et sous régionales », offre l’opportunité d’attirer l’attention des conseillers municipaux et régionaux du Centre sur l’ampleur et la souffrance physique de l’excision en vue de son éradication totale. Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision est l’organisatrice de la présente journée.

C’est une tradition ! Le monde célèbre chaque 6 février la Journée internationale « tolérance zéro » aux mutilations génitales féminines notamment l’excision. Au Burkina Faso, le secrétariat permanant du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) a choisi d’organiser une cérémonie de plaidoyer à l’endroit des conseillers municipaux de la commune de Ouagadougou et de ceux de la région du Centre afin d’obtenir leur adhésion.

Cet important événement avait pour parrain le président de l’Assemblée nationale qui s’est fait représenter par son 1er vice-président, Me Bénéwendé Stanislas Sankara et Co-patronne, Joséphine Susanne Ebah/Touré, présidente de la Cour de justice de l’UEMOA.

Citant l’Enquête démographique et de santé, Mme le ministre en charge de femme a relevé que la prévalence de pratique parmi les filles et les femmes de 15 à 49 ans est passée de 75% en 2010 à 67% en 2015 ; celle des filles âgées de 0 à 14 ans, par contre, est passée de 13,3% à 11,3%, selon l’enquête multisectorielle continue réalisée en 2015.

A l’en croire, malgré ces acquis quelque peu satisfaisants, des efforts doivent être déployés pour une réduction du taux de prévalence de 20% d’ici 2020 conformément aux ambitions du Plan stratégique de promotion de l’élimination des MGF.

« Certains individus développent des initiatives pour contourner la loi et d’autres tentent de renier le bien-fondé de la lutte contre la pratique de l’excision, en véhiculant de fausses informations », a expliqué Marie Laurence Ilboudo/Marchall.
Face à cette situation, la SP/CNLPE, Rachel Badolo a dans sa plaidoirie mis à nu des images choquantes de cette pratique ancestrale, qui du reste a touché plus d’un, avant de rappeler les rôles des élus locaux dans cette bataille : « Couvrant l’ensemble du territoire communal, ils doivent intégrer la problématique des MGF dans leurs plans communaux de développement ; allouer des ressources financières pour la promotion et l’abandon des MGF ; s’engager publiquement contre la pratique de l’excision dans sa commune ; faciliter la mobilisation sociale dans les campagnes d’informations, etc. ».

Après avoir suivi avec grand intérêt la présentation faite par la SP/CNLPE, les leaders politiques ont matérialisé leur engagement par la signature d’une Charte. Et c’est le 1er adjoint au maire, Moussa Belém qui a ouvert la Ball.

« Nous sommes en guerre contre un ennemi commun, l’excision »

Un acte que la première dame n’a pas manqué de saluer : « Je voudrais vous dire merci pour votre engagement. Vous êtes les dépositaires de pouvoir de gestion au niveau local et à ce titre vous êtes mieux placés en terme de décision politique pour pouvoir rallier à ce combat, la communauté qui vous a élu et que vous administrez ». « Nous comptons véritablement sur vous en tant que collaborateurs efficaces pour pouvoir mettre fin à cette pratique », poursuit-elle.

Sika Kaboré a en sus annoncé la tenue d’une formation sur la problématique de l’excision au Burkina Faso au niveau de l’association AMBF, dans les jours à venir. Le public cible demeure le même. « Cela vous permettra de mieux vous outiller pour être des collaborateurs les plus efficaces possible à nos côtés », selon elle, qui informe par ailleurs qu’ils sont en guerre contre un ennemi commun, l’excision. « Elle n’a aucun sens ni fondement dans aucune religion. Je suis allée en Arabie Saoudite, il n’y a pas d’excision là-bas. Nous sommes allés auprès de la Banque islamique de développement qui nous a promis de nous accompagner sur cette lutte. C’est pour vous dire que la religion chrétienne encore moins la religion musulmane ne prescrit pas cette abomination », a-t-elle clamé, affirmant qu’au-delà des élus locaux, la lutte est l’affaire de tous.

Dans la suite de ses propos, la première dame a fait ce constat : « Très peu d’exciseurs, beaucoup d’exciseuses. C’est dommage ». Toutefois, une chose l’a réconforte : « Si aujourd’hui, les hommes, vous vous engagez à dire nous ne voulons pas de femmes mutilées, je suis persuadée que la pratique cessera ».
De son côté, la Co-patronne de la cérémonie soutient que la dimension politique demeure la voie royale pour arriver à bout de cette honteuse et handicapante mutilation aux conséquences néfastes. « (…) J’engage l’ensemble du parlement à encourager nos pères de la sous-région à harmoniser des lois et à des concertations régulière en vue de barrer la voie à ce fléau », a rétorqué Me Bénéwendé Stanislas Sankara.

Des partenaires réaffirment leur engagement

S’exprimant au nom des partenaires techniques et financiers, Edwige Adekambi Domingo recommande fortement aux élus locaux d’œuvrer avec plus de pugnacité pour une meilleure connaissance par les communautés de la loi contre les MGF, à travers une démarche à la fois de sensibilisation, communication mais aussi de soutien aux mesures de répression.

Convaincue que c’est de cette manière que les défis résiduels et ou émergents notamment, l’excision des nouveau-nées dans la clandestinité et la pratique transfrontalière pourront être relevé, elle a réitéré l’engagement de son institution et de l’UNICEF à accompagner les autorités burkinabè pour l’ « amélioration des conditions et de la qualité de vie des populations en général mais des femmes et filles en particulier ».

En rappel, selon l’annuaire statistique 2014 du ministère en charge de la justice, entre 2005 et 2014, 252 jugements ont été rendus pour des infractions liées à l’excision. Au niveau du SP/CNLPE, 327 personnes dont 31 exciseuses ont été condamnées entre 2009-2015.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 février 2018 à 04:05, par Un passant En réponse à : Journée internationale tolérance zéro aux MGF : Des leaders politiques burkinabè se rallient à la cause de la femme

    A Aïssata Laure G. Sidibé,
    "(...) Moussa Belém qui a ouvert la Ball."
    On ne dit pas plutôt "qui a ouvert le bal" ?
    C’est, entre autres, une faute que j’ai décelée aujourd’hui. Sérieusement, Mme ou Mlle SIDIBE, vous faites trop de fautes dans vos articles de presse. Un effort reste à faire de votre part.

    A Mme Sika KABORE,
    "Si aujourd’hui, les hommes, vous vous engagez à dire nous ne voulons pas de femmes mutilées, je suis persuadée que la pratique cessera".
    Je suis absolument convaincu que parmi les personnes présentes dans la salle il y a bel et bien des femmes excisées mais mariées tout de même ! Vous, vous êtes excisées mais mariées et vous voulez empêcher vos sœurs et filles excisées de se marier à leur tour ?! Ce n’est pas une bonne stratégie madame !

    A Webmaster : vous pouvez bloquer mon post si cela vous chante. Après tout, je comprends que ce que j’ai écris peut vexer les "personnalités" ou les "autorités" ; mais n’empêche que cela reste une vérité !

  • Le 7 février 2018 à 11:25, par kwiliga En réponse à : Journée internationale tolérance zéro aux MGF : Des leaders politiques burkinabè se rallient à la cause de la femme

    Un passant, ou l’art de réussir à faire de longs commentaires quand on n’a rien à dire.
    En tous cas, relativement au problème évoqué plus haut, on ne voit absolument pas ou vous voulez en venir...?
    Et de conclure par : "mais n’empêche que cela reste une vérité !"
    Mais quoi donc ? On n’y comprend rien !
    Défendez vous la pratique de l’excision à travers vos propos ?
    Si c’est le cas dites le clairement, qu’on sache à quoi s’en tenir !

    • Le 7 février 2018 à 16:29, par Un passant En réponse à : Journée internationale tolérance zéro aux MGF : Des leaders politiques burkinabè se rallient à la cause de la femme

      kwiliga, sachez bien lire s’il vous plaît ! Je n’ai pas fait un long commentaire pour ne rien dire. Comme vous ne comprenez pas (je me demande si vous avez lu l’article et mon commentaire !), je vous explique.

      - Dans mon commentaire, j’ai dit à la journaliste (Aïssata Laure G. SIDIBE) qu’elle fait trop de fautes dans ses articles et qu’elle gagnerait à se relire afin de corriger ses fautes. "Ouvrir la Ball", cela ne se dit pas ! On dit plutôt "ouvrir le bal" ! C’est ce que je lui ai dit. Mais j’ai bien pris le soin de dire que ce n’est pas la seule faute que j’ai détectée ! Avec plein de fautes, on n’arrive plus à comprendre ce que veut dire l’article. Ils sont nombreux les journalistes de lefaso.net qui font des fautes (surtout les stagiaires). Il faut qu’ils se ressaisissent !

      - Dans mon commentaire aussi, j’ai dit à l’épouse du président que sa stratégie n’est pas la bonne ! Dire aux hommes de refuser de marier les femmes excisées n’est pas une bonne solution. Ce n’est pas en disant cela que je suis pour l’excision ! Non ! Je vis avec une femme non-excisée et je vois les bienfaits que cela a. J’imagine quelle peut être la souffrance des femmes excisées. Je suis contre l’excision. Mais la nouvelle stratégie que Mme KABORE veut engager n’est pas bonne. Ce n’est pas en refusant les femmes excisées que cela va baisser. Ces femmes excisées sont les enfants de gens. On va les refuser et qui va les marier ? Si c’était ainsi beaucoup de nos mères, soeurs et filles n’allaient pas se marier !
      Non, la solution contre l’excision, c’est la sensibilisation de tout le monde et la sanction des pratiquant.e.s ; c’est tout !

      - Enfin, dans mon commentaire, j’ai dit au webmaster qui modère les commentaires que j’ai dû dire des choses qui peuvent choquer des gens (en disant que dans la salle où s’est tenue la rencontre il y avait des femmes excisées) mais ces choses-là sont pures vérités !

      Voilà, kwiliga, l’essence de mon commentaire. J’espère avoir été compris maintenant.
      Sachez que quand on ne comprend pas quelque chose, on demande calmement et poliment des explications ; on ne se met pas à insulter l’auteur ! Je comprends parfaitement que des gens ne me comprennent pas ! Mais qu’on m’insulte parce qu’on ne me comprend pas, alors ça je ne l’accepte pas. Mais je ne descendrai pas aussi bas que cela !

      Excellente soirée à vous kwiliga et à tous !

  • Le 7 février 2018 à 13:40, par AMKOULLEL En réponse à : Journée internationale tolérance zéro aux MGF : Des leaders politiques burkinabè se rallient à la cause de la femme

    La circoncision, n’est-elle pas aussi une mutilation génitale ? Moi ce qui me dérange, c’est que nulle part, nous, Africains, avons réalisé une réflexion sérieuse sur les tenants et aboutissants de cette histoire de lutte contre cette pratique. Si cela se borne à crier à gorge déployée ce que les autres nous commandent de faire, suis désolé mais ça n’a aucun sens. Pourquoi nous ancêtres faisaient ces pratiques (circoncision & excision) ? Je rappelle ces pratiques sont EXCLUSIVEMENT africaines. Toutes les autres civilisations l’ont emprunté à l’Afrique antique, impériale, d’avant la pénétration coloniale. Si nous aïeux faisaient ces pratiques, il y a bien une raison claire, loin des raisons folkloriques (pour soumettre la femme, pour diminuer la femme, pour contrôler sa libido...) qui nous ont servi aujourd’hui.
    Pourquoi ne pas comprendre la réelle signification, et la faire faire par la médecine moderne, plutôt que la bannir et la laisser faire dans des conditions totalement abominable et atroce pour nos filles.
    Je me pose la question ?

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