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Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

Publié le dimanche 3 décembre 2017 à 07h00min

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Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

La tribune suivante est une analyse croisée entre la récente crise zimbabwéenne et celle burkinabè ayant conduit à l’avènement de l’insurrection populaire des 30 et 31 décembre 2014. L’auteur en procédant par des parallèles et des croisements décrypte les enjeux sociopolitiques et les perspectives pour une meilleure expression de la démocratie dans les Etats africains.

Le dénouement du drame que vient de connaître le Zimbabwe, ravive en nous, les mémoires de la révolution des 30 et 31 octobre et nous inspire à établir un parallèle entre les deux pour en tirer les enseignements qui s’imposent.
L’alternance démocratique en fond de toile

Au Burkina-Faso, c’est l’obstination à sauter le verrou de l’article 37 qui allait faire basculer les choses. À tort ou à raison, l’article 37 de notre constitution est vu comme le garant de l’alternance démocratique au sommet de l’État. Las de ses longues années de combat contre le régime Compaoré, l’article 37 restait bel et bien la dernière arme du peuple pour se débarrasser démocratiquement d’un despote qui était devenu plutôt encombrant.

Ce sont, si l’on veut voir clair, les mêmes raisons, qui allaient faire basculer les choses au Zimbabwe. La volonté affichée par Mugabe, d’empêcher cette alternance au sommet de l’État, en destituant le 6 novembre 2017, son dauphin constitutionnel, le vice-président E. Mnangagwa. Fait aggravant, c’est un proche de sa femme, Grace Mugabe, qui devient vice-président, donnant ainsi raison à ceux qui pensent que le chemin était progressivement déblayé par le mari pour que sa femme lui succède. À 93 ans, il n’y avait aucun doute que le départ de Mugabe de quelques façons n’était qu’une question de temps. La vice-présidence, de ce point de vue, restait donc ici aussi, la dernière arme pour assurer une alternance démocratique paisible.
Révolution populaire contre coup d’État

Si les causes, aussi bien au Burkina qu’au Zimbabwe sont les mêmes, c’est sans doute là que les comparaisons s’arrêtent.

En effet, pour sauver l’État, c’est à une révolution que les Burkinabè ont recours. Le peuple est dehors, les affrontements sont meurtriers avec les troupes de Yacouba Isaac Zida ; mais le peuple prend le dessus. C’est alors que, dans le bref cafouillage qui suivit la démission du Président du Faso, le même commandant, les mains encore fraîches du sang des martyrs de la révolution, allait se bombarder Président du Faso, usurpant ainsi la révolution du peuple.

À l’opposé, au Zimbabwe, tout commence par ce qui n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État, dans le principe en tout cas. D’abord, ce sont presque une trentaine de hauts gradés de l’armée qui menace d’intervenir si ce qu’ils appellent « l’épuration au sein du ZANU-PF » ne cesse pas. C’est bien cela qui fait de l’intervention de l’armée zimbabwéenne un coup, car, le rôle de l’armée dans une république n’est point de s’immiscer dans les affaires internes d’un parti politique, fut-il le Parti au pouvoir !

Il n’en demeure pas moins cependant que le coup d’État de fait, n’a jamais été constaté au Zimbabwe ! Le gal. Chiwenga, dont les hommes contrôlaient entièrement l’appareil d’État, s’est bien gardé non seulement de suspendre les institutions de la République, mais aussi et surtout de se bombarder président de la République. Pendant une semaine entière, avec tous les atouts pourtant entre ses mains, il allait négocier sa démission avec un président de la République qui, pourtant, était son prisonnier.

Enseignements

Premièrement, au Burkina, comme au Zimbabwe un nouvel impératif a été établi désormais au sommet de l’État : l’alternance. Les peuples sont désormais attachés à l’alternance au sommet de l’État, et quiconque essayera d’entraver cette alternance trouvera plus fort que lui pour la défendre.

Deuxièmement, le problème de l’alternance est un problème à au moins deux degrés. Le premier degré est légal, constitutionnel parfois. Le second degré est plus subtil, il concerne le respect de l’esprit de la loi, de la constitution ; l’application effective du premier degré.

Le peuple ou l’armée ne peut que résoudre le premier degré, mais il appartient aux hommes politiques de parachever le problème de l’alternance en résolvant les entraves à l’application de l’esprit de la loi. Ainsi, au Burkina, le peuple est sorti pour défendre l’article 37 et au Zimbabwe, l’armée est sortie défendre la vice-présidence. Aucun de ces deux événements n’est suffisant en lui-même pour garantir l’alternance au sommet de l’État. Au Burkina, du fait de l’absence d’élections véritablement libres et crédibles, nous avons eu droit à un remplacement au sommet de l’État.

Au Zimbabwe, c’est vers un scénario similaire que l’on s’achemine, d’autant que celui qui présidera au destin du pays désormais, est non seulement plus ou moins désigné par les militaires, mais aussi n’est nul autre qu’un « crocodile » du ZANU-PF. E. Mnamgagwa pourrait-il ou même voudrait-il s’affranchir du ZANU et de l’armée pour avoir les coudées franches pour réformer le pays ? Pourrait-il organiser des élections crédibles en septembre 2018 ?

Et qu’en est-il de la crédibilité des élections au Burkina-Faso ? C’est un secret de polichinelle que de dire qu’à chaque élection ceux qui se vantent d’être de bêtes électorales ne trouvent pas mieux à faire qu’acheter littéralement les consciences. Opposition comme pouvoir sait que la seule façon d’organiser des élections libres, transparentes et crédibles, passe par seulement deux choses :

• Un fichier électoral crédible ;
• Un respect strict du secret du vote

Finalement, le gal. C. Chiwenga vient de prouver de la plus belle façon un argument que nous défendons depuis des années : au soir de la démission de Blaise Compaoré, il existait des choix qui auraient pu honorer la révolution du peuple. Cependant, des hommes comme Y.I. Zida, on fait le choix d’usurper la révolution du peuple. C’est leur choix, mais il convient alors qu’ils répondent devant le peuple. Justice doit être rendue à ceux qui sont tombés fauchés par les ambitions personnelles des uns.

Mieux encore, les Burkinabè ont un droit, sinon le devoir, de connaître, les tenants et aboutissants de cette page de notre histoire. Il n’y a pas de parenthèses en histoire, sinon l’histoire devient incomplète. Il est donc impératif que Y.I. Zida parle, de gré ou de force, et qu’il parle la vérité pour nous restituer à tous, cette page de notre histoire qu’il essaye de nous voler ! La vie publique impose des exigences vis-à-vis de l’histoire. Nul n’est forcé de se mettre au-devant de la scène ; alors, lorsqu’on le fait, il faut bien se soumettre aux exigences qui vont avec. Nous sommes quand même au pays de Joseph Ky-Zerbo.

Il est aussi impératif que les autres parlent, et c’est pourquoi, trois ans plus tard, nous nous impatientons de voir les procès se tenir pour que la vérité historique soit restituée. La justice burkinabè doit avoir les moyens qu’il lui faut pour accélérer les procédures en cours.
Conclusion

« Les masses du Zimbabwe se sont libérées de la dictature », s’est ainsi exclamé Jacob Mudenda, président de l’Assemblée nationale, pour annoncer la démission de R. Mugabe. Pendant que les Zimbabwéens sont en liesse, les observateurs dont nous sommes, nous interrogeons :

-  De quelles masses parle-t-il lorsque nous n’avons vu que l’armée ?

-  De quelle libération parle-t-il lorsque c’est la même armée qui a maintenu Mugabe au pouvoir pendant 37 ans, comme Y.I. Zida et ses hommes ont maintenu Compaoré au pouvoir toutes ces années ?

-  De quelle libération parle-t-il lorsque l’armée lui impose des contournements constitutionnels afin de mettre à la tête de l’État, nul autre que l’homme qui a exécuté toutes les basses besognes du régime ces 37 dernières années ? ; le « crocodile » qui n’est enfin sorti de sa torpeur que, lorsque sa propre existence fut menacée ? Le parallèle n’est-il pas frappant avec un certain officier de l’ex-RSP ?

C’est le même « crocodile » sclérosé pendant 37 ans, qui annonce, pour ceux qui veulent bien le croire le « début d’une démocratie au Zimbabwe ». Si elle débute cette démocratie au Zimbabwe, l’on se demande ce qu’il en était avant son début, pendant que lui était vice-président. Un peu comme ceux qui voulaient gouverner à partir de la place de la Nation, n’est-ce pas ? Sauf qu’ils se sont vite installés dans le luxe à Kossyam, sans même y avoir été invités par personne !

En somme, les Zimbabwéens ne sont pas au bout de leur peine, peut-on légitimement conclure à l’analyse de la situation.

Les Burkinabè, non plus : la justice doit être rendue, et finalement le pouvoir doit être remis au peuple par des élections vraiment libres et transparentes. C’est la seule façon de rendre hommage à la révolution du peuple et d’éviter une ultime révolution.

La priorité au Faso, ce n’est pas une nouvelle constitution, c’est plutôt un renforcement de la loi électorale. Il faut en extirper toute échappatoire qui entretient, favorise et maintient la triche. En particulier, tout appareil de copie, photocopie, photographie et de téléphonie doit purement et simplement être interdit d’accès au bureau de vote, pour assurer le secret du vote. L’autre priorité, c’est le fichier électoral.

Dans un pays de 18 millions d’habitants, même majoritairement jeunes, c’est une honte de n’avoir que 3 millions sur le fichier électoral. Selon certaines sources (1), en 2016, on compte au moins 8 millions de burkinabè ayant 20 ans et plus.
La plus belle constitution du monde ne nous vaudra rien si à la base, le peuple est savamment empêché de s’exprimer librement.

Koudraogo Ouedraogo
Blog : http://burkinafache2015.wordpress.com
Membre, Faso 2020 : http://faso2020.org

(1) https://www.populationpyramid.net/fr/burkina-faso/2016/

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Vos commentaires

  • Le 2 décembre 2017 à 15:12, par lagitateur En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    C’est très pertinent comme analyse. Que Dieu vous benisse. Tout sera fait si le Peuple se lève pour lutter. Norbet Zongo disait que tout peuple mérite les dirigeants qu’il a.

  • Le 2 décembre 2017 à 16:30, par rigolo En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    Un pays NON FRANCOPHONE dirigé par un potentat ? Non !!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 2 décembre 2017 à 16:49, par Dedegueba Sanon En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    La vérité est que notre insurrection a été travesti sournoisement, par les mêmes acteurs qui nous enfumes depuis 27ans.
    Il faut tout simplement balayer cette génération pour espérer...

  • Le 2 décembre 2017 à 17:00, par Yako En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    Merci mon cher Kouraogo,à la différence du Zimbabwe le Burkina Faso a été victime d’un putsch dont les auteurs sont ceux là qui sont aux affaires aujourd’hui.En effet,suite à la démission du président Compaore (vacances du pouvoir)qu’ est ce que la constitution prévoyait ?En lieu et place c’est un conseil de transition fabriqué à la hâte par l’opposition qui confirme la nature putschiste et irresponsable de la transition et la suite on la connaît.Au Zimbabwe ni l’armée ni l’opposition politique n’a souhaité franchir le rubicon ce faisant les bidasses se sont montrés plus légalistes et la classe politique zimbabwéenne dans son ensemble.Du reste remplacé Mugabe par son son vice tombé en disgrâce n’est ni alternance ni alternatif.Bien à toi

  • Le 2 décembre 2017 à 19:38, par Un Burkinabè En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    Bonsoir M. OUEDRAOGO,

    Je me permets de réagir à votre article car il y a certaines choses qui méritent des explications.

    Les coquilles d’abord

    - "l’insurrection populaire des 30 et 31 décembre 2014". C’est octobre et non décembre !
    - "Fait aggravant, c’est un proche de sa femme, Grace Mugabe, qui devient vice-président". Non ! Ce n’est pas un proche de sa femme mais la femme elle-même !
    - "une trentaine de hauts gradés de l’armée qui menace d’intervenir". Qui "menacent" je dirais !
    - "Le gal. Chiwenga". J’ai mis du temps avant de comprendre que "gal." veut dire "général". C’est un article et non un SMS et je pense que vous pouvez au moins faire l’effort d’écrire entièrement les mots !
    - "Pendant une semaine entière, avec tous les atouts pourtant entre ses mains, il allait négocier sa démission avec un président de la République qui, pourtant, était son prisonnier". Mais non ! Le Général Chiwenga n’a jamais négocié sa démission ! Il négociait plutôt la démission de l’ex-président R. Mugabe !
    - "Cependant, des hommes comme Y.I. Zida, on fait le choix". Je dirais ici "ont fait le choix".
    - "Joseph Ky-Zerbo". C’est plutôt "Ki", même si un nom propre n’a pas de faute !

    La forme

    - "L’alternance démocratique en fond de toile"
    - "Révolution populaire contre coup d’État"
    - "Conclusion"
    Mettez vos sous-titres en gras pour qu’on puisse faire la distinction

    Les explications

    - "Au Burkina, du fait de l’absence d’élections véritablement libres et crédibles, nous avons eu droit à un remplacement au sommet de l’État". Vous parlez des élections de 2015 où celles d’avant ? Si ce sont les élections de 2015, tout le monde (pouvoir, opposition et même communauté internationale) était d’accord qu’elles ont été libres et crédibles. C’est d’ailleurs cette ouverture démocratique qui nous a valu la visite du président E. Macron ! Par contre, si vous parlez des élections d’avant 2015, alors oui, elles n’étaient ni libres ni crédibles, juste "remplacement au sommet de l’État" comme vous le dites si bien !

    - "Un fichier électoral crédible". Le fichier électoral au Faso est bel et bien crédible. Sa crédibilité nous a d’ailleurs couté des milliards avec la technologie d’une société française.

    - "Un respect strict du secret du vote". Vous parlez de quoi ? Qui a violé le secret de vote ici ? Etes-vous au Burkina réellement ?

    - Par contre, vous avez raison lorsque vous parlez des achats de conscience.

    - "Il est donc impératif que Y.I. Zida parle, de gré ou de force". De gré certainement. Sinon de force ?! Ce n’est pas démocratique, chose que vous prônez si je ne m’en abuse !

    - "La priorité au Faso, ce n’est pas une nouvelle constitution". Là vous avez parfaitement raison ! Une nouvelle constitution ce n’est pas la priorité. Par contre, vos "priorités" ne sont pas d’actualité ! En effet, le fichier électoral et la loi électorale sont bons à l’état actuel. Me. B. Kéré a gagné la confiance des Burkinabè et de la communauté internationale en organisant les meilleures élections que le Burkina ait connues depuis son existence. Non, ce qu’il faut présentement au Burkina c’est lutter contre l’insécurité, assurer une fourniture d’électricité en quantité et en qualité et enfin relancer l’économie car les gens commencent à perdre espoir ! Voilà les priorités du Burkina. On s’en fout des élections quand on ne vit pas ou ne mange pas !

    - "3 millions sur le fichier électoral" alors qu’on "compte au moins 8 millions de burkinabè ayant 20 ans et plus". Ecoutez M. OUEDRAOGO, ce n’est pas en 2016 qu’on a fait le fichier électoral pour les élections de 2015 ! Me. B. Kéré a utilisé l’ancien fichier électoral qu’il a mis à jour à 2 reprises ! En ce moment, il n’y avait pas 8 millions de burkinabè ayant 20 ans et plus ! Aussi, faut-il que vous sachez que ce n’est pas 3 millions de Burkinabè qui étaient sur le fichier électoral en 2015 mais environ 6 millions ! De ces 6 millions, on a eu environ 3 millions de suffrages exprimés. Ne confondez pas "suffrages exprimés" et "présents sur liste électoral". Le rapport entre ceux qui sont allés votés et les inscrits du fichier électoral donne le taux de participation. Il n’était pas de 100% en 2015 donc sachez que tout le monde n’est pas allé voté pour une raison ou une autre. Voyez vous-même : 6 millions d’inscrits pour moins de 8 millions de personnes potentielles ! C’est un très bon taux dans la mesure où on ne force personne à aller s’inscrire sur une liste électorale !

    Merci pour votre contribution.

    • Le 3 décembre 2017 à 13:37, par Amadoum En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

      Merci pour la lecon de grammaire mais :

      Vous diriez "une trentaine de hauts grades de l’armee qui menacent...", mais quand "un Burkinabe" dit "une trentaine de hauts grades de l’armee qui menace...", la grammaire francaise accepte les deux formes. Le sujet du verbe peut etre "trentaine" ou "hauts grades de l’armee".

      Portez-vous bien et passez une bonne fin de weekend

  • Le 2 décembre 2017 à 23:08, par Salam En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    Les 2 situations ne sont pas comparables :
    1/ Mugabé est un heros populaire (personne ne lui en voulait personnellement : on a dit seulement que sa femme profite de son âge pour l’influencer et exercer des pouvoirs pour lesquels le peuple ne l’a pas choisie) ;
    2/ Lisez bien la constitution du Zimbabwé : l’armée a bien ce droit (ne transposez pas votre lecture de vos tendances françaises sur le Zimbabwé)
    3/ La ZANU-PF c’est l’armée au fond, ne pensez pas que c’est quelque chose de fondamentalement différend, même en situation de paix sans troubles.

  • Le 3 décembre 2017 à 19:59, par Dedegueba Sanon En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    Pas tout à fait d’accord avec vous , monsieur Yako, le scénario burkinabè est différent.
    Chez nous, ils y a eu un chef, qui malgré tout ce qu’ il avait comme "lourd passé sanguinaire et économique ", avait fini par acquérir une certaine sympathie du peuple, pour ce qu’il avait fait, même si au passage il s’était bien servi lui et sa famille. La suite et l’erreur de Gawa , c’est d’avoir voulu un pouvoir à vie, sans doute poussé dans cette logique par son frangin. Puis il y a eu l’insurrection, et ce jour là, aucun parti n’était à la manoeuvre,nous y étions tous. Le RSP a fait écran et a envoyé Zida en "mission",pour "canaliser" la révolte. Les chefs militaires des autres corps ont "mouillé", notre chef d’état major fut pitoyable souvenez vous, car incapable d’arrêter Blaise.
    Zida une fois sur la rampe refuse par calculs, d’être un pion de son mentor, la suite on la connaît.
    C’est la lecture que moi je fais de ce qui s’est passé.
    L’insurrection fut "contrôlée ", sinon on n’aurait pas "accompagné "les fuyards jusqu’à Abidjan.

  • Le 3 décembre 2017 à 20:49, par Sogossira Sanou En réponse à : Alternance démocratique en Afrique : Leçons de Harare à Ouagadougou

    Dans la situation particulière du Zimbabwe, je ne sais pas en quoi certains font le lit du jeu occidental en excluant Grace Mugabe comme un successeur valable de son mari ? Il vous faut corriger cette manière, ce formatage occidental de vue. les occidentaux ne veront et ne voient jamais du bon oeil toute lutte de libération et de l’affirmation de l’autodétermination des noirs.
    Pour l’occident, tout digne successseur de la lutte qu’a mené Bob, n’est pas bienvenu pour lui succeder en l’occurence sa femme ; je ne vois pas de comparaison par ailleurs entre les deux situations où vous avez un pays qui a lutté pour sa libération alors que dans le cas du Burkina Faso, l’insurection qui devait ressembler à la lutter de libération du peuple comme au Zimbabwe a vite été laissée dans les plus viles mains jusqu’à ce jour.
    Je remercie par contre l’auteur du débat pour l’avoir suscité car il vaut la peine.
    Vous ne pouvez pas comprendre combien l’Afrique toute entiere était suspendue au Burkina, admiratif de la manière dont très courageusement nous avions pris les choses en mains ; mais qui qui ont été rapidement récupérées par ce même schéma impérialiste.
    Si de nos jours au Burkina nous ne faisons pas la veritable revolution de liberation du peuple, notre histoire sera de splus tristes et ne pourra pas être contée à nos descendants parce que non digne de l’être.
    Je n’apprecie pas par contre le titre du sujet " alternace democratique" qui ne relève que du mimétisme que nous avons de prendre pour notre compte tous les concepts venus de l’autre côté.
    Arrêtons de voir le monde et de nous voir à travers les oeillières occidentales.
    L’Afrique est et restera l’Afrique, avec ses valeurs qui sont inaltérables ; nous avons tout le devoir de les transmettre aux générations futures ; nous ne devons pas léguer à notre postérité cette Afrique travestie par l’occupant ; nous avons toutes les ressources humaines pour le faire car celà est un devoir, un héritage

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