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Coalition burkinabè pour les droits des femmes section Sourou : Au nom des femmes de la commune rurale de Di

Publié le vendredi 29 décembre 2017 à 17h30min

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Coalition burkinabè pour les droits des femmes section Sourou : Au nom des femmes de la commune rurale de Di

Au moment où nous traçons ces lignes, la Coalition burkinabè pour les droits des femmes section Sourou est allée plaider au nom des femmes rurales de Di le 3 novembre 2017. Pour madame SIRIMA née FOFANA Mariam, coordonnatrice de la Coalition burkinabè pour les droits des femmes, un regroupement de 15 associations et ONG, depuis 2011, son organisation travaille pour faire des plaidoyers sur la défense des droits de la femme à travers des rencontres. Ces rencontres concernent le leadership, les droits et devoirs, le renforcement des capacités. Elle bénéficie de l’appui financier de New Feel, une ONG.

Elles étaient à Di pour échanger avec les femmes sur leurs préoccupations. Elles ont identifié et proposé au conseil municipal leur prise en compte dans les projets de développement. Au cours des échanges, les femmes ont pu s’exprimer et convaincre le conseil qui a promis de prendre en compte leurs préoccupations. Ensuite elles ont organisé un mariage collectif de 15 couples avec l’appui du maire. « Vous savez qu’au Burkina le mariage religieux et coutumier existe. Mais il faut aussi le mariage légal pour sécuriser chaque membre du couple. Dans le cadre de ce projet nous intervenons dans les communes de Banfora, Bama et Di et nous menons les mêmes activités. Pour ce qui est de l’amélioration des conditions de vie, nous nous battons et c’est pourquoi nous sommes très dérangées quand nous voyons qu’au CSPS il n’y a qu’un seul lit, une seule table d’accouchement. Nous voulons plaider pour que tout cela change » nous a confié Madame SIRIMA née FOFANA Mariam.

Quant à madame SOULAMA Bibiane, vice-présidente de la coalition des femmes du Burkina, elle nous a fait savoir qu’elles sont allées à Di pour aider les femmes à présenter leurs préoccupations au maire, car elles ont beaucoup d’opportunités, mais il y a des obstacles. C’est pour cela elles sont allées les accompagner dans la présentation des problèmes qu’elles-mêmes ont identifiés. Elles les ont formées sur les thématiques telles que la prise de parole en public, la façon de se comporter et elles ont pu avec courage présenter leurs préoccupations aux autorités.

Malgré qu’elles ne soient pas issues de la zone, ces autorités ont pu remarquer que la pauvreté de ces femmes et leurs ont proposé des pistes pour les aider. Pour elle, il faut que les femmes aient accès à la terre pour qu’elles puissent apporter leur part aux besoins de la famille. « A Di, il y a les terres. Mais les femmes n’en bénéficient pas. Les femmes veulent bien se battre. Mais il y a bien des freins. Nous avons eu, à travailler, il y a quelques années au début de la décentralisation » a-t-elle déclaré.

Quant à Madame PARE Solange, elle nous a confié : « Nous sommes allées à Di pour rencontrer le maire et ses conseillers. Nous avons fait une formation avec les femmes et ce sont les résultats de cette formation que nous avons présentés au conseil municipal. Moi, je fais l’étuvage du riz. Nous sommes une union de femmes qui font de l’étuvage dans la vallée du Sourou. Notre grand souci, ce sont les difficultés que nous rencontrons au CSPS. Imaginez un dispensaire où il y a une seule table d’accouchement et s’il y a 5 femmes qui viennent en même temps. Il y a aussi le manque d’ambulance. Je raconte un cas où il y a une femme qui devait être évacuée. Par manque d’ambulance, c’est dans un tricycle qu’ils ont bougé pour Tougan. A l’arrivée l’enfant était mort-né. Souvent on emprunte des véhicules privés, mais ça ne peut pas être comme l’ambulance. Du côté de nos enfants, leur école, le conseiller dit que c’est la même chose partout. Chez nous, c’est pire parce que les enfants sont sous des hangars et les conditions de travail sont difficiles. Les effectifs aussi sont trop dans les classes et moi-même si j’étais enseignante je n’allais pas pouvoir aider tous les enfants comme il faut. Tout ce problème de niveau et d’éducation retombe sur nous les femmes puisque les hommes nous rejettent la balle. Ensuite, certaines de nos sœurs n’ont pas de lieu d’étuvage de leur riz. Nous souhaitons que l’ancien bâtiment de la mairie leur soit octroyé pour qu’elles se débrouillent. Donc ce sont tous ces problèmes que nous sommes allées dire au maire. Il faut qu’il nous aide ».

Pour le maire Lassina BELEMOU, ce plaidoyer des femmes sur leurs préoccupations se trouvent déjà dans son plan d’action. Lui et son conseil municipal étaient très contents d’attendre ces femmes et ils feront tout pour que leurs préoccupations soient satisfaites. Pour le maire et son conseil municipal ce sont des actions à saluer. Ils souhaitent que les femmes de toutes les communes se battent pour jouer leur part dans le développement au lieu de croiser les bras.

David Demaison NEBIE

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