C’est en compagnie de son épouse et des ministres Youssouf Ouédraogo et Joseph Kahoun que le président Blaise Compaoré a été accueilli samedi 25 juin dernier à l’aéroport international d’Antananarivo par le Premier ministre malgache, Jacques Sylla.

Déjà, la capitale de la Grande Ile, voire le pays tout entier vibraient au rythme des festivités marquant le 45e anniversaire de l’indépendance de Madagascar. C’est pourquoi tout juste après sa descente d’avion, le président Compaoré a rejoint son homologue malgache, Marc Ravolomanana, au Palais présidentiel où ils ont assisté à un gigantesque feu d’artifice qui, dit-on, est une tradition dans la Grande Ile.

En tout cas de mémoire de Burkinabè, rarement feu d’artifice aura été aussi gigantesque. Et ce sont des dizaines de milliers de Malgaches qui se sont massés aux quatre coins de la présidence pour vivre en direct l’événement et ce, plus d’une heure durant.

Mais le temps fort des festivités de ce 45e anniversaire aura été sans doute la grande parade militaire au Stade municipal Mahacinos au pied de la colline où a été proclamée l’indépendance de l’Ile le 26 juin 1960. Pendant plus de trois heures, gendarmes, policiers, agents des eaux et forêts, armées de l’air, de terre, de la marine ont fait une parade fort mémorable pendant laquelle il nous a été donné de voir un tant soit peu la capacité opérationnelle de l’armée malgache.

En tout et pour tout 4 Burkinabè

Journée fort éprouvante, celle du dimanche 26 juin l’aura été pour Blaise Compaoré et son hôte.

En effet, tout juste après la fin du défilé militaire, la délégation présidentielle s’est ébranlée vers le Palais présidentielle dans la banlieue de la capitale, aux flancs d’une colline. C’est dans ce majestueux palais tout de blanc peint que Blaise Compaoré a été fait Grand-croix de l’Ordre national malgache, la plus haute distinction honorifique de ce pays.

Et c’est tout heureux qu’arborant sa distinction le président Compaoré a dit qu’il plaçait ce voyage à Madagascar sous le signe du renforcement des relations entre deux pays du Sud qui ont les mêmes ambitions de sortir du sous-développement. Pour le président Compaoré, ce voyage est le signe de l’amitié entre les deux pays, ce d’autant plus que Marc Ravalomanana a déjà séjourné deux fois au Burkina.

Ainsi, lui qui a été le premier chef d’Etat à soutenir et reconnaître le régime de Marc Ravalomanana suite à l’élection controversée de 2002 pense devoir mettre tout en œuvre pour que l’axe Ouagadougou-Antananarivo vive et se renforce davantage. Et il n’est pas exclu que les Burkinabè, si rares dans la Grande Ile, en fassent désormais une destination privilégiée, car en dépit de la distance, de bonnes affaires peuvent être faites entre les deux pays.

Si dans les rues d’Antananarivo et ailleurs à Madagascar, on peut rencontrer des Guinéens, des Maliens et Sénégalais, il est rare par contre de rencontrer des Burkinabè pour la simple et bonne raison que les statistiques officielles dénombrent en tout et pour tout quatre de nos ressortissants dans ce pays : il s’agit de Jean-Victor Sandouidi (représentant-résident du PNUD à Madagascar), son épouse, ainsi que deux sœurs franciscaines. C’est dire que pour le moment, Madagascar n’est pas sur la liste de prédilection de nos compatriotes, qui, depuis un certain temps, vont de plus en plus à l’aventure.

D’Antananarivo Boureima Diallo
L’Observateur