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Commémoration de la grève historique des 17 et 18 décembre 1975 : L’UAS en panel

Publié le samedi 16 décembre 2017 à 21h38min

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Commémoration de la grève historique des 17 et 18 décembre 1975 : L’UAS en panel

L’Unité d’action syndicale(UAS) a commémoré, le samedi 16 décembre 2017, à la bourse du travail de Ouagadougou, la grève historique des 17 et 18 décembre 1975. A cet effet, un panel réunissant différentes centrales syndicales et syndicats autonomes a été organisé.

Se rappelle-t-on encore des 17 et 18 décembre 1975, dates auxquelles se réalisait l’historique grève générale qui fit de Ouagadougou une ville-morte. Egalement, du succès de cette grève qui avait ébranlé le Gouvernement du renouveau national (GRN), puis provoqué son auto dissolution le 29 janvier 1976.

En effet, à l’occasion de la commémoration de ces journées, l’Unité d’action syndicale(UAS) a organisé un panel autour de « la contribution du mouvement syndical dans l’ancrage de la démocratie au Burkina Faso » et « les revendications syndicales : état des lieux et perspectives ». La première communication, développée par Georges Kouanda, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs du burkina(USTB), a permis d’être entretenu sur la définition, les différents types, et les principes de la démocratie. Le communicant définissant alors la démocratie comme « un régime politique dans lequel les citoyens ont le pouvoir », a aussi précisé que parmi les différents types de démocraties existantes dans le monde (03), la plus répandue est celle appelée ‘’démocratie indirecte ou représentative’’. Et pour qu’on puisse véritablement parler de démocratie, il faudrait que les sept principes de la démocratie soient réunis.

Le doyen Ousmane Kindo, ancien secrétaire général adjoint du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB)

Abordant « la contribution du mouvement syndicale à l’ancrage de la démocratie au pays des ‘’hommes intègres’’ », M. Kouanda avance que cette contribution se situe à deux niveaux. Il s’agit premièrement, des actions de formation, d’éducation et de conscientisation des masses. Secondement, des actions de résistance et de lutte. A ce niveau, un rappel de dates historiques de certaines actions de luttes comme la contribution en 1990 aux assises nationales sur le projet de la constitution du 2 juin 1991, a été fait.

Pour Bassolma Bazié, porte-parole de l’UAS et deuxième conférencier à intervenir, il a été question de dénoncer « les positions des autorités face aux revendications légitimes des différentes couches socio-professionnelles ». Son exposé, dit-il, s’inscrit dans le contexte de la désinformation qui pollue l’atmosphère sociale. Et d’ajouter qu’il vise, à rappeler l’histoire à la jeune génération, à renouveler l’engagement à se battre au quotidien pour l’approfondissement de la démocratie, la promotion des acquis arrachés de hautes luttes par les devanciers.

Participants présents au panel organisé à l’occasion de la commémoration de la grève historique

S’agissant donc de faire un état des lieux des revendications syndicales, la parole a été donnée à l’ensemble des coordinations syndicales présentes afin de se prononcer sur les mouvements en cours. Alors, des différentes interventions, l’on retient la non-satisfaction et le tripatouillage de plateformes, les nominations de complaisances qui, des dires, sont contre productives sur le terrain, etc.

Le doyen Ousmane Kindo, ancien secrétaire général adjoint du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB), invité de ladite commémoration, a salué le travail abattu par l’UAS puis, rappelé à travers des témoignages, le rôle combien important des mouvements syndicaux au Burkina Faso. Il a pour terminer, souhaité que les unités actions progressent dans l’intérêt du peuple et de la nation toute entière.

Tambi Serge Pacôme Zongo (Stagiaire)
Lefaso.net

Les sept principes de la démocratie :

- Le public doit pouvoir s’exprimer sur les décisions qui le concernent ;
- Le processus de participation publique doit permettre la contribution du public ;
- Au cours d’un processus de participation du public, les besoins et intérêts de tous les participants doivent être communiqués et pris en compte ;
- Le processus de participation du public doit solliciter et faciliter activement la participation de toutes les personnes susceptibles d’être touchées ;
- Les participants doivent contribuer à définir les modalités de leur participation ;
- Les participants reçoivent toute l’information nécessaire pour que leur contribution soit significative ;
- Les participants doivent être informés de l’incidence qu’a eue leur contribution sur la décision.

Retour sur la grève historique

Décembre 2017, marque les quarante deuxième (42e) anniversaires d’un mouvement populaire, animé principalement par les organisations syndicales de travailleurs avec le soutien des élèves et des étudiants sous la forme d’une grève générale. Cette grève générale venait en réaction à la tentative de mise en place en novembre 1975 d’un parti unique en Haute-Volta. En effet, suite au coup d’Etat du 08 février 1974, après avoir interdit toute activité politique, organisé le quadrillage militaire du pays avec la nomination de préfets militaires à la tête des départements, le régime du Général Sangoulé LAMIZANA annonçait le 29 novembre 1975 la création du Mouvement national pour le Renouveau (MNR). Ce MNR était présenté comme le « cadre unique pour toutes les activités sociales, culturelles et politiques » et toute indifférence à l’égard de celui-ci était perçue comme « une atteinte à la sécurité de l’Etat ». Dès le lendemain 30 novembre 1975, à l’appel des quatre centrales syndicales de l’époque (CNTV, CSV, OVSL, USTV), c’est une véritable mobilisation populaire qu’a connu le meeting de ce jour à la Bourse du Travail de Ouagadougou pour dénoncer et rejeter cette forfaiture.

Le 02 décembre 1975, c’est une correspondance qui est adressée au Ministre du travail et de la Fonction Publique de l’époque par les centrales syndicales et tenant lieu de préavis de grève. C’est effectivement les 17 et 18 décembre 1975 que se réalisera l’historique grève générale qui fit de Ouagadougou ces jours – là, une ville-morte. Le succès de cette grève a ébranlé le Gouvernement du Renouveau National (GRN) et provoqué son auto dissolution le 29 janvier 1976.

Source : Bassolma Bazié, à l’occasion de la commémoration de la grève historique des 17 et 18 décembre 1975, à la bourse du travail de Ouagadougou, le 16 décembre 2017.

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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2017 à 10:38, par Ka En réponse à : Commémoration de la grève historique des 17 et 18 décembre 1975 : L’UAS en panel

    Sans le souvenir du passé, on ne peut pas construire positivement l’avenir. Se souvenir de la lutte féroce de masse au Burkina pour soutenir les opprimés est une bonne initiative pour que la jeunesse puisse continuer et améliorer cette lutte démocratique qui reste la racine fiable pour une bonne gouvernance. La lutte de classe dans un pays ou la minorité dits gouvernants s’emparent tout sans se soucier du peuple majoritaire, est une réalité a ne pas négliger : Cette lutte doit s’accentuer de plus en plus par l’intermédiaire de la classe prolétarienne pour permettre à la jeunesse de parvenir à une société nouvelle sans une minorité dominante et prédateur.
    Se souvenir de la grève historique des 17 et 18 Décembre 1975 pour moi est de dire à la jeunesse qui ne l’a pas vécu pourquoi cette grève historique contre le régime CMRPN de Saye Zerbo. ‘’’’’
    Saye Zerbo qui n’arrivait même pas à prononcer le CMRPN comme il faut et son équipe, ont utilisé leur pouvoir plus que les lois, plus que la justice. Le gouvernement de Saye Zerbo sans se gêné face au peuple Burkinabé se montrait pour une classe minoritaire puissante et dominante : C’est pourquoi Saye Zerbo en tant que Chef d’état décrétait des lois pour défendre les intérêts de la classe au pouvoir.
    La justice condamnait les pauvres types et protégeait les représentants de la classe au pouvoir. La gendarmerie réprimait les malheureux et respectaient les plus aisés qui n’étaient pas inquiétés, la police traquait les pauvres citoyens que l’on n’hésitait pas a menotter, tant dis que les riches étaient protégés. L’armée n’était prête a se battre que pour sauver les intérêts de la classe dominante au pouvoir. Toutes ces injustices réunis, le peuple Burkinabé opprimé derrière ses syndicats s’est révolté contre un pouvoir avec une classe minoritaire dominante qui se prenait pour Dieu, et oubliant leur rôle qui était la bonne gouvernance pour faire avancer le pays.

    Pour ce souvenir, rendons grâce aux organismes syndicaux de l’époque ’’’CNTV, CSV, OVSL, USTV,’’’’ qui ont su œuvré et mobilisé ce soulèvement populaire qui reste vraiment historique dans l’histoire de notre pays.

  • Le 17 décembre 2017 à 14:16, par Alexio En réponse à : Commémoration de la grève historique des 17 et 18 décembre 1975 : L’UAS en panel

    Nos malheurs ont ete invente par nous meme. La Haute Volta au Burkina Faso a ete une exception en Afrique, ou dans ce monde ou les ethnies sont liees par ce pacte sosial qu est les ethnies -a - plaisanterie.
    Sur le plan politique aussi on a cette diversite etnique dans chaque parti politique sans polarisation.

    Notre deficit national a toujours ete avant le temps qui courait avec ses transtions politiques, l instauration d un model de societe et durable adapter a nos reelles realites du terrain. L avenem,ent de la revolution avait donner cette chance qui heurtait les interts belliqueux de la Francafrique.

    Donc tous les moyens ont ete mis de saboter cette nouvelle relance de notre sosciete basee sur notre propre force liberatrice de notre genie createur. Les deviasianistes ont pris le dessus de cette reforme sosial en une chasse de la sorciere orchestree pour attaquer l image de marque de Thomas Sankara. En lui traitant usurpeur de pouvoir pur lui seul et ses amis. Blaise Compaore avec l appui d houphouet Felix Boigny et la France ont financer cette guerre interne du CNR.

    ET nous voila aukourdhui toujours sur le point de depart, apres la chute du dictateur. Maintenant que bous Avons introdui la demokratie representative qui est loin d etre la formule magique pour un pays pauvre comme le notre.

    La Chine a demotrer aux yeux du monde que c est dans la dicipline et un modele de sosciete bien definit que le progres er visible et durable. Les Bailleurs fonds ont jamais ete nos maitres qui s imposent et simposerons leurs dictats pour un model de societe dicte sous chantage.

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