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Commune rurale de Cassou : La sécurisation foncière au cœur des échanges

Publié le dimanche 28 janvier 2018 à 10h25min

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Commune rurale de Cassou : La sécurisation foncière au cœur des échanges

La commune rurale de Cassou, province du Ziro, dans la région du Centre-ouest, a abrité le samedi 27 janvier 2018, une rencontre regroupant une vingtaine de chefs de villages et de présidents de Conseils villageois de développement (CVD) autour du chef de Cassou. Il s’est agi lors de cette rencontre d’échanger sur la question de la sécurisation foncière. Ladite rencontre s’est également déroulée en présence de l’adjointe du préfet de la localité, Fatoumata Ouédraogo.

Aller ou pas, surtout avant le grand chef à la sécurisation foncière des terres ? C’est cette principale inquiétude qui a constitué l’objet de cette rencontre regroupant sur la trentaine de villages que compte la commune rurale de Cassou, une vingtaine en plus de présidents de Conseils villageois de développement (CVD).

Saydou Koudougou, secrétaire exécutif du Groupe de recherche et d’action sur le foncier(GRAF)

En effet et comme l’explique Saydou Koudougou, secrétaire exécutif du Groupe de recherche et d’action sur le foncier (GRAF), « la rencontre a consisté en la clarification d’un certain nombre de points par rapport à la sécurisation foncière dans la commune de Cassou », a-t-il indiqué avant de poursuivre avec ce qui a conduit à une telle rencontre. « Il faut dire que nous avons mis en place une cellule d’interpellation citoyenne(CIC), qui regroupe l’ensemble des associations et groupements présents dans le village et qui se charge de faire le suivi de la mise en œuvre de la loi(034) au niveau de la commune », a-t-il indiqué.

C’est cette dernière (cellule), qui de l’avis du secrétaire exécutif, trimestriellement fait une collecte d’information, produit un rapport et procède à l’interpellation du conseil municipal. Ainsi, pour le dernier trimestre de l’année 2017, il est ressorti de l’activité de ladite cellule la réticence de certains chefs de villages de la commune à s’engager dans le processus de sécurisation foncière telle que définie par la loi 034. La raison avancée par ces derniers fait état de ce que le chef de Cassou ne leur aurait pas donné son aval quant à ce processus de sécurisation. Et de surcroît ne se serait pas lui-même engagé dans cette voie.

C’est ainsi que, réagit le maire de la commune rurale de Cassou, « et nous en tant que responsable et connaissant l’esprit qui a guidé l’adoption de cette loi depuis 2009, nous nous sommes approchés du chef de Cassou pour lui demander d’acquiescer à la requête selon laquelle il devrait rencontrer l’ensemble de sa notabilité, les autres chefs de villages, élargi aux présidents CVD dans le but d’échanger et de permettre l’effectivité de la présente loi dans la commune », a dit le maire Dramane Diasso pour situer entre autres le contexte de cette rencontre.

Les populations ont plus intérêt à aller dans le sens de la loi

maire de la commune rurale de Cassou, Dramane Diasso "Je suis satisfait par rapport à ces formations et cette rencontre"

Par ailleurs, cette rencontre, au mot du secrétaire exécutif, a permis de lever le doute sur le coût de l’obtention de l’attestation de possession foncière, la question de la sécurisation foncière, etc. Bref, « c’était une rencontre à la fois de sensibilisation des présidents CVD et chefs coutumiers… », a-t-il résumé. Pour le maire de la commune, ce sont des inquiétudes partagées par l’ensemble de la population villageoise qui y sont ressorties. Et de préciser, « il s’agit des questions liées à l’obtention de l’attestation de possession foncière, à la compréhension même de la loi portant sécurisation foncière(…), a noté Dramane Diasso.

De manière globale, il est ressorti de ces échanges que le chef de Cassou voudrait que les présidents CVD, surtout les autres chefs sachent qu’ils sont libres et ont le plein droit de décider d’aller ou pas dans le sens de cette sécurisation foncière. Aussi, estime-t-il qu’ils ont plutôt intérêt à le faire parce que c’est seulement ce moyen qui leur permettra de mieux sécuriser leurs terres ; « le chef appuie cette rencontre parce qu’il trouve que les populations ont plus intérêt à aller dans le sens de la loi. C’est ce qui va mieux les sécuriser ; l’appartenance de la terre aux ancêtres est dépassée », a fait savoir le représentant du chef de village de Cassou, El hadj Nouhoun Diasso, rapportant le message de ce dernier.

Le maire tout comme le partenaire GRAF qui a accompagné la commune à travers diverses formations et donc cette rencontre, se disent plus ou moins satisfaits. « Je suis satisfait par rapport à ces formations et cette rencontre ; maintenant il reste qu’il faut accompagner cette population à très bien assimiler le fondé de tout cela », a soutenu le maire. Pour sa part, le secrétaire exécutif déclare, « plus ou moins satisfait parce que Cassou devrait faire partie des communes où il y a beaucoup plus d’attestations foncières, malheureusement… », a-t-il déploré avant de donner le motif de satisfaction. « Satisfait parce que ce qui créait cette réticence a été levé.

Dorénavant, nous pouvons espérer que le processus de sécurisation foncière doit connaitre un élan plus important dans la commune », a terminé le partenaire GRAF.
Pour rappel, précédemment à cette rencontre, des formations ont été dispensées non seulement aux différents organes (commission foncière villageoise(CFV) et commission de conciliation foncière villageoise(CCFV)) désignés pour la mise en place effective de la loi, mais aussi à l’endroit du conseil municipal. Ces formations ont concerné les enjeux, les avantages pour la première catégorie de personne. Pour ce qui est de la seconde catégorie, c’est-à-dire, le conseil municipal, il a été question de parler de rôle et d’attributions.

Le Groupe de recherche et d’action sur le foncier(GRAF), est un réseau d’experts sur les questions foncières dans toutes ses dimensions (foncier rural et urbain). Il est également connu pour son intervention au niveau de la décentralisation, des questions de ressources naturelles, etc. Somme toute, il accompagne l’ensemble des acteurs du monde rural pour un monde rural meilleur.

Tambi Serge Pacôme Zongo(Stagiaire)
Lefaso.net

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