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Agriculture familiale : Valoriser le secteur pour un retour des jeunes à la terre

Publié le mercredi 31 janvier 2018 à 19h40min

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Agriculture familiale : Valoriser le secteur pour un retour des jeunes à la terre

L’ONG FIAN – Burkina Faso en partenariat avec Oxfam - Burkina a organisé une rencontre annuelle de la dynamique burkinabè de la Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau en Afrique de l’Ouest. C’était ce mardi 30 janvier 2018, au Centre national Cardinal Paul Zoungrana à Ouagadougou.

Discuter des problèmes liés à la promotion de l’agriculture familiale et à l’employabilité des jeunes dans le secteur agricole. Tel était le principal sujet de cette rencontre qui a regroupé plusieurs acteurs du domaine de l’agriculture. Selon le Coordonnateur de l’ONG FIAN-Burkina (Food first information and action network), Lucien Silga la réponse au chômage endémique des jeunes peut trouver une solution durable par la promotion de l’agriculture. Il faut donc viabiliser le métier d’agriculteur afin de convaincre les jeunes de retourner à la terre. « Une jeune qui a fait l’école et l’université s’attend à occuper des emplois au niveau de la hiérarchie administrative ou le privé, mais pas retourner à la terre. Il nous faut penser comment faire pour que le retour à la terre puisse être possible »,a-t-il indiqué.

Pour atteindre cet objectif FIAN-Burkina suggère la valorisation du métier d’agriculteur en effaçant le stéréotype qui fait que l’on considère l’agriculture comme une punition pour ceux qui ont échoué dans la vie. Et la convention 141 du Bureau international du travail dit de faire de l’agriculture un métier engendrant des droits et des obligations. « Cela veut dire que c’est tout un système qu’il faut mettre en place (couverture sociale, sanitaire, accès au crédit, sécurisation foncière) afin de permettre à celui-là qui veut entreprendre dans le domaine agricole de bénéficer des mêmes avantages sociaux que le fonctionnaire ». Actualité oblige, le Coordonnateur de FIAN-Burkina n’a pas manqué l’occasion de condamner l’utilisation des OGM dans l’agriculture burkinabè spécifiquement en ce qui concerne les velléités de retour du coton BT. « Il n’y a pas longtemps ce coton a échoué. On n’a pas encore soldé les comptes, on ne nous a pas dit pourquoi cela a échoué et on veut envisager son retour », s’est-il offusqué.

Il est sûr que si le Burkina était resté constant dans sa production sans ce ping-pong d’ailleurs, il occuperait toujours son rang de leader en Afrique. Le pire selon lui est que la filière niébé est concerné par ces OGM et par manque de traçabilité le consommateur ne peut pas savoir la différence. En plus de l’inconstance dans la production, Ousmane Tiendrébéogo, Secrétaire général du Syndicat de l’agropastoral (SYNTAP), confie qu’il y a un sabotage de la filière coton mise en place pour contraindre les producteurs à revenir au coton BT. Il trouve criminel que l’on donne des pesticides qui ne tue pas les insectes ou des engrais de mauvaise qualité qui ne permettent pas à la plante de grandir.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 31 janvier 2018 à 20:07, par bila En réponse à : Agriculture familiale : Valoriser le secteur pour un retour des jeunes à la terre

    C’est le fort des pays francophone.Des rencontres ,des séminaires ,des conférence de presse ... mai on voit rien sur le terrain. Si vous voulez soutenir les jeunes dans l’agriculture commencez par accompagner ceux qui y sont déjà avec leur maigres ressources.On ne peut pas apprendre à quelqu’un à aimer un métier mais plus tôt les outils nécessaire pour une meilleure approche dans la production.Posez vous d’abord la question combien de chapitres sont consacrés à l’agriculture , à la gestion de l’eau ou à l’étude des sols dans nos programmes scolaire ?

  • Le 31 janvier 2018 à 20:41, par Excellent ! En réponse à : Agriculture familiale : Valoriser le secteur pour un retour des jeunes à la terre

    Excellente initiative !
    J’informe également aux Burkinabè particulièrement que les stéréotypes véhiculés sur l’agriculture autre fois sont faux. Il faudra vraiment que nous mettions un système en place pour permettre aux jeunes comme moi de retourner à la terre avec un bon usage des engrais, des pesticides et de l’eau pour permettre dépendamment de la variété, de booster l’agriculture qui in fini nous permettra de régler la question de la faim au niveau local, national et aussi international.
    Sur la question de BT, il faudra dire l’idée initiale n’était pas mauvaise en soi : la production alimentaire est sans cesse victime des insectes qui dévorent les récoltent. Il existent cependant une espèce bactérienne, le Bacillus thuringiensis (BT), qui, pour des raisons encore inconnues, est capable de produire des toxines insecticides. On l’a utilisé avec succès pour lutter contre les chenilles, comme la tordeuse de bourgeons de l’épinette, qui ravagent périodiquement les forets québécoises. Les généticiens réussissent alors à transférer les gènes producteurs de toxines de la bactérie à des plantes cultivées, notamment le tabac, le coton, la tomate, la pomme de terre, le maïs et le blé. Les plantes transgéniques tuent par conséquent les insectes vulnérables qui s’en nourrissent. Les toxines se sont révélées semble-t-il sans danger pour les humains et les animaux sauvages (Cela reste à vérifier avec la toxicologie prédictive). Il peut arriver cependant que le BT ne soit pas efficace par expérimentation comme c’est le cas de notre pays et dépendant de type de variété et de la cible (espèces d’insecte). Ce qui a conduit certains coton-culteur à abandonner le BT dont l’évaluation de risque et les réglementations ne peuvent pas être faites par les approches traditionnelles courbe dose-réponse chez l’animal sans la toxicologie prédictive. Donc il est important d’interdir par précaution les OGM comme BT sur notre territoire, le BT qui est utilisé par la firme Monsanto qui a été elle-même rachetée en septembre 2016 par Bayer (firme pharmaceutique).

  • Le 1er février 2018 à 19:37, par SOULEYMANE DEMBELE En réponse à : Agriculture familiale : Valoriser le secteur pour un retour des jeunes à la terre

    Félicitation au groupe pour cette belle initiative !
    Au Mali, la CAD-Mali (où je suis le Directeur Exécutif) est dans la même dynamique avec SOS Faim/Belgique , la présente initiative pourra nous aider à mieux réorienter nos actions à d’autres OSC et PTF au niveau national et sous régional.
    Pour votre information, une étude sur "l’impact du financement de l’Agriculture et de l’Agriculture familiale en particulier"est en cours au Mali sur financement de SOS Faim/Belgique, je partagerai le rapport avec vous très prochainement et voir comment converger nos efforts pour un financement adéquat de l’Agriculture gage d’un développement durable.
    Nous sommes également membre fondateur de la Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau en Afrique de l’Ouest, et membre de la CMAT.
    Tous ensemble pour un monde Juste, Solidaire et Respectueux des Droits Humains.

  • Le 2 février 2018 à 10:16, par nako de ziniaré En réponse à : Agriculture familiale : Valoriser le secteur pour un retour des jeunes à la terre

    Voici un engagement qui manquaient au Burkina Faso.En 1982 quand j’étais nouvellement engagé par l’Autorité des Aménagements des Vallées de Voltas pour l’encadrement à la base des migrants installés sur les terres libérées de l’onchocercose,j’avais fais l’observation "que le dispositif d’encadrement était à l’envers"les ingénieurs devaient être sur le terrain et les techniciens à la capitalisation des données. Pour çà j’ai écopé une sanction. En 1992,quand je suis aller au CAP de Matourkou,j’ai fait l’observation selon laquelle,les enseignements données aux agents techniques n’étaient pas capables de faire bouger l’agriculture du pays. Pour ça,j’ai écopé d’une interdiction d’un nouveau séjour au CAP(interdiction pendant 5 ans le temps que mon age ne permette de revenir après les 3 ans d’expérience nécessaire) Aujourd’hui je suis à la retraite et j’avoue que toutes mes 2 observations restent d’actualité.
    Si les agents en charge de l’encadrement de ces producteurs de coton étaient de bon niveau,ils auraient décelé la mauvaise qualité des intrants avant que les producteurs ne les utilisent.
    Nous avons observé que chaque Région agricole devait avoir une équipe pédagogique,à même de connaitre les sols et les intrants avant leur application.Il existe de kits simplifiés pour le faire(le kit HAH par exemple) ;le Ministre OUEDRAOGO est suffisamment sensibilisé sur ça avec le PICOCA qu’il très brillamment coordonné, et moi j’attendais une réforme à son arrivé au SG du Ministère.
    C’est tous le système qu’il faut revoir.
    Encore merci pour votre courage d’aborder le thème qui doit susciter un débat.

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