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Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

Publié le mardi 16 janvier 2018 à 09h30min

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Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après,  les parents des victimes se disent abandonnés

Trente morts, 71 blessés et d’énormes dégâts matériels. On se rappellera toujours des attaques terroristes perpétrées le 15 janvier 2016, contre le Splendid hôtel, le restaurant Cappuccino et le maquis Taxi brousse. Ce 15 janvier 2018, deux années après, les parents des victimes ont tenu à rendre hommage à tous ces êtres chers qui ont perdu la vie. C’était au cours d’une conférence de presse, où l’Association des familles des victimes des attentats au Burkina Faso, a également dénoncé le silence du gouvernement.

Il y a deux ans de cela, dans la soirée du vendredi 15 janvier 2016, Martin Konvolbo s’est retrouvé sur la terrasse du restaurant Cappuccino. De cette soirée fatidique, Il s’en est sorti avec une balle dans la jambe. S’il a eu plus de chance que d’autres, il traine depuis lors, cette même dans sa jambe. « J’ai été pris en charge pendant un mois à l’hôpital. Je n’arrive plus à marcher, ni à travailler. Il m’arrive souvent de perdre connaissance lorsque je suis assis » a témoigné le rescapé, lançant à l’occasion un appel aux autorités, pour sa prise en charge sanitaire.

Ce 15 janvier 2018, après plusieurs démarches auprès des autorités sans succès, les parents des victimes attendent toujours le soutien du gouvernement. « Nous attendons beaucoup du gouvernement, notamment une assistance financière pour subvenir aux besoins des familles des victimes, la scolarisation des enfants des victimes » a confié Félix Kinda, SG de l’association.

Pascal Lankoandé président de l’association des familles des victimes

Las d’attendre, les parents des victimes se disent « déboussolés ». « Nous avions fait un bémol pendant ces deux années, pensant qu’il devait avoir une réaction, malheureusement, on est étonné de ce silence très lourd, qui ressemble à un mépris à l’encontre de ces personnes » a signifié Pascal Lankoandé, président de l’association des familles des victimes.

Par ailleurs, Pascal Lankoandé soutient qu’après une rencontre avec les autorités, l’association avait formulé des propositions et des recommandations à cet effet. « Toutes les catégories de victimes, les parents des personnes décédées, les blessés, les victimes dont les activités des entreprises ont été interrompues, l’ont fait, mais malheureusement, c’est resté lettre morte depuis des années » a-t-il soutenu.

Aucune assistance de la part de l’Etat ?

Martin Konvolbo garde une balle au pied

A en croire l’association des familles des victimes des attaques terroristes au Burkina, le gouvernement aurait pris des engagements qui n’ont pas été respectés. « Sauf erreur de notre part, à la date du 15 janvier, nous ne connaissons pas une victime qui a bénéficié d’une assistance quelconque de l’Etat. Les autres assistances sont d’origine non-étatique » a déploré Pascal Lankoandé. Puis d’ajouter : « Le plus dramatique est le cas des personnes blessées et traumatisées qui sont laissées à elles-mêmes, des orphelins traumatisées, des veuves sans moyens de subsistance, des cas de chômage technique et de nombreuses familles en état de précarité ».

Une commission mixte interministérielle

Pour Pascal Lankoandé, les attaques et les victimes se multiplient au Burkina. Et l’idéal, selon lui, serait de mettre en place une commission mixte interministérielle, qui sera chargée d’examiner ces genres de situation. « Ces genres d’évènements sont appelés des catastrophes et dans tout évènement, il y a des mesures préventives, de rétablissement ou de réhabilitation qui sont prévues ». A l’issue de cette cérémonie d’hommage qui s’est tenue au maquis Taxi brousse, les parents des victimes ont déposé une gerbe sur la stèle dressée sur l’avenue Kwamé N’ kurmah, en hommage aux victimes.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 janvier 2018 à 09:00, par Dip En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

    Pour ce qui sont mort durant cette attaque que leurs âmes reposent en paix, pour les blessés que les personnes de bonne volonté et l’État dans un élan de solidarité et de responsabilité leur viennent en l’aide.

  • Le 16 janvier 2018 à 09:25, par Dignité En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

    Mes amis, c’est mieux vous allez vous chercher dèèèèè !!! Vous connaissez ce régime là ? Ils s’en foutent des insurgés, des victimes qui se sont donné pour qu’ils soient où ils sont aujourd’hui n’en parlons pas de vous ! Prier est encore mieux que d’attendre quoi que ce soit de ces gens !
    Je passais ..................................

  • Le 16 janvier 2018 à 11:17, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

    - Chers victimes, le Kôrô Yamyélé ne partage pas votre opinion. Ne vous sentez pas abandonnés car d’autres sont morts dans ce drame. Comptez sur Dieu, vous-mêmes, vos amis et vos parents aimables qui vous comprennent. Ce Gouvernement issu d’une gigantesque ’’Insurrescroquerie’’ a trop de problèmes à régler si bien que vous n’êtes pas sa préoccupation principale. Au moins vous vivez, et donc ressaisissez-vous et bougez pour vous en sortir. Il vous faut positiver votre cas et chercher des solutions, et non le dramatiser et pleurnicher, et attendre quelque chose qui ne vient pas pour le moment ! On dira que je n’ai pas pitié mais ce n’est pas celà, et c’est juste pour vous encourager à tenir bon et chercher des solutions à vos difficultés et non compter sur l’État qui lui-même a trop de problèmes en ce moment : Nombreuses grèves, Insécurité, etc.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 16 janvier 2018 à 13:24, par Me Kéré En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

    Merci au Kôrô Yamyélé pour cette très belle intervention réaliste comme d’habitude.
    Je fais une comparaison avec la situation des victimes de l’insurrection populaire pour dire ceci : Il faut indemniser rapidement les victimes sans attendre l’identification des auteurs de ces actes barbares. On ne peut donc pas dire qu’il faut attendre la justice avant d’indemniser les victimes. Ceux qui attendent la justice avant la réconciliation sont dans l’erreur d’appréciation. En France, il y a un fonds d’indemnisation des victimes du terrorisme. Il faut peut-être penser à instituer ce fonds au Burkina. Voilà une critique constructive comme à mon habitude. Ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez n’ont toujours vu dans mes interventions que de la critique stérile. En voilà une concrète : Créer un fonds d’indemnisation des victimes des violences politiques et terroristes. Quant on veut, on peut. Me Kéré

  • Le 16 janvier 2018 à 14:04, par Alexio En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

    Malgre les Lourdes taches gouvernementales, ce dossier devait etre plus nous rappeler les memes carences qu on a vu lors de l innssurection de 2014, ou les victimes ont dans le froid d attendre leur du.

    Le gouvernement de Kaba a beaucoup de pains sur la planche ici.
    L idee de intrenaute nr:4. Me Kere est une bonne idee pour aborder une crise de cette portee. Une rubrique financiere d endommengement des victimes de terrorisme.
    Cela dechargera la lourde bureaucratie du gouvernement. 2ans, c est trop dans cette galere.

    J avais honte d entendre les propos du representant des victimes a la TV5 francaise hier soir. Pascal Lankouande.

    L image de marque du Burkina Faso ne serait pas embellit pour cette traine gouvernementale qui n arien avoir avec la pauvrete du pays comme argumentaire.

  • Le 16 janvier 2018 à 15:36, par Amadoum En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

    "En France, il ya .... Creer un fonds d’indemnisation des violences politiques... Quand on veut, on peut". Pas toujours, Me Kere !
    Il y a plein de bonnes choses en France que le Burkina Faso peut emuler, mais rien ne se passe. La raison est simple : d’un, nous n’avons pas les moyens, et de deux, la situation nationale est en etat de deliquescence totale ; les dirigeants actuels, malgre les bonnes intentions de certains, sont dans une confusion totale et ne semblent pas avoir quelque priorite que ce soit. La pire des choses, c’est qu’ils manquent surtout de courage ; ils ne peuvent pas dire la verite aux differents groupes en face.

    • Le 17 janvier 2018 à 10:48, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Attaques terroristes du 15 janvier : Deux ans après, les parents des victimes se disent abandonnés

      - Amadoum, moi je ne te comprends pas du tout ! Comment veux-tu qu’ils disent la vérité alors que c’est le mensonge et la ruse qui les ont donné le pouvoir ?! Tu oublies qu’ils ont eu le pouvoir après une effraction à la suite d’une gigantesque ’’Inssurescroquerie’’ qu’ils ont savamment orchestré pour embarquer tout le monde ?! Si c’était à recommencer, je n’aurai pas quitté mon paisible village pour venir risquer ma peau devant Kossyam alors que beaucoup de ceux qui ’’mangent’’ ajourd’hui nous suivaient à la télé à partir de leurs salons. Cerains s’arrêtaient sur leurs balcons et avec leurs paumes en guise de rabajout sur le front comme la langue d’une casquette, regardaient de loin les colonnes de fumée monter au ciel. De la rue on les voyait ! Heureusement pour moi, Dieu merci, je n’ai pas dénoncé par excès de zèle le chemin suivi par un Ex grand bonze du CDP et du Régime Compaoré dans sa fuite dans un Pick Up Toyota chargé de fanes d’arachides et de tiges de sorgho comme pour aller donner à des animaux alors qu’il était couché en dessous ! Pendant que les voyous incendiaient et pillaient le domicile de Eddie Komboigo, le véhicule a passé devant la Croix Rouge et a foncé vers Dassagho en passant sur le pont à l’Est et s’est infiltré dans le quartier. Dieu, Kôrô Yamyélé vous remercie pour lui avoir permis de retenir sa langue là où un simple coup de fil de mon portable aurait suffit. Merci Dieu.

      Par Kôrô Yamyélé

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