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Insécurité en Afrique de l’Ouest : La croisière du Groupe BLM

Publié le dimanche 10 décembre 2017 à 23h45min

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Insécurité en Afrique de l’Ouest : La croisière du Groupe BLM

Le Mali vit une situation périlleuse avec l’occupation du nord par différents groupes armés. Diffa une région du Niger frontalière du Nigéria subit les tentatives d’incursion de Boko Haram. Au Burkina Faso, Ansaroul Islam tente d’établir une base dans le Sahel. Avant que toutes ces situations ne surviennent, le Groupe BLM, à travers son premier responsable Ouézen Louis Oulon analysant la situation au Moyen-Orient, avait conclu que la cible vulnérable à l’avenir était nos pays. Malheureusement, l’histoire lui a donné raison. Comment chercher la solution ? C’est ce qui a fait l’objet des échanges du 21 au 22 novembre dernier à Niamey au Niger autour du thème : « Enjeux du terrorisme en Afrique de l’Ouest : Comprendre pour agir ».

La conférence a réuni, pendant deux jours, leaders de la société civile, prédicateurs dans les mosquées, prêcheurs dans les médias audiovisuels, journalistes qui traitent des questions sécuritaires et décideurs politiques. Des témoignages des participants venus des zones où sévissent les groupes terroristes ont éclairé l’auditoire venu échanger sur la situation d’insécurité larvée dans la sous-région Ouest-Africaine.

Moustapha Boubacar, directeur d’un institut d’étude en langue arabe à Diffa et l’imam de la mosquée Ousmane Ibn Haffan de la même ville est revenu sur la pratique de la nébuleuse Boko Haram dans cette partie du Niger. Les menaces, selon l’imam, sont légions. Ceux qu’on soupçonne de renseigner les forces de sécurité sont menacées de mort de même que ceux qui déconstruisent les thèses du groupe dans les mosquées. A l’intérieur de Diffa, dans les villages, ils enrôlent de force les enfants et les femmes qu’ils utilisent, indique-t-il, comme la chair à canon ou des kamikazes. Avant la tenue de la conférence, un enfant, avoue-t-il, a pu s’échapper d’un de leurs camps pour revenir à Diffa. Il est entre les mains des autorités actuellement.

La population vit dans la hantise surtout quand une femme devant une concession donne la « Saalam », les gens cherchent une autre porte de sortie. Elle peut être un kamikaze capable de créer l’hécatombe dans la famille. Dans certaine circonstance, souligne toujours Moustapha Boubacar, la population les prend à partie et un jeune homme aurait terrassé une femme avec ses explosifs pendant qu’elle voulait se jeter dans une foule. Malheureusement, clame le témoin, il y a laissé sa vie mais les vies de plusieurs personnes ont été sauvées. Le Docteur Mahamoudou Ouédraogo (ancien Ministre de la Culture du Burkina Faso) a donné une communication sur « Enjeux de la montée de l’extrémisme religieux dans la sous-région ». Il a pris un exemple sur un de ses enseignants à l’école primaire qui fumait mais qui lui prodiguait des conseils de ne jamais fumer. Cette illustration corrobore la situation des prédicateurs et chefs religieux sur les fidèles. Ils ont une emprise sur leurs communautés si par malchance on a affaire à un extrémiste violent, il peut conduire un nombre important des pratiquants dans l’abîme, soutient-il.

Le communicateur fait observer qu’aucun des patrons des groupes terroristes n’a son enfant ou sa femme parmi les kamikazes. Ils les mettent à l’abri, en lieu sûr. Comme solution aux problèmes, l’ancien Ministre de la Culture du Burkina Faso évoque les grands projets structurants sur la résilience des communautés qui sont en train d’être mis en place par l’Union Africaine (UA) avec l’appui du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Quant à sa seconde communication qui a porté sur les : « Courants terroristes en Afrique de l’Ouest : connexions et dissemblances », il fait observer la différence des modes opératoires des organisations terroristes. L’une est faite de guerre conventionnelle. Cette stratégie est menée par l’Etat Islamique connu aussi sous l’appellation de DAESH. Il consiste à occuper les territoires. Al-Qaïda mène une guerre asymétrique dans ses zones d’intervention. Dans la zone sahélo-saharienne où sévissent Ansar-Dine, le MUJAO, Alqaida au Maghreb islamique, Al-Morabitone… malgré la scissiparité apparente, selon le Docteur Mahamoudou, un lien fort les guide. Il est soutenu par l’idéologie de l’internationalisme Djihadiste.

Moustapha Boubacar, Marabout Prêcheur à Diffa
Le lien entre l’islam et le terrorisme

Les érudits musulmans sont catégoriques que le terrorisme n’a aucun rapport avec l’islam qui est une religion de paix et de tolérance. « Houstaz » Ismaël Mohamed n’a pas manqué de l’indiquer dans son exposé sur l’ « Islam et terrorisme : que dit le Coran ? ». Il définit le terrorisme comme : « Emploi systématique des mesures oppressives et tyranniques par la violence afin d’atteindre un objectif. Il peut aussi constituer un ensemble d’actes de brutalité (attentats, destructions massives des biens ou des personnes) qu’une organisation exécute en vue d’impressionner et surtout de créer une terreur ou un climat d’insécurité au sein d’une population ». Plusieurs versets du Coran et Hadiths du prophète Mohamed sont venus appuyer les assertions de « Houstaz » (professeur en arabe).

A titre d’illustrations dans le chapitre 5 du Coran verset 32, il est dit que : « Quiconque tue un être humain non coupable de meurtre ou de corruption sur la terre est considéré comme le meurtrier de toute l’humanité. » Il en a été de même quand il a développé sur la : « Communauté musulmane nigérienne face à la montée de l’extrémisme religieux : comment fait-elle face ». Deux thèses de l’islam s’affrontent au Niger, assure-til. C’est la thèse des « Tariqa », la Tidjania et le Quadria et la thèse salafiste. En dehors des diatribes proférées par les uns et les autres, positive Ismaël Mohammed, il n’y a jamais eu de heurts qui ont occasionné des dégâts matériels ou humains. Sur cette communication aussi, il convoque les textes fondamentaux de l’islam pour illustrer l’opposition de la religion à tout extrémisme.

Le Ministre Rhissa et la présence des troupes étrangères

Général du Groupe BLM Monsieur Ouézen Louis OULON SEM Rhissa Ag Boula ancien rebelle au côté du Directeur

Le Ministre Rhissa Ag Boula du Niger a passé en revue les forces en présence dans la bande sahélosaharienne : les groupes armés, les forces armées des différents pays et les forces étrangères. Il dit ne pas être sûr que les forces étrangères soient présentes sur nos territoires pour aider à la résolution du terrorisme. Il le dit parce que malgré leur présence le terrorisme continue de sévir et de gagner du terrain. Le Niger, grâce à la perspicacité des acteurs sur le terrain ont pu contenir les 3 feux qui ne sont pas loin de ses frontières : le Mali, le Nigéria et la Libye, martèle l’orateur. Il invite par conséquent, les uns et les autres à l’union sacrée pour que ces feux ne se déclarent pas à l’intérieur du pays. Et pour les acteurs politiques, il prévient que c’est parce qu’il y a la paix qu’ils ont la latitude de faire la politique. A l’issu des travaux de 2 jours, les participants ont pris l’engagement d’œuvrer à travers les connaissances acquises pour promouvoir la paix dans leurs domaines d’intervention. Depuis plusieurs années, ces rencontres sont initiées par BLM au Mali, au Niger et au Burkina Faso dans le but de rechercher les solutions au phénomène du terrorisme qui est un frein pour le développement.

Merneptah Noufou Zougmoré

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Vos commentaires

  • Le 11 décembre 2017 à 09:27, par Jonassan En réponse à : Insécurité en Afrique de l’Ouest : La croisière du Groupe BLM

    Certes dans le terrorisme, y’a la pauvreté mais croire que c’est la raison principale serait une erreur. Si être pauvre, c’est être terroriste, nos pays seraient terroristes à plus de 80%. Il y’a des pauvres qui ne sacrifieraient en rien leur pauvreté contre le terrorisme. Et la richesse ne signifie pas paix. Et comme le riche n’est jamais satisfait de sa richesse, vous ne vaincrez point le terrorisme en rendant la population riche. Le vrai problème, c’est la religion (je ne parle pas de l’islam seulement), que les gens par pudeur évite ou camoufle pour faire plaisir ou se faire plaisir. Les versets que vous donnez dans le Coran - il y’en a également dans la Bible - ne console que vous-même. Vous savez comme moi que dans ces versets il y’a toute chose et son contraire (çà aussi il faut avoir le courage de le reconnaître). LA SOLUTION POUR AUJOURD’HUI ET DEMAIN c’est de DE-SACRALISER LES RELIGIONS en commençant par les versets des livres dits saints (Saint Coran, Sainte Bible), ce qui n’empêche point de CROIRE EN DIEU UNIQUE (objectif poursuivi par les religions). Ce n’est que sur cette SEULE base que l’on peut s’adresser aux terroristes SINON ils auront toujours raison sur vous. Chrétiens modérés ou Musulmans modérés personne ne maîtrise cette définition tant la délimitation du domaine de modération est une nébuleuse. INTERNAUTES, CONTINUONS LA REFLEXION... (pour le salut des vivants).

  • Le 11 décembre 2017 à 21:01, par MOI En réponse à : Insécurité en Afrique de l’Ouest : La croisière du Groupe BLM

    Vous auriez dû au moins définir pour le lecteur la signification du groupe « BLM » !

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