LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Sécurité alimentaire au Burkina : A la recherche de l’efficience dans la gestion des « boutiques-témoins »

Publié le vendredi 19 janvier 2018 à 15h20min

PARTAGER :                          
Sécurité alimentaire au Burkina : A la recherche de l’efficience dans la gestion des « boutiques-témoins »

La Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), a organisé, du 16 au 17 janvier 2018 à Ouagadougou, un atelier sur le bilan et les perspectives des boutiques-témoins au Burkina Faso. Deux jours durant, cadres des ministères concernés par la sécurité alimentaire, des maires venus des 13 régions du Burkina, des représentants d’organisations de la société civile ont passé à la loupe la mise en œuvre de l’opération entre 2013 et 2017. Puis, ils ont formulé des recommandations pour une mise en œuvre plus efficace dans les mois et années à venir. C’est le conseiller technique du ministre de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, Daouda Maïga qui a présidé la cérémonie officielle de clôture de l’atelier.

La campagne agricole qui vient de s’achever n’a pas été très bonne. 17 provinces connaissent un déficit dans leur production céréalière. Et, ce sont les populations de 83 communes réparties dans les régions du Nord, du Sahel, du Centre-Nord et du Centre-Ouest du Burkina Faso, qui seraient en situation de crise alimentaire au cours des prochains mois. Déjà, sur le marché, la faiblesse de l’offre céréalière par rapport à la normale et des prix assez élevés se fait sentir. D’où l’urgente nécessité de trouver des solutions en vue de pallier les difficultés qui s’annoncent, et surtout éviter une éventuelle crise alimentaire à grande échelle.

Dans ce cadre, le gouvernement mettra cette année à la disposition de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), environ 25 milliards de F CFA. Ce qui permettra de collecter de 95 000 tonnes de céréales et ainsi accroître le nombre de boutiques-témoins à 250 au lieu de de 140 jusque-là. Cette augmentation du nombre de boutiques-témoins est aujourd’hui une nécessité pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina.

Vers un recadrage de l’opération

le présidium de la cérémonie de clôture

C’est pourquoi, il était important de dresser le bilan de l’opération de mise en œuvre des boutiques-témoins depuis sa mise en œuvre (2013-2017) afin d’aller vers plus d’efficacité et d’efficience. Ainsi, l’atelier du 16 au 17 janvier 2018 a a permis de mettre en exergue les forces, les faiblesses, les succès et les échecs de l’opération, et proposer des recadrages.

C’est Daouda Maïga, conseiller technique, représentant le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, qui a prononcé le discours de clôture de la rencontre. Il s’est réjoui des résultats auxquels sont parvenus les participants. « Ces résultats permettront un recadrage de l’opération dans le but d’atteindre les résultats escomptés. Les attentes étaient assez fortes et justifiées dans ce domaine. Grâce à votre perspicacité et votre esprit de discernement, nous disposons aujourd’hui d’un nouveau format des boutiques-témoins afin de mieux soulager nos populations vulnérables », a-t-il confié.

L’étape de l’évaluation terminée, une autre commence, celle de la mise en œuvre effective des points de vente des céréales aux populations vulnérables dès début février 2018. Et la réussite de cette phase dépendra de la capacité des acteurs majeurs (ayant pris part à l’atelier) à partager les résultats des travaux de ces 48 heures.

Des recommandations et résolutions

une vue des participants à l’atelier

« Tout au long de vos travaux, les pertinentes interventions et contributions ont permis de donner des orientations précises à la SONAGESS, mais aussi à l’ensemble des acteurs en vue du succès de l’opération », a lancé Daouda Maïga qui tenu à rassurer les participants que les recommandations formulées à l’endroit du gouvernement seront examinées avec la plus grande attention.

A l’endroit de la SONAGESS, les participants ont recommandé de : faire l’état des lieux des boutiques-témoins avec l’ensemble des acteurs chaque année, élaborer des textes qui encadrent les boutiques-témoins, et prévoir un appui financier aux communes dans le cadre de la supervision de l’opération.

A l’endroit de l’Etat, il a été recommandé de : diligenter la mise à disposition nécessaire pour la collecte, en temps opportun, des céréales ; et d’accroitre le soutien financier à la SONAGESS pour un approvisionnement conséquent des points de vente.

Deux résolutions ont également été prises à l’issue de la rencontre. D’abord l’ensemble des maires se sont engagés à soutenir la SONAGESS dans l’opération. La SONAGESS, quant à elle, s’est engagée à accroitre le nombre de points de vente, à prioriser les zones à risque et à assurer un approvisionnement régulier des points de vente.

Moussa Diallo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2018 à 19:52, par Sidpasata-Veritas En réponse à : Sécurité alimentaire au Burkina : A la recherche de l’efficience dans la gestion des « boutiques-témoins »

    La SONAGESS ne fait que collecter et distribuer, elle ne fait donc qu’atténuer les conséquences de l’insécurité alimentaire au Burkina, mais n’agit pas pour améliorer la production. Elle n’est donc pas une solution à long terme. Pourtant, nous sommes sûrs d’une chose : des saisons de pluies capricieuses causant des déficits céréaliers, nous en connaîtrons encore beaucoup. La seule solution c’est permettre aux producteurs d’accroître leurs résultats. Or nous savons que, financièrement, l’État ne peut pas doter suffisamment les producteurs pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Mais nous savons tous que la filière cotonnière permet le renforcement de la filière céréalière. Alors ce que l’État pourrait faire pour changer les choses à long terme c’est faire en sorte que les producteurs de coton profite au maximum des bénéfices de cette filière qui.actuellement, profite plus aux banques et au trésor public. Il faut s’appuyer sur cette activité agricole pour enrichir les producteurs : c’est à la fois plus de justice et plus de sécurité dans la production alimentaire. Si nous refusons de voir la réalité en face et de faire les sacrifices nécessaires, si nous continuons à laisser nos producteurs dans la misère se faire exploiter ou même contribuer inconsciemment à leur exploitation, nous verrons dans les décennies à venir, les banques grossir et nos difficultés de survie s’accroître. GOUVERNER C’EST PRÉVOIR, MÊME AU-DELÀ DE SON PROPRE MANDAT. AINSI LES AUTRES ONT COLONISÉ AU PROFIT DE LEIRS PETITS FILS DONT LES BANQUES NOUS PRÊTENT CHAQUE ANNÉE DE L’ARGENT POUR PRODUIRE LE COTON DONT ILS ONT BESOIN ET QU’ILS NOUS LE PRENNENT À VIL PRIX. UN CERTAIN SANKARA AVAIT DIT ’’PRODUISONS POUR SATISFAIRE NOS BESIONS’’ MAIS, LUI AVAIT LE COURAGE DE RÉSISTER À LA TENTATION DE L’ARGENT FACILE ET DE FAIRE CONFIANCE À LA CAPACITÉ DE SON PEUPLE QU’IL NE VOILAIT PAS VOIR EN OUVRIER AGRICOLE POUR DES PAYS DITS NANTIS. TOUT EST UNE QUESTION DE VOLONTÉ. POUR DES PAYS DITS NANTIS.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND