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SONABEL : inauguration de la Centrale électrique "Ouahigouya II"

Publié le mercredi 29 juin 2005 à 07h02min

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D’une puissance installée de 3,6 megawatts (MW) pour un coût de 4,282 milliards de F CFA, la nouvelle centrale électrique "Ouahigouya II" ouvre de nouvelles perspectives dans la fourniture d’électricité et l’interconnexion intérieure dans la région Nord du Burkina Faso.

Finis les délestages et les coupures d’électricité dans la ville de Ouahigouya. Finie bientôt l’obscurité dans les localités rurales de Youba, Rikou, Rapougma, Aorema, Siguinvoussé, Sananga et Bogoya. En avant pour les réalisations d’interconnexion Ouahigouya-Titao, Ouahigouya-Gourcy-Yako et l’extension du réseau de distribution dans l’agglomération de Ouahigouya. "Manegr Waame" (le bien est venu), a tonné la troupe "Relwendé" du chef-lieu du Yatenga et de la région du Nord. Sous une pluie bienfaisante, la cité de Naba Kango recevait la lumière à gogo.

D’une puissance installée de 3,6 mégawatts (MW), la centrale "Ouahigouya II" a coûté 4,282 milliards de F CFA cofinancés par le Royaume du Danemark à hauteur de 3,418 milliards et la SONABEL pour 864 millions sur fonds propres. Elle vient accroître considérablement la fourniture d’électricité dans cette partie du pays (Yatenga, Zondoma, Passoré et Lorum). Cette offre en électricité ouvre également de nouvelles perspectives pour le bien-être des populations et le développement industriel de la localité.

Pour le directeur général de la SONABEL, Salif Kaboré, cette infrastructure va permettre "l’accès à l’électricité aux ménages à faible revenu dans les zones déjà couvertes par le service de l’électricité et l’étendre à l’ensemble des provinces de la région". Lundi 27 juin dernier, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, des membres du gouvernement et des élus locaux ont effectué le déplacement pour saluer la construction de cet ouvrage, fruit de la coopération dano-burkinabè. M. Kaboré a rappelé que cette infrastructure s’inscrit dans le cadre du renforcement du système électrique régional de Ouahigouya.

La centrale "Ouahigouya II" constitue une partie de l’exécution d’un schéma-directeur dont le financement est estimé à 7,060 milliards de F CFA. "L’inauguration de cette nouvelle centrale permettra, par le biais des différents raccordements, d’atteindre un taux d’électrification de 30% à l’horizon 2010", a soutenu le ministre en charge de l’Energie, Kader Cissé. Il a indiqué que la vulgarisation de l’énergie électrique entre dans la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté. Aussi, le maire de la commune de Ouahigouya, Simplice Ouédraogo et le gouverneur de la région du Nord, Dieudonné Yaméogo ont tous lancé un appel aux opérateurs économiques de la localité à promouvoir des unités agroindustrielles.

La représentante de l’ambassadeur du Royaume du Danemark, délégué du collectif des bailleurs de fonds a appelé les populations bénéficiaires à œuvrer à la pérennisation de la centrale en utilisant de façon optimale, cette offre d’électricité pour leur développement. Elle est revenue sur l’excellence des relations dano-burkinabè pour faire de l’énergie électrique, un levier indispensable à l’essor économique national à travers le bien-être des couches urbaines et rurales. "Les populations de la région du Nord, la SONABEL et le Royaume du Danemark, des partenaires pour la lutte contre la pauvreté," ont indiqué toutes les parties prenantes au processus d’électrification en cours dans cette partie du pays.

Jolivet Emmaüs


Quelques impressions sur l’ouverture de la Centrale

Paramanga Ernest Yonli, Premier ministre :"Mes impressions sont bonnes. La nouvelle centrale suscite aujourd’hui la joie des populations de Ouahigouya et de la région Nord. La construction a mis plus de temps qu’il ne fallait et son inauguration marque à coup sûr un succès dans l’électrification. C’est une infrastructure d’une importance capitale dans le bien-être des populations, la lutte contre la pauvreté et le développement agroindustriel. L’électricité est un facteur important dans la croissance économique d’un pays.

Les opérateurs économiques de la région doivent se sentir fiers de l’ouvrage et entreprendre des activités sur la base de cet investissement. C’est tout le bonheur qu’on est en droit d’attendre de la construction d’une telle centrale. La partie Nord regorge des hommes d’affaires dynamiques. "Ouahigouya II" constitue pour eux une aubaine pour promouvoir des unités agroindustrielles".

Me Gilbert Noël Ouédraogo, chef de file de l’opposition :"La nouvelle centrale électrique est une œuvre salutaire. Elle permettra à la région de connaître un essor économique. Cette infrastructure vient résoudre l’un des deux problèmes de la localité : l’insuffisance d’énergie électrique et le manque d’eau. Si la saison pluvieuse est bonne cette année, des activités d’envergure socioéconomiques pourront être menées. Autre mesure, "Ouahigouya II" alimentera toutes les provinces de la région. Ce qui est une avancée notable dans l’approvisionnement électrique dans cette partie du pays et même au delà. Il appartient aux populations de saisir cette opportunité pour fructifier leurs affaires. Mon souhait est que cet ouvrage participe aussi longtemps, possible au bien-être des habitants des localités bénéficiaires".

Mahamadi Sawadogo dit Kadhafi PDG du Groupe SMARF :"Toute activité économique est à la base de l’énergie. Avec l’inauguration de la centrale, tout homme d’affaires de la région pourra désormais réaliser ses projets d’investissements. Personnellement, "Ouahigouya II" favorisera l’extension de son réseau de station Pétrofa dans cette partie Nord du pays comme Titao (Lorum). Cette offre d’électricité aidera à accroître les activités annexes aux stations. Ceux qui investissent dans d’autres secteurs pourront également tirer meilleurs profits de ces installations. En un mot, la centrale électrique ouvre de grands chantiers de développement socioindustriel".

Propos recueillis par JE


Bientôt la SONABEL à Sindou et Douna

Le processus d’électrification des villes de Douna et Sindou dans la province de la Léraba est à l’étape du démarrage des travaux. La Société Electricité-Ondulation-Distribution-Assistance (EODA) qui a la charge de réaliser ce rêve longtemps nourri par les populations concernées s’active pour le démarrage effectif des travaux.

Cela est connu de tous, l’électricité est le moteur du développement car tout en permettant un changement rapide de la physionomie des localités bénéficiaires avec le développement et la diversification d’activités surtout économiques, elle apporte un réel épanouissement au niveau des populations.

Conscientes de l’enjeu de l’électricité dans le développement de notre pays et pour réduire les disparités entre les zones urbaines et rurales en matière d’électrification, les autorités nationales ont mis en chantier le projet d’électrification rurale décentralisée basé sur l’approche de la gestion locale de cette ressource.

Le processus d’électrification des villes de Douna et Sindou, né de cette initiative fort louable, a été enclenché depuis 2003 avec la réalisation de l’étude de faisabilité, la mise en place des structures locales de gestion de cette denrée précieuse que sont les Coopératives d’électricité (COOPEL), l’attribution du marché et la signature des contrats avec la société EODA, adjudicataire du marché. En somme, le terrain semble suffisamment déblayé pour permettre le démarrage effectif des travaux et c’est justement pour préparer cette étape capitale du processus qu’une mission de la société EODA conduite par son directeur général M. Alassane Ouangrawa a eu le 7 juin dernier à Sindou puis Douna une série de rencontres avec les autorités administratives, les membres des COOPEL et les autorités coutumières locales.

"Une mère qui vend de l’eau et dont les enfants ont toujours soif".

La connexion de Douna et Sindou sur le réseau de distribution de la nationale de l’électricité se fera à partir de la mini-centrale hydroélectrique de Niofila située à moins d’une dizaine de kilomètre de Sindou. Il convient de signaler que la province de la Léraba dispose de deux mini-centrales hydroélectriques construites et mises en service depuis 1996 à Niofila et Tourny, deux villages respectivement des départements de Douna et Sindou.

Cependant, telle une mère qui vend de l’eau tout en privant ses enfants de cette denrée précieuse, tout le jus produit à partir de ces 2 centrales était jusque-là convoyé vers le centre de distribution de Banfora dans la Comoé pour la consommation des villes et provinces voisines. La réalisation de ce projet, maintes fois annoncée et plusieurs fois remise à plus tard, est donc perçue par les populations locales comme un juste retour des choses.

La société EODA, en plus de l’installation du réseau, devra accompagner les COOPEL dans l’exploitation durant une période de cinq ans au cours de laquelle une formation adéquate sera donnée aux membres de ces structures pour leur permettre plus tard de gérer eux-mêmes la ressource.

Hamadou SANOU
AIB/Léraba

Sidwaya

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