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Education : Le SYNAFEB demande réparation pour les préjudices subis

Publié le mardi 9 janvier 2018 à 00h33min

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Education : Le SYNAFEB demande réparation pour les préjudices subis

Baisse des salaires, non régularisation des situations administratives suite à une « mauvaise » application de la loi 081. Les enseignants contractuels, à travers le Syndicat national des fonctionnaires de l’Education du Burkina (SYNAFEB), ne se retrouvent pas dans le combat mené par la Coordination nationale des syndicats de l’éducation nationale (CNSE). Au cours d’une conférence de presse, tenue ce lundi 8 janvier 2018, le SYNAFEB qui entend de son côté défendre ses intérêts, a appelé le corps enseignant à une reprise du travail et ce, en attendant un sit-in le 26 janvier prochain, pour clarifier la situation des contractuels.

« Je faisais partie d’un des 15 syndicats de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation, mais comme ils ne font pas mon affaire, ils sont allés sacrifier ma carrière, je ne peux plus continuer avec eux », a témoigné Koudougou Robert Kaboré, SG du SYNAFEB.

A l’entendre, deux types de luttes sont menées au sein du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation : celle concernant le SYNAFEB qui, à cause d’une « mauvaise » application de la loi 081, a occasionné une baisse des salaires des contractuels ainsi qu’une non régularisation de leur situation administrative ; et celle du CNSE qui revendique un statut particulier alors que "les contractuels ne sont pas régis par le statut général pour le moment ». Ainsi, si la loi 081 ne reconnaît plus les agents contractuels dans la fonction publique, Robert Kaboré soutient que "les dispositions transitoires de ladite loi prévoient la procédure de fonctionnarisation afin qu’ils aient un arrêté d’intégration et de titularisation comme les fonctionnaires, sans pour autant diminuer les avantages de carrière ».

Au lieu de résoudre les problèmes de la loi 081…

A en croire le SYNAFEB, il n’existe pas de crise au sein du secteur de l’éducation, mais plutôt un inachèvement de la loi 081. Se présentant comme l’unique syndicat qui défend les intérêts des contractuels et même ceux des fonctionnaires, le SYNAFEB dit déplorer une trahison de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation. « Les syndicats qui devaient nous défendre ne l’ont pas fait », a lancé Koudougou Robert Kaboré. Puis de poursuivre : « La coordination n’a aucun récépissé de reconnaissance pour convier les fonctionnaires à une grève (…) Dans cette même coordination, il y a des syndicats qui sont dissous. Tous les fonctionnaires ont été induits en erreur. On nous a conduits à l’élaboration de la loi 081, où nous nous sommes retrouvés à la situation actuelle : la baisse de nos salaires, la rupture de nos contrats sans notification. Si l’administration ne peut pas prendre ses responsabilités, nous allons intenter devant les juridictions, ce qui est de droit », a menacé le SG du SYNAFEB.

Dans cette dynamique, le syndicat des fonctionnaires de l’éducation accuse le gouvernement de vouloir confisquer ses droits avec la complicité de certains responsables syndicaux qui, dit-il, ont « une lutte orientée vers des augmentations de salaire et un statut particulier ».

De l’avis de Robert Kaboré, le gouvernement, au lieu de s’atteler à résoudre les problèmes engendrés par la loi 081, en l’occurrence le rétablissement des salaires baissés, la régularisation des primes de rendement pour les contractuels ainsi que celle des avancements de classe des fonctionnaires, est en « train de l’enjamber en créant une structure dénommée le Haut conseil du dialogue social ».

« Nous soupçonnons un deal politique »

Déplorant l’absence de contractuels au sein du Haut conseil pour le dialogue social, notamment au niveau de la représentation d’organisations syndicales, le SYNAFEB juge l’institution « peu crédible ». « Nous partons à ce dialogue social déjà perdants. Nous soupçonnons un deal politique du fait de l’absence de représentants de contractuels », a signifié monsieur Kaboré. Et d’ajouter : « Le Haut conseil ne concerne que les fonctionnaires. Les contractuels n’ont aucun acte d’intégration et de titularisation leur conférant un statut de fonctionnaires. (…) toutes les décisions issues de ce Haut conseil seront de nul effet pour les contractuels ».

Par ailleurs, le SYNAFEB estime que le Haut conseil pour le dialogue social ne pourra apporter que des solutions à moyen terme pour le secteur de l’éducation. Robert Kaboré et ses camarades suggèrent plutôt une satisfaction des propositions de la plateforme revendicative du 6 mai 2017, allant dans le sens d’un statut autonome. Il est notamment question d’une indemnité compensatrice d’accomplissement des tâches (électricité, loyer, achat de matériel pour la concrétisation des leçons), une prime exceptionnelle due à la dévaluation du FCFA, une prime de motivation à la fonction enseignante, une indemnité vestimentaire et une indemnité de documentation.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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