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Présidentielle 2005 : Norbert Tiendrébéogo est candidat

Publié le mercredi 29 juin 2005 à 07h30min

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"Pour nous, notre candidature à la présidentielle de 2005 n’est plus une éventualité, c’est une certitude". Voilà ce que nous a confié M. Norbert Tiendrébéogo, président national du Front des Forces sociales (FFS). C’était au cours d’une interview le dimanche 26 juin 2005 à l’issue d’une rencontre qu’il a eue avec les délégués des départements de la province du Boulkiemdé.

M. Norbert Tiendrébéogo, quelle appréciation faites-vous de cette rencontre de Koudougou ?

• Nous avons fait une sortie que nous estimons satisfaisante. Nous avions voulu rencontré les délégués des secteurs, villages et départements du Boulkiemdé. Sauf trois ou quatre délégués absents du fait de l’éloignement de leurs localités, nous avons compté la présence des autres. En outre, la profondeur des débats, la présence et la participation aux débats des femmes ont été fort appréciables.

La question qui revenait concerne la multitude des candidats de l’opposition. Soutenez-vous que cette multitude de candidats est un atout pour l’opposition ?

• Je ne dis pas que c’est forcément un atout, je dis que c’est la parade que nous pourrions opposer à Blaise Compaoré à défaut d’avoir eu trois candidatures consensuelles par famille politique. Sinon notre vision au niveau du FFS c’était que les libéraux dégagent un candidat consensuel, que les socialistes en fassent de même ainsi que les sankaristes. N’ayant pas eu cela il est bon aujourd’hui qu’on puisse présenter une multitude de candidats crédibles, capables chacun de grignoter un maximum de voix au candidat du parti au pouvoir et de l’empêcher ainsi de passer au premier tour.

Est-ce que c’est désormais officiel que Norbert Tiendrébéogo est candidat à la présidentielle du 13 novembre 2005 ?

• Le parti, depuis le 11 décembre 2004, lors de son Comité directeur appelé conférence nationale des cadres du parti, a décidé de m’investir candidat du FFS à cette élection. Je suis étonné que la presse hésite à admettre cette éventualité. Ce n’est plus une éventualité, c’est une certitude depuis décembre 2004. Nous estimons que nous avons nos chances, nous donnons rendez-vous au peuple le 13 novembre. Nous n’avons certainement pas les milliards que d’aucuns ont, mais nous avons cette richesse inestimable que constitue notre intégrité.

Sur quel message allez-vous vous appuyez pendant la campagne, qui commencera en début octobre ?

• Sur la force de la jeunesse, d’abord, sur la fierté du Burkina et aussi sur la sécurité du peuple. Nous allons mettre l’accent sur les capacités de notre jeunesse à s’assumer, sur la lutte contre l’impunité, l’insécurité, la corruption, nous allons mettre l’accent sur la réorganisation de la société, des forces armées et des forces de sécurité.

Corruption, gabegie, dépôts de fonds dans des banques à l’étranger sont des termes qui revenaient au cours des débats. Comment comptez-vous combattre ces maux si vous êtes porté à la tête de l’Etat ?

• Je suis un héritier de la révolution démocratique et populaire conduite par le président Thomas Sankara. Si en quatre années de révolution, le Burkina a pu chasser très loin la corruption, la gabegie et autres, je crois que fort de cette expérience, de cet acquis-là, si j’étais le prochain président du Faso, il va de soit que je mettrais moins de temps que sous le CNR pour combattre victorieusement la corruption et tous ces maux que vous avez cités. Les possibilités sont là, il manque le courage politique des acteurs surtout quand ces mêmes acteurs sont les plus corrompus de notre pays.

Doit-on désormais compter avec le FFS dans le paysage politique du Boulkiemdé ?

• Mais nous sommes là depuis longtemps ! Déjà aux législatives nous avons fait des scores qui n’étaient pas déshonorants. Nous avons continué le travail sur le terrain. On ne peut pas dire que le Boulkiemdé soit un fief du FFS, mais nous comptons en tout cas y être présents parmi les trois ou quatre premiers partis pendant cette élection présidentielle et vous verrez bien.

Emprisonné puis jugé pour tentative avérée ou non de coup d’Etat, vous l’avez été. Certains pensent que cela peut constituer une aubaine pour vous. Est-ce aussi votre avis ?

• J’ai toujours dit que Blaise Compaoré a certainement commis la plus grave erreur politique de son parcours en me mettant en prison. Vous savez, au niveau de l’opposition, il y en a aussi qui voient cet emprisonnement d’un mauvais œil et qui auraient voulu être des martyrs de la démocratie burkinabè. Mais je n’ai pas décidé d’aller en prison. C’est à moi et à mon parti de savoir tirer les bénéfices politiques de cette mésaventure.

Un appel à la jeunesse, que vous portez en estime ?

• Qu’elle se batte, qu’elle se batte pour prendre véritablement en main son destin en faisant preuve de mobilisation générale le 13 novembre prochain et en faisant confiance au FFS et à son président, Norbert Tiendrébéogo, et c’est ensemble que nous allons remporter des victoires.

Interview réalisée par Cyrille Zoma
L’Observateur

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