« L’Alliance des démocrates révolutionnaires et le renforcement des capacités de ses ressources humaines pour une gestion prochaine du pourvoir d’Etat ». C’est sous ce thème que le parti a effectué sa rentrée politique ce samedi 27 janvier 2018. Et c’est également dans la vision de renforcement des capacités de ses militants que le parti se prépare pour la conquête du pouvoir en 2020. « Plus que jamais, le peuple burkinabè réclame des révolutionnaires pour diriger notre pays » a laissé entendre Séraphine Compaoré, 6e membre du présidium suprême de la révolution, l’instance dirigeante du parti.

Quelques journalistes présents à la conférence

L’ADR constate avec désolation mais sans étonnement que des grèves animent le front social. Pour le parti ces débrayages « continuent à cause de la persistance des iniquités et du rétablissement des inégalités par les soins du chef de l’Etat ». Cette situation est exacerbée par le fait que « la gouvernance n’a pas changé et que plus grave, elle a, d’un point de vue qualitatif, reculé ». Selon les membres du présidium suprême de la révolution, les ‘’nombreuses scandales (corruption, gabegie…) et certaines nominations controversées’’ sont la preuve de l’incapacité du pouvoir actuel à diriger le pays.

Venant au niveau de la justice, l’Alliance des démocrates révolutionnaires déclare sans ambages : « Quant à ceux qui sont en prison, ils payent pour des actes qu’ils ont posés au moment où ils s’étaient forts ». Le parti va plus en prédisant la chute définitive des anciens tenants du pouvoir. « C’est un déclin à jamais révolu parce que c’est une loi divine » a martelé l’instance dirigeante du parti. Par ailleurs selon l’ADR, l’argument de la liberté sous le régime actuel est à bannir expliquant que c’est par la liberté et grâce à la liberté ‘’chèrement arrachée’’ depuis les luttes populaires du collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques contre l’impunité (CODMPP) que les insurgés ont pu « chasser le clan COMPAORE du pouvoir ». Il est estime plutôt que la liberté a tendance à reculer sous l’actuel régime qui, soutient-il « fait envahir le campus de Zogona pour y installer des cargos ».

Compaoré Séraphine, 6e membre du PSR de l’ADR, Trésorière

Selon le présidium suprême de la révolution, certains agissements des populations laissent croire que l’Eta a perdu son autorité. Et pour lui, ce qu’il faut pour rétablir l’autorité de l’Etat, « c’est la transparence, la justice (sociale et institutionnelle), le respect de ses engagements, les actes clairs de repentance, la traque effective des délinquants à col blanc ». Mais pour cela il faut des hommes ‘’nouveaux’’ pour s’inspirer de la révolution d’août 1983 car soutient-il : « il sera difficile, voire impossible de vouloir faire du nouveau avec des anciens ».

M.J.B
Lefaso.net