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Coopération pour le développement : Le Burkina Faso a reçu plus de dons que de prêts en 2016

Publié le vendredi 5 janvier 2018 à 09h00min

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Coopération pour le développement : Le Burkina Faso a reçu plus de dons que de prêts en 2016

La direction générale de la coopération (DGCOOP) a présenté, ce 29 décembre 2017 à Ouagadougou, son rapport annuel sur la coopération pour le développement (RCD 2016). Et ce qui en ressort est que malgré la situation sécuritaire difficile et le climat social délétère qu’a connu le Burkina Faso en 2016, le pays a enregistré une croissance économique de 5,9% contre 4,0% en 2015, soit un gain de 1,9 point de pourcentage.

1 094,78 millions de dollars US c’est l’estimation faite de l’aide publique au développement (APD) qu’a reçue le Burkina Faso en 2016 de ses partenaires techniques et financiers (PTF). Comparativement à 2015, cette aide connait une légère baisse de 0,5% puisqu’elle était estimée à 1 100,34 millions de dollars US. Et selon le rapport, l’appui des partenaires au développement en 2016 présente la même caractéristique que celle des années antérieures avec une prédominance de l’aide multilatérale (60,9%) relativement à l’aide bilatérale (36,5%) et à la contribution des ONG (3,1%). On note également une précellence de dons (71,3%) par rapport aux prêts et de l’aide projet (70,8%) eu égard aux autres types d’assistance.

Une baisse de 5% des dons par rapport à 2015

Les partenaires présents à la présentation du rapport

En effet, le montant total des prêts reçus se chiffre à 327,46 millions dollars US (soit 28,7% de l’APD totale) contre 277,97 millions dollars US en 2015. Les dons, quant à eux, ont baissé de 5% par rapport à 2015 et ont été évalués à 781,04 millions de dollars US contre 822,37 millions de dollars américain un an plus tôt. En termes de pourcentage, les quatre types d’instruments à savoir l’aide projet, l’appui budgétaire, l’aide alimentaire et l’assistance et secours d’urgence, ont représenté respectivement 70,8% (774,9 millions de dollars US), 25,7% (281,88 millions de dollars US), 2,9% (31,66 millions de dollars US) et 0,6% (6,34 millions de dollars US).

Cinq principaux secteurs se sont répartis l’aide publique au développement absorbant près de 70,4% de l’appui des partenaires. Il s’agit des secteurs de la gouvernance économique (26,1%), de l’environnement, eau et assainissement (16,1%), de la production agro-sylvo-pastorale (11,2%), de l’éducation et formation (9,7%) et de la santé (7,3%).

La Banque mondiale, principal donateur

En outre et pour ce qui concerne les sources de financements, les partenaires multilatéraux sont considérés comme les pourvoyeurs du volume le plus important de l’aide publique au développement avec une contribution de 660,66 millions de dollars américain. Ils sont suivis des partenaires bilatéraux dont leur apport est évalué à 400,02 millions de dollars US et des ONG pour une contribution de 34,10 millions de dollars US. Et selon la secrétaire d’Etat chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, « toutes ces contributions concourent à relever les défis du financement du PNDES ».

Le principal donateur a été la Banque mondiale avec un montant de 296,79 millions de dollars de US (Soit 27,1% de l’APD). Elle est suivie de l’Union Européenne, de la France et du Système des Nations Unies avec respectivement 11,7%, 9,9% et 8,9%. La contribution cumulée de ces quatre bailleurs représente près de 57,6% de l’aide publique au développement reçu en 2016.

Les facteurs explicatifs de la croissance économique

Pauline Zouré, secrétaire d’Etat chargée de l’aménagement du territoire

Pour la représentante du ministre de l’Economie, des Finances et du Développement plusieurs raisons expliquent le petit gain de pourcentage de la croissance économique qu’a enregistré le pays. En effet selon Pauline Zouré, les efforts sont restés constants pendant l’année 2016 : « Les gens ont beaucoup travaillé et les partenaires sont restés à nos côtés et ils ont respecté leurs engagements ». L’autre explication possible, selon elle, est le fait que le pays a acquis la confiance de ses partenaires : « Il y a aussi cette crédibilité en la signature de notre pays lors de la conférence internationale sur le financement du PNDES qui a beaucoup contribué à ce que malgré les situations que nous avons connues les partenaires ne se sont pas désistés et nous avons pu mobiliser ce qui a été annoncé ».

Défis et perspectives

Pour la réalisation du PNDES, outre les canaux traditionnels de financement, aux niveaux national et international, une nouvelle stratégie de mobilisation des ressources s’impose. Le financement de ce référentiel au niveau national devra, selon la DGCOOP, s’appuyer sur la mise en œuvre de la politique nationale de coopération au développement (PNCD), les tables rondes sectorielles et la rationalisation des projets et programmes. Le rapport souligne par ailleurs en perspective que le gouvernement devra également développer des actions dans le sens de la mise en œuvre des engagements pris lors de la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement, la réunion de haut niveau de Nairobi et la 22e conférence des Parties sur le climat.

Des recommandations

Afin d’améliorer la mobilisation des ressources, des recommandations ont été faites aussi bien au Gouvernement, aux partenaires techniques et financiers, à la société civile, au secteur privé qu’à la diaspora burkinabè. Ainsi il est recommandé aux dirigeants d’améliorer le taux de pression fiscale à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, d’élaborer et mettre en œuvre une stratégie de mobilisation de l’épargne des Burkinabè de l’Etranger, d’intensifier les mesures sécuritaires, d’élargir la coopération avec de nouveaux partenaires et de renforcer la bonne gouvernance économique en luttant efficacement contre la corruption.

A l’endroit des partenaires techniques et financiers, ils sont incités à respecter l’engagement de fournir au moins 0,7% de leur revenu national brut (RNB) aux pays en développement. Ils sont également exhortés à s’aligner sur les systèmes nationaux de gestion des finances publiques, à contribuer à améliorer la mobilisation des ressources intérieures par un renforcement des capacités en la matière…

Vue de quelques partenaires techniques et financiers

La société civile, quant à elle, est invitée à jouer son rôle de veille et de contrôle citoyen dans la mise en œuvre des politiques publiques mais aussi à sensibiliser le public sur les engagements contractés au niveau national et local, à mettre l’accent sur les progrès et difficultés rencontrées dans la mise en œuvre et accompagner davantage le gouvernement dans le financement des actions de développement.

Le secteur privé, lui, devra promouvoir l’innovation, la création de richesse, de revenus et d’emplois et accompagner également le gouvernement dans le financement des actions de développement par le biais du partenariat public-privé.

Enfin, il est recommandé à la diaspora burkinabè de sécuriser leurs ressources en les investissant au Burkina Faso mais aussi de dupliquer dans leur pays d’origine les bonnes expériences de progrès économiques, social et culturel vécues dans les pays d’accueil.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA
Lefaso.net

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