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« Le sort de l’année scolaire 2017-2018 est entre les mains du gouvernement » (Ysa Kintiga, coordonnateur régional des syndicats de l’éducation de l’Est)

Publié le samedi 13 janvier 2018 à 00h20min

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« Le sort de l’année scolaire 2017-2018 est entre les mains du gouvernement » (Ysa Kintiga, coordonnateur régional des syndicats de l’éducation de l’Est)

Suite à l’appel de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation pour la grève de 72h, le monde éducatif de l’Est a battu le pavé le mercredi 10 janvier 2018 dans la ville de Fada N’Gourma pour aller remettre un message au gouverneur de la région.

Dans le message adressé au gouverneur de l’Est, Ysa Kintiga, coordonnateur régional a signifié que depuis pratiquement trois (03) mois, les travailleurs de l’éducation et de la recherche dans une unité d’action historique sont en lutte pour exiger du gouvernement la satisfaction d’une plate-forme revendicative minimale synthétisée en quatre points : l’adoption d’un statut valorisant les personnels de l’éducation et de la recherche, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif et la revalorisation de la fonction enseignante.

« Mr le gouverneur, nous sommes devant vous ce matin pour vous signifier une fois de plus notre détermination à nous battre jusqu’à la satisfaction totale de la présente plate-forme pour une éducation de qualité et pour de meilleures conditions de vie et de travail de l’ensemble des travailleurs de l’éducation et de la recherche », a soutenu Ysa Kintiga. Ce ne sont donc, ni le dilatoire, ni les déclarations hasardeuses, méprisantes et irresponsables de certaines personnalités qui viendront à bout de leur détermination, a-t-il signifié.

Il a expliqué d’ailleurs que leurs enfants ne sont pas à l’étranger ou dans les établissements de renom comme les enfants du président de l’Assemblé nationale, Alassane Balla Sakandé ou de certains dignitaires du régime. Il a poursuivi que leurs enfants sont dans des centres d’éveil et d’éducation préscolaire au secteur 11 et 3 de Fada N’Gourma logés dans des sites d’emprunt payés à 75 000F/mois et/ou les parents paient 34 000 F comme frais de participation.

« Intitule de signaler que ce sont les parents qui prennent en charge les frais de location des sites avec des conditions de travail désastreuses aussi bien pour les moniteurs que pour les tous petits. Nos enfants sont à l’école primaire du secteur 1 C où toute l’école avec ces 6 classes est sous paillote. Nos enfants sont au CEG Bansoundi au secteur 9, établissement qui ne dispose pas de site, n’en parlons pas de salles de cours et qui se retrouve dans des locaux d’emprunt éparpillés un peu partout dans la ville ; nos enfants sont dans les lycées publics du pays comme le lycée Diaba Lompo, le lycée communal de Fada, le lycée Untaani de Diapaga ou le lycée départemental lumière de la Kompienga ou bien dans les établissements privés avec les mêmes conditions d’étude et de travail », a-t-il notifié.

Il a expliqué que certains de ces établissements publics cités vivent un manque criard d’infrastructures adéquates et de personnel. Et d’ajouter qu’au lycée communal de Fada comme dans presque tous les lycées départementaux et même provinciaux, les élèves des séries scientifiques vont jusqu’à obtenir leur baccalauréat série D sans connaitre un tube à essai encore moins un microscope par manque de laboratoires. Au lycée Untaani de Diapaga, les élèves des classes de terminal, toutes séries confondues, sont restés tout le premier trimestre de l’année scolaire en cour sans professeurs de mathématiques, de philosophie et d’anglais par manque de professeurs nouvellement affectés et non mandatés.

Au lycée départemental Lumière de Kompienga, selon Kintiga Ysa, la situation est encore plus dramatique : deux classes de 6e n’ont toujours pas effectué leur rentrée scolaire 2017-2018 par manque de salle. Il a poursuivi en expliquant que les établissements privés sont devenus un vrai fonds de commerce avec des frais de scolarité hors de la portée de nombreux parents d’élèves et dans ces établissements privés les conditions de travail ne sont guère meilleures avec des effectifs souvent au-delà de 100 élèves dans les classes d’examen. Dans de nombreux privés de la ville de Fada N’Gourma, le taux d’échec aux examens de fin d’année (BEPC et BAC) est souvent au-delà de 80%, a-t-il entre autre résumé. Il a renchéri que le secteur de l’éducation est devenu un dépotoir de la Fonction publique, l’enseignement étant devenu un métier de la dernière chance.

C’est ce qui justifierait les propos en son temps de Luc Adolphe TIAO Premier ministre qui disait que « même les enseignants veulent un statut particulier ». « Nos jeunes collègues hommes comme femmes, dans les villes comme dans les campagnes sont victimes de toutes les formes d’humiliations du fait du non mandatement. Ils sont souvent contraints de contracter des prêts soit auprès des paysans soit auprès des commerçants justes pour survivre. Les dames quant à elles sont exposées à toutes sortes de harcèlement », a-t-il martelé. Il a expliqué par ailleurs que la responsabilité et le patriotisme, c’est accepter de travailler sous les arbres ou sous les paillotes, c’est accepter utiliser son propre moyen de transport comme moyen de transport du service, etc.

« Mais l’irresponsabilité et le manque de patriotisme, c’est piller les derniers de l’Etat, c’est passer par le dilatoire, le mépris, les calomnies parce qu’on n’a aucune solution à proposer aux justes et légitimes préoccupations des travailleurs. Le sort de l’année scolaire 2017-2018 est entre les mains du gouvernement. Qu’il lui donne une coloration verte, rouge, jaune ou blanche, il en assumera l’entière responsabilité » a-t-il conclu.

SoumailaSANA .

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Vos commentaires

  • Le 13 janvier 2018 à 19:07, par calmos En réponse à : « Le sort de l’année scolaire 2017-2018 est entre les mains du gouvernement » (Ysa Kintiga, coordonnateur régional des syndicats de l’éducation de l’Est)

    Tout mon soutien au monde enseignant vivement que le gouvernement se penche effectivement sur sa revendication pour l’avenir de notre cher pays

  • Le 14 janvier 2018 à 10:47, par Un père indigné En réponse à : « Le sort de l’année scolaire 2017-2018 est entre les mains du gouvernement » (Ysa Kintiga, coordonnateur régional des syndicats de l’éducation de l’Est)

    Le sort de l’année scolaire est entre les mains de ces anarchosyndicalistes vampires qui, après avoir correctement dépeint la situation de l’éducation, proposent de l’empirer en déniant son accès au plus grand nombre des enfants scolarisables. Si non comment comprendre qu’ils demandent à beurrer davantage leur pain à travers ce qu’ils masquent sous le vocable "amélioration des conditions de vie" et à développer tout azimut les infrastructures d’éducation tout ensachant qu’aucun budget (y compris leurs salaires) n’est élastique à souhait ? Que ces messieurs aient le courage de dire à L’Etat de réduire le nombre des enseignants, des lycées et des collèges ainsi que des universités et des centres de formations professionnels pour ne garder qu’une poignée qui sera payée à prix d’or. Qu’ils disent qu’ils exigent que les frais de scolarités soient portés à au moins 300000FCFA/an même dans le public pour payer des millions à ceux d’entre eux qui auront la chance de rester dans ce filon d’or que deviendra le métier d’enseignant. Messieurs, ayez le courage d’exprimer tout haut ce que vous désirez du fond de vos cœurs !

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